En l’espace de quelques jours, trois incidents impliquant directement (ou non) le Hezbollah se sont déroulés