Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, a déclaré vendredi soir que le Liban a "besoin d'un rapprochement libanais" et non de la normalisation des relations entre Riyad et Téhéran, pour se sortir de sa crise politique et socio-économique, alors que l'Arabie saoudite et l'Iran venaient d'annoncer la normalisation de leurs relations.
"Ce dont le Liban a besoin c'est d'un rapprochement libanais, pas d'un rapprochement libano-irano-saoudien, a déclaré le prince Fayçal ben Farhane Al-Saoud au micro de la chaîne al-Arabiya, alors qu'il se trouvait à Paris. Le Liban doit voir où se trouve son intérêt. Les responsables politiques doivent faire primer l'intérêt libanais sur tous les autres". "Lorsque la décision sera prise de construire l'Etat libanais, le pays deviendra certainement florissant et l'Arabie saoudite sera à ses côtés", a-t-il ajouté.
Riyad et Téhéran ont signé un accord, parrainé par la Chine, pour restaurer leurs relations et rouvrir leurs ambassades respectives d’ici à deux mois, un développement dont beaucoup attendent des retombées positives sur le Proche et Moyen-Orient, où l'Iran et l'Arabie jouent d'influence. Au Liban, la nouvelle a été saluée par la diplomatie nationale et par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui y a vu un "développement positif". De son côté, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, a estimé samedi qu'il s'agit d'un "tournant important pour la stabilité, la sécurité et le progrès de la région" et d'un "coup douloureux pour le projet américain et israélien".
Les liens entre le Hezbollah et Téhéran, ainsi que l'influence grandissante du parti chiite sur la scène politique avaient poussé notamment l'Arabie saoudite, qui était alors le principal bâilleur de fonds de l'Etat libanais, à se désintéresser de la situation au Liban, allant même jusqu'à temporairement suspendre ses relations diplomatiques et ses importations en provenance du pays du Cèdre.
Toutefois, le ministre saoudien avait évoqué, vendredi, le dossier libanais avec son homologue française Catherine Colona lors d'une réunion à Paris. Et début février, Riyad avait participé à une réunion à Paris sur la crise au Liban avec des représentants des Etats-Unis, du Qatar et d’Egypte et de France.
Le Liban traverse une grave crise économique doublée d'une crise politique avec une vacance totale du pouvoir exécutif.
commentaires (9)
Ne nous trompons pas, ce message est adressé aux politiciens élus,.. pas à la population libanaise. Mais encore, pourquoi l'ambassadeur a-t-il pris la parole si ce n'est pour confirmer le rôle régional du RAS et de son nouveau copain-copain. N'est ce pas trop facile de dire que lui s'en lave les mains alors que pour des décennies le Liban leur a servi de champ de bataille. Ok nous on n'aurait pas dû le faire, c'est vrai, mais est-ce suffisant pour innocenter les pourvoyeurs de fonds et des positionnements politiques au M-O chez nous? On m'a dit faut te battre, on m'a crié vas-y. On me donne une grenade on me flanque un fusil, Une fois qu'on s'est battus beaucoup, on me dit...embrassez vous! (G. Béart)
Achikbache Dia
16 h 45, le 13 mars 2023