Suite à une forte augmentation des tarifs du courant assuré par le fournisseur public Électricité du Liban (EDL), de nombreux abonnés se pressent aux centres de l'établissement pour résilier leurs contrats, sachant que des frais assez lourds leur sont facturés chaque mois même en l'absence de consommation.
L'information a été confirmée à L'Orient-Le Jour par une source de l'administration d'EDL, ainsi que par notre correspondant au Liban-Nord, Michel Hallak.
Le secteur public de l'électricité au Liban est en crise depuis une trentaine d'années, et EDL ne fournit que quelques heures de courant par jour. Les tarifs des abonnements ont été revus fortement à la hausse, depuis qu'ils sont calculés au taux de la plateforme Sayrafa, un taux qui a nettement augmenté.
Les branches d'EDL à Halba, Abdé et Qobeyat, dans le gouvernorat du Akkar, connaissaient lundi une forte affluence d'abonnés désireux de résilier leurs contrats pour échapper aux tarifs élevés, alors qu'ils doivent déjà s'acquitter de factures élevées auprès des fournisseurs privés de courant, rapporte notre correspondant. D'autres consommateurs s'alimentent grâce à des panneaux solaires, de plus en plus répandus au Liban depuis le début de la crise socio-économique en 2019.
Selon la source d’EDL, récemment plus de 2.000 foyers sur tout le territoire se désabonneraient chaque jour du réseau public, et dès 6h30 une foule d'abonnés est déjà présente dans les centres, dans une ambiance chaotique.
Selon un barème envoyé à L'Orient-Le Jour par cette source, un foyer abonné à 15 ampères par exemple doit payer la somme de 7,45 dollars (au taux de Sayrafa) par mois uniquement en frais d'installation et frais d'abonnement, même si la consommation est nulle. Le tarif de celle-ci vient donc s'ajouter aux 7,45 dollars.
Toujours selon cette source, les régions les plus concernées par ces désabonnements seraient Beyrouth, le Metn et le Kesrouan. Des régions où les factures seraient régulièrement payées par les abonnés, contrairement à d'autres où EDL peine à les collecter pour diverses raisons, notamment le refus de certains abonnés de payer leurs dus. Dans d'autres cas, des branchements illégaux sur le réseau d'EDL sont régulièrement constatés.
L'office avait annoncé qu'une première étape d'une opération visant à éliminer les empiètements sur son réseau a commencé le 6 mars en coordination avec les services de sécurité.
Jeudi, l'ONG Human Rights Watch a affirmé, dans un rapport, que la crise de l’électricité aggrave la pauvreté au Liban, accusant le gouvernement de n'avoir pas réussi à faire respecter le "droit à l’électricité".
commentaires (9)
Je ne vos pas pourquoi les usagers devraient accepter une facturation a taux variable ..... qui est celui de Sayrafa. Ca rend aleatoire toute tentative de budget pour les particuliers et les entreprises. Tandis que le courant est livre lui-aussi de maniere aleatoire....
Michel Trad
17 h 48, le 14 mars 2023