Le 3 janvier 1944, la France reconnaît la souveraineté de la Syrie et du Liban qui avaient été placés sous son protectorat vingt-deux ans plus tôt. Dans le Liban à majorité chrétienne, quarante années de prospérité et de paix s’écouleront avant que l’intolérance religieuse ne dilapide l’héritage du protectorat.
Le 3 janvier 2023, le Liban se réveille avec plein de regrets et une nostalgie totale pour son passé glorieux. Rien ne va plus dans cette formule de survie tribale où chaque confession fait sa propre loi et échoue. Ainsi, on a connu le maronitisme politique qui a essuyé un échec cuisant avec la guerre civile de 1975. Puis, pour recoudre ce tissu libanais et redorer la face d’un Liban meurtri, le sunnisme politique ou le haririsme a lui aussi échoué avec la mort du Premier ministre Rafic Hariri. Enfin, avec le chiisme politique, le Liban agonise actuellement, pays en faillite totale sur tous les plans. On tourne en vain en rond, mais sans trouver une solution de survie. Pourtant, là, il ne faut pas aller trop loin ni non plus consulter les voyants sans voir pointer à l’horizon l’espoir pour un changement radical dans un pays laïc où chacun sera libre de prier comme il le souhaite, mais surtout, ne plus laisser ingérer les instances religieuses dans la politique.
Un Liban moderne digne d’une nouvelle génération ayant en plus un grand atout, une diaspora de 12 millions de personnes qui réussissent brillamment en Europe ou aux Amériques, et qui restent passionnément attachées à leur terre d’origine et veulent revenir pour restaurer une politique économique et sociale qui fait aujourd’hui tellement défaut, ce qui plonge les habitants dans le plus grand dénuement. Le pari est grand. Il faudra tout moderniser, effacer la corruption, sinon, nous ne serons pas dignes de ce beau Liban unique au monde, et nous chercherons de nouveau et après soixante-dix-neuf ans un nouveau protectorat pour pouvoir survivre ensemble.
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