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Économie - Affaires Riad Salamé

Les enquêteurs européens accèdent à des données bancaires, poursuivent leurs interrogatoires

A Beyrouth, les procureurs d'Allemagne, de France et du Luxembourg ont entendu pendant huit heures l'ancien ministre et PDG de la Banque al-Mawarid, Marwan Kheireddine, et un ancien vice-gouverneur de la BDL, Ahmad Jichi.

Le siège de la Banque du Liban à Beyrouth, le 12 janvier 2023. REUTERS/Mohamed Azakir

Les procureurs européens actuellement à Beyrouth ont poursuivi leurs interrogatoires mardi, avec notamment le PDG d'une banque privée et un ancien vice-gouverneur de la BDL, a indiqué une source judiciaire à l'AFP. Ils ont également examiné au cours de la semaine écoulée des relevés bancaires liés à leur enquête visant à déterminer si le directeur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, et son frère ont détourné des fonds publics, ont déclaré à Reuters quatre personnes au fait du dossier.

Les documents consultés par les procureurs d'Allemagne, de France et du Luxembourg en visite à Beyrouth comprenaient des relevés bancaires énumérant les transferts d'argent effectués par Raja Salamé via des banques libanaises, selon les personnes au fait de l'affaire. Les responsables européens ont déclaré que c'était la première fois que les procureurs voyaient les détails des transferts qui pourraient aider à suivre les flux de fonds. Les procureurs libanais qui mènent une enquête parallèle n'ont pas partagé ces résultats jusqu'à présent, ont-ils ajouté.

Reprise de la coopération judiciaire
Les procureurs libanais ont eu accès aux documents bancaires en mai. Deux sources judiciaires libanaises et un fonctionnaire européen ont déclaré que les données ne pouvaient pas être partagées à ce moment-là parce que Riad Salamé avait déposé un recours en justice contre le magistrat qui menait leur enquête, Ziad Abou Haïdar. Le magistrat a été retiré de l'affaire il y a quelques jours, a déclaré le juge Oueidate, ce qui a permis la reprise de la coopération judiciaire avec les Européens. Ghassan Oueidate a précisé qu'un nouveau juge serait nommé prochainement.

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Le procureur général du Liban, Ghassan Oueidate, n'a pas répondu à une demande de commentaire sur les documents consultés par les procureurs européens.

Les procureurs européens, qui mènent une enquête transfrontalière sur le blanchiment d'argent, soupçonnent Riad Salamé et son frère Raja d'avoir illégalement sorti plus de 300 millions de dollars de la banque centrale entre 2002 et 2015, ont déclaré des responsables judiciaires européens, faisant écho à une enquête suisse sur cette affaire. La procureure libanaise Ghada Aoun avait engagé des poursuites en mars contre M. Salamé pour enrichissement illicite en mars dans le cadre d'une enquête distincte mais connexe. Le gouverneur de la banque centrale et son frère nient ces accusations. Riad Salamé a déclaré qu'il était devenu un bouc émissaire pour la profonde crise financière du Liban qui a éclaté en 2019.

Huit heures d'interrogatoire
Dans le cadre de leur tournée, les procureurs ont entamé lundi la première d'une douzaine d'auditions de témoins à Beyrouth, dont des employés actuels et anciens de la banque centrale, des banquiers de haut rang et d'autres responsables financiers. Les auditions sont dirigées par des juges libanais qui relaient les questions des procureurs européens, ont-ils précisé. 

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C'est dans ce cadre que les enquêteurs des trois pays ont entendu pendant huit heures mardi l'ancien ministre et PDG de la Banque al-Mawarid, Marwan Kheireddine, et un ancien vice-gouverneur de la BDL, Ahmad Jichi, selon une source judiciaire. Ils doivent poursuivre leurs auditions mercredi mais le gouverneur de la BDL ne figure pas sur la liste des personnes convoquées, selon le responsable qui a requis l'anonymat. Les enquêteurs ont posé des questions sur les comptes existant dans les banques privées au nom de Raja Salamé, le frère du gouverneur de la BDL, et sur les mouvements de fonds vers les comptes des deux frères à l'étranger, d'après la même source. Ils ont en particulier évoqué la société Forry Associates Ltd, enregistrée aux Îles Vierges, dont le bénéficiaire économique serait Raja Salamé.

