Des secouristes transportant une jeune fille sortie vivante des décombres plus de 80 heures après le tremblement de terre, à Antakya le 9 février 2023. Bulent Kilic/AFP
Les Nations unies lancent un appel à l’aide internationale afin de récolter un milliard de dollars pour la Turquie dévastée le 6 février par un séisme qui a fait, dans ce pays et en Syrie, au moins 40 000 morts, a annoncé hier le secrétaire général Antonio Guterres. « Le financement – qui couvre une période de trois mois – portera assistance à 5,2 millions de personnes et permettra aux organisations d’aide de renforcer leur soutien crucial aux efforts conduits par le gouvernement » de la Turquie, « frappée par le tremblement de terre le plus dévastateur dans le pays en un siècle », a écrit M. Guterres dans un communiqué. Il a « exhorté la communauté internationale à agir davantage et à financer dans sa totalité cet effort vital pour répondre à l’une des plus grandes catastrophes naturelles de notre temps ».
« La Turquie abrite le plus grand nombre de réfugiés au monde et a fait montre d’une immense générosité à l’égard de son voisin syrien depuis des années », a insisté le secrétaire général de l’ONU, en utilisant en anglais la désignation « Türkiye » à la place de « Turkey » comme le veut depuis 2022 Ankara et ce qu’ont accepté les Nations unies et les États-Unis. « Il est temps dorénavant que le monde soutienne la population de Turquie, comme elle l’a fait tout simplement avec d’autres en quête d’aide », a ajouté M. Guterres, précisant que « les besoins étaient énormes, (que) les gens souffraient et (qu’)il n’y avait pas de temps à perdre ».
Concernant la Syrie, le président français Emmanuel Macron et l’émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani ont décidé lors d’une rencontre à Paris de « conjuguer » leurs « efforts » pour « lever » les « difficultés d’accès » aux victimes du séisme dans le pays où au moins 3 600 personnes sont mortes, a déclaré hier l’Élysée. « Ils sont convenus de poursuivre et de conjuguer les efforts engagés par la France et le Qatar pour venir en aide aux victimes des séismes en Turquie et en Syrie et pour que les difficultés d’accès, auxquelles ont fait face en particulier les populations syriennes du nord du pays, puissent être levées dès que possible », a rapporté la présidence française au lendemain de leur entretien. Les zones échappant au contrôle de Damas dans le nord de la province d’Alep et dans celle d’Idleb (Nord-Ouest), où vivent près de quatre millions de personnes, figurent parmi les plus dévastées côté syrien. Le président Macron et l’émir « se sont félicités de l’approfondissement en cours du partenariat stratégique entre la France et le Qatar » et de leur « concertation » sur « tous les sujets régionaux et internationaux », a dit par ailleurs Paris dans son communiqué, promettant « d’intensifier le travail d’approfondissement de la relation bilatérale » notamment dans « le domaine économique et des investissements, ainsi que dans le domaine de la défense et de la sécurité ». La France et l’émirat du Golfe entretiennent des relations proches, encore soulignées par le président français qui s’est rendu à deux reprises à Doha pour assister aux matches des Bleus au Mondial de football en décembre, saluant l’organisation du pays hôte, pourtant controversé.
Source : AFP