
Le chef du Parlement libanais, Nabih Berry. Photo d'archives AFP
Le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, a réitéré son appel à un dialogue entre l'ensemble des forces politiques au Liban, notamment le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et les Forces libanaises (FL), en vue de débloquer l'élection présidentielle dans l'impasse depuis octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun.
Dans une interview accordée au quotidien libanais al-Liwa' et publiée lundi, le président de la Chambre a également affirmé qu'il ne se mêlerait pas de la journée de prière à laquelle le patriarche maronite, Béchara Raï, a convié les 64 députés chrétiens, et durant laquelle le dossier présidentiel pourrait être évoqué.
"J'ai appelé à deux reprises et de manière officielle à un dialogue entre les forces chrétiennes. Mais les principaux blocs maronites, à savoir le CPL et les FL, ont refusé le dialogue, sachant que les concertations doivent se concentrer entre ces deux formations", a indiqué M. Berry. "Sans dialogue, il y aura davantage de paralysie dans le pays", a-t-il encore dit.
Ces déclarations interviennent à l'heure où le cardinal Raï a convié les 64 députés chrétiens de la Chambre à une retraite spirituelle qui se tiendra à Harissa, dans le Kesrouan, le 5 avril prochain. Si cette invitation est officiellement envisagée sous un angle spirituel pendant la Semaine sainte, "elle vise aussi à sensibiliser (les députés chrétiens) à leur rôle en matière d’élection du président de la République", avait indiqué à L'Orient-Le Jour le père Bassam Raï, proche du chef de l’Église maronite.
"Je ne m'en mêlerai pas"
"J'ai lu qu'il s'agissait d'une rencontre spirituelle. Je ne m'en mêlerai donc pas", a commenté M. Berry à al-Liwa'. "Quoi qu'il en soit, j'ai appris que les blocs chrétiens étudiaient encore cette invitation, sauf pour les Kataëb et le bloc du Renouveau (du député Michel Moawad). Les FL pourraient la rejeter", a-t-il encore estimé.
Le chef des FL, Samir Geagea, a toutefois confirmé lundi après-midi la présence des députés de son parti à cette réunion. Le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, et les Kataëb de Samy Gemayel, ont également confirmé leur présence à cette réunion spirituelle. De même pour le bloc du Renouveau du candidat présidentiel Michel Moawad qui sera représenté par Adib Abdel Massih, député du Koura.
"Pour l'instant, il n'y a qu'un seul candidat"
Interrogé sur la manière de "débloquer" la présidentielle, Nabih Berry a dit "attendre l'annonce des candidatures officielles pour la présidence". "Pour l'instant, il n'y a qu'un seul candidat (officiel), Michel Moawad. Lorsque les candidatures seront complètes, j'appellerai à une réunion du Parlement, et que le meilleur gagne", a-t-il lancé. Un appel clair au leader du courant des Marada Sleiman Frangié, officiellement soutenu par le tandem chiite Amal-Hezbollah, à officialiser sa candidature.
Connu pour sa proximité avec le régime syrien, M. Frangié ne bénéficie pas cependant du soutien des principales forces chrétiennes, à savoir les FL et le CPL. Les groupes de l'opposition, dont certains sont proches de l'Arabie saoudite, soutiennent M. Moawad, tandis que d'autres affirment être ouverts à des candidats de compromis. Le nom du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, circule aussi pour la présidence, une fonction traditionnellement réservée aux maronites. M. Bassil s'oppose à ces trois noms.
"Ils ne peuvent pas nous faire croire qu'ils soutiennent le candidat pour qui ils ont voté lors des précédentes séances", a affirmé pour sa part lundi le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, en faisant allusion à la candidature de Michel Moawad, dans des propos prononcés lors d'une réunion politique à Sarafand, au Liban-Sud. "La solution ne peut pas venir de l'étranger, mais seulement de l'intérieur", a-t-il ajouté, tout en commentant le réchauffement diplomatique entre l'Iran et l'Arabie Saoudite officialisé le 15 mars.
Le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, a réitéré son appel à un dialogue entre l'ensemble des forces politiques au Liban, notamment le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et les Forces libanaises (FL), en vue de débloquer l'élection présidentielle dans l'impasse depuis octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun.Dans une interview accordée au quotidien libanais...
commentaires (18)
Quelle tête ce Berry , figlio di buona donna ???
Eleni Caridopoulou
21 h 48, le 21 mars 2023