Les procureurs européens, qui n'ont pas encore déposé d'accusations formelles, soupçonnent Riad et Raja Salamé d'avoir utilisé une partie de l'argent pour acquérir des biens immobiliers en France et en Europe, selon des responsables européens et des documents judiciaires français vus par Reuters. Dans le cadre de cette affaire, des biens et des comptes d'une valeur de 130 millions de dollars ont été gelés en Europe dans le cadre de cette affaire, selon des responsables européens et des documents judiciaires français. Les frères Salamé ont contesté la saisie de leurs biens en France, selon leurs avocats. Un tribunal français est saisi de l'affaire. Les frères Salamé ont nié avoir détourné ou blanchi des fonds publics, affirmant que les 300 millions de dollars avaient été gagnés dans le cadre d'une activité commerciale légitime. Ils ont déclaré que les enquêtes font partie d'une campagne coordonnée visant à blâmer Riad Salamé, qui a été gouverneur de la Banque du Liban pendant trois décennies, pour l'effondrement financier du Liban en 2019 qui a paralysé ses banques et appauvri la nation. La crise a éclaté après que le Liban a accumulé d'énormes dettes pendant trois décennies après la guerre civile de 1975-1990.

Effondrement financier
Un avocat français de Riad Salamé a déclaré que l'affaire avait été politisée et que son client maintenait une stricte séparation entre son argent et les actifs de la banque centrale. "Dans le dossier auquel j'ai accès, il n'y a pas de schéma de flux financiers qui impliquerait directement Riad Salamé par une confusion de ses avoirs et comptes, et de ceux de la banque centrale", a déclaré à Reuters l'avocat, Pierre-Olivier Sur.

Raja Salamé a nié tout détournement de fonds publics, a déclaré une personne proche du frère du gouverneur.

Le gouverneur, âgé de 72 ans, a déjà déclaré que sa fortune s'était constituée grâce à l'argent qu'il avait gagné en tant que banquier chez Merrill Lynch avant de devenir gouverneur en 1993. Les personnes au fait de l'affaire ont déclaré que les documents bancaires fournis par les autorités libanaises étaient examinés par l'équipe de procureurs européens qui est arrivée à Beyrouth la semaine dernière et qui restera au moins jusqu'à vendredi.

Riad Salamé conserve le soutien de certains des hommes politiques les plus puissants du Liban, notamment Nabih Berry, le président du Parlement qui occupe ce poste depuis des décennies.

Les procureurs européens actuellement à Beyrouth ont poursuivi leurs interrogatoires mardi, avec notamment le PDG d'une banque privée et un ancien vice-gouverneur de la BDL, a indiqué une source judiciaire à l'AFP. Ils ont également examiné au cours de la semaine écoulée des relevés bancaires liés à leur enquête visant à déterminer si le directeur de la banque centrale du Liban,...
commentaires (6)

Le blanchiment monétaire est par définition le remplacement des fonds illicites et mal acquis (type i) par des fonds légalement acquis (type L) via un processus international qui permet de passer à travers des sphères juridiques ayants des règles bancaires, financières et fiscales différentes. Donc il faut au départ examiner si les fonds sont de (type i) dès lors on examine le processus du blanchiment pour devenir des fond du (type L). Dans l’article on n’explique pas l’origine des fonds qui ne semble être que des produits de courtage et des commissions et le processus de blanchiment n’est que des transferts interbancaires légaux. Surement les contrôleurs ne disent pas tout sans avoir examiné toutes les nuances juridiques applicable à ces opérations.

DAMMOUS Hanna

13 h 47, le 18 janvier 2023

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Commentaires (6)

  • Le blanchiment monétaire est par définition le remplacement des fonds illicites et mal acquis (type i) par des fonds légalement acquis (type L) via un processus international qui permet de passer à travers des sphères juridiques ayants des règles bancaires, financières et fiscales différentes. Donc il faut au départ examiner si les fonds sont de (type i) dès lors on examine le processus du blanchiment pour devenir des fond du (type L). Dans l’article on n’explique pas l’origine des fonds qui ne semble être que des produits de courtage et des commissions et le processus de blanchiment n’est que des transferts interbancaires légaux. Surement les contrôleurs ne disent pas tout sans avoir examiné toutes les nuances juridiques applicable à ces opérations.

    DAMMOUS Hanna

    13 h 47, le 18 janvier 2023

  • Je ne vois pas quelle juridiction pourrait trouver normal que le frere du gouverneur de la BDL touche des commissions des etablissements financiers aupres desquels cette meme BDL placait les bons du tresor. Evidement qu'il n'a pas touche des commissions de la BDL, seulement des souscripteurs. Si ca ne s'appele pas "dessous de table" ? Alors c'est de la "prevarication" ? Ou encore de la c....

    Michel Trad

    21 h 47, le 17 janvier 2023

  • Et les américains ont beaucoup d'argent !

    Chucri Abboud

    21 h 16, le 17 janvier 2023

  • Nous ne pouvons plus croire personne ! Tout s'achète et tout se vend !

    Chucri Abboud

    21 h 15, le 17 janvier 2023

  • Nous ne pouvons plus croire personne ! Tout s'achète et tout se vend !

    Chucri Abboud

    21 h 15, le 17 janvier 2023

  • Marwan Kheireddine devrait leur expliquer comment sa banque avait obtenu une dérogation l'autorisant à opérer sans capital

    M.E

    20 h 29, le 17 janvier 2023

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