Au cours de la semaine dernière, le taux de change sur le marché libre avait frôlé la barre des 47 000 livres/dollar, avant de passer autour des 45 000 livres juste avant le week-end de Noël, pour finalement se reposer à 47 800 livres lundi. Mardi matin, ce taux s'est soudainement établi autour de 43 000 livres libanaises pour un dollar...
Des montagnes russes infernales en cette période de fêtes, imputées de prime abord à la forte hausse des transactions sur le marché en raison de l’arrivée de nombreux expatriés au pays, puis à la décision de la Banque du Liban (BDL) mardi matin de fixer le taux de la plateforme Sayrafa à 38 000 livres, soit un bond de 6 800 livres par rapport à son taux fixé vendredi dernier à 31 200 livres.
Dans son communiqué publié mardi matin, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a dénoncé « la spéculation et la contrebande (de dollars) aux frontières » du Liban « provoquant une inflation sur les marchés ». En contrepartie, le gouverneur a décidé de lever toutes les limites d’achat et de vente pour « les particuliers et les sociétés » au sein des banques et ce, « jusqu’à nouvel ordre ». Auparavant, les transactions via Sayrafa étaient plafonnées à 400 dollars voire moins en fonction des banques. C’est donc en toute probabilité cette dernière décision de la BDL qui a provoqué un renforcement de la livre sur le marché face au dollar. Mardi après-midi, la BDL a publié un nouveau communiqué précisant que jusqu'au 31 janvier prochain, les transactions pourront être effectuées jusqu'à 17 h chaque jour de travail. À l’heure de publier cette information, le dollar s’échangeait sur le marché parallèle contre 43 800 livres à l’achat et 43 500 livres à la vente. Un changeur contacté par L'Orient-Le Jour affirmait même effectuer des transactions à « 39 500 livres » mardi matin, tandis qu’un autre dénonçait « le jeu de Riad Salamé » sur le marché.
En crise depuis près de trois ans et demi, le Liban a vu sa monnaie se déprécier de 96 % de sa valeur sur cette période, au cours de laquelle la communauté internationale, ainsi que le Fonds monétaire international (FMI), ont maintes fois appelé les autorités à s'engager dans un vaste chantier de réformes qui permettrait de relancer l'économie du pays. C'était sans compter avec des responsables libanais qui font toujours la sourde oreille.
commentaires (4)
Le pays est définitivement foutu donc toutes ces simagrées c’est juste pour amuser la galerie
Lecteur excédé par la censure
19 h 42, le 27 décembre 2022