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Économie - Entreprises

Renault et Nissan s’accordent pour un nouveau départ

Alors que Renault détenait 43,4 % de Nissan, les entreprises vont conclure un nouvel accord de 15 ans selon lequel elles auront une « participation croisée de 15 % », ont annoncé leurs patrons hier lors d’une conférence de presse à Londres.

Renault et Nissan s’accordent pour un nouveau départ

Les conseils d’administration du constructeur automobile français Renault et de son partenaire japonais Nissan ont approuvé une refonte majeure de leur alliance chancelante de 24 ans après des mois de négociations, ont annoncé les entreprises le 6 février. Kazuhiro Nogi/AFP

Un « nouvel esprit » moins fusionnel et plus égalitaire : l’Alliance Renault-Nissan repart sur des bases « rééquilibrées » et de nouveaux projets industriels, dans l’électrique et dans de nouveaux pays, après 24 ans de mariage et des rumeurs de divorce. Alors que Renault détenait 43,4 % de Nissan, les entreprises vont conclure un nouvel accord de 15 ans selon lequel elles auront une « participation croisée de 15 % », ont annoncé leurs patrons hier lors d’une conférence de presse à Londres. Renault, Nissan ainsi que Mitsubishi, entrée dans l’alliance en 2016, ont négocié pendant de longs mois les détails de cet accord, validé dimanche soir par le conseil d’administration de Renault et hier matin par celui de Nissan. Il devrait être effectif avant la fin 2023.

C’est la fin d’une longue domination française, débutée en 1999 avec l’entrée de Renault au capital de Nissan. La relation avait été compliquée par la montée surprise de l’État français au capital de Renault, en 2015, puis par la spectaculaire chute de Carlos Ghosn, alors patron de l’alliance, et son arrestation fin 2018 au Japon pour des accusations de malversations financières. Les discussions achoppaient notamment autour de la question des brevets technologiques de Nissan, selon des sources proches de l’alliance.

« Retour de la confiance »

Le patron de Nissan Makoto Uchida a souligné hier que ce rééquilibrage était nécessaire pour reconstruire « une culture de transparence et de respect » entre les constructeurs. « À la base de cet accord, il y a la réactivation des initiatives commerciales et industrielles initiées avec l’alliance », a souligné le directeur général de Renault Luca de Meo. « Nous serons cohérents, concentrés sur les résultats, généreux et équitables, comme nous l’avons été pendant ces négociations », a-t-il assuré à M. Uchida.

La presse japonaise, à l’image du quotidien Manichi, se félicitait hier de la fin des « traités inégaux », une expression faisant référence aux traités imposés au Japon par les puissances occidentales au XIXe siècle et qui désavantageaient Tokyo. Le groupe français va attendre avant de vendre le reste de ses actions Nissan (28,4 %), car elles valent aujourd’hui beaucoup moins qu’à l’origine et que ce qui est inscrit dans ses comptes. Renault continuera d’en toucher les dividendes.

Moins ambitieuse

Dans le cadre de cette alliance aux 375 000 salariés, Renault, Nissan et Mitsubishi collaborent déjà sur de nombreux véhicules, avec des économies à la clé. Des Renault et Nissan partagent de mêmes moteurs, et des Renault sont vendues sous badge Mitsubishi. Le nouvel accord s’accompagne de grandes ambitions sur les marchés indien et sud-américains, qui pourraient leur rapporter des « centaines de millions d’euros ou des milliards chaque année », a lancé M. de Meo. Nissan, qui a une usine en Inde, va y commercialiser « de nouveaux SUV », dont un dérivé de la petite Dacia Spring. Au Mexique, où Nissan est un des leaders du marché, le constructeur japonais va produire une Renault dans son usine. En Argentine, c’est Renault qui lancera de nouveaux pick-up pour Nissan. Les constructeurs envisagent également de lancer sur ces marchés, où leur marge de progression reste énorme, deux petits véhicules électriques communs.

S’il n’y a pas eu de surprise du côté de la gouvernance, « tout le monde salue le pragmatisme de ces annonces », a souligné l’analyste Michael Foundoukidis, du cabinet Oddo BHF. « Ce ne sont pas des projets très éclatants, mais plutôt simples à mettre en œuvre. On repart sur une base moins ambitieuse qu’il y a quelques années. » « L’objectif était d’essayer de convaincre que les sujets sur la gouvernance ont été traités. Ça va prendre du temps, a poursuivi l’analyste. L’opinion des investisseurs sur l’alliance est relativement négative, ça ne peut qu’aller mieux. »

L’action Nissan était en légère hausse hier à la clôture de la Bourse de Tokyo, tandis que l’action Renault accusait une légère baisse à Paris. Après cette longue période de troubles, les groupes japonais doivent encore préciser leur implication dans les grands projets de Renault : Nissan a indiqué hier qu’elle allait acheter jusqu’à 15 % des parts d’Ampere, la future filiale électrique du Losange, tandis que Mitsubishi a annoncé son intention de s’y joindre.

Taimaz SZIRNIKS avec Étienne BALMER à Tokyo/AFP

Un « nouvel esprit » moins fusionnel et plus égalitaire : l’Alliance Renault-Nissan repart sur des bases « rééquilibrées » et de nouveaux projets industriels, dans l’électrique et dans de nouveaux pays, après 24 ans de mariage et des rumeurs de divorce. Alors que Renault détenait 43,4 % de Nissan, les entreprises vont conclure un nouvel accord de 15...

commentaires (1)

Une autre preuve que MR cArlos Ghosn a été l objet d une grande et salle manigance japonaise pour arrêter l hégémonie française sur Nissan. Il a été lâché et vendu par la France ,tout comme le liban a été vendu par mR Macron a. L Iran .

Robert Moumdjian

04 h 55, le 07 février 2023

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Commentaires (1)

  • Une autre preuve que MR cArlos Ghosn a été l objet d une grande et salle manigance japonaise pour arrêter l hégémonie française sur Nissan. Il a été lâché et vendu par la France ,tout comme le liban a été vendu par mR Macron a. L Iran .

    Robert Moumdjian

    04 h 55, le 07 février 2023

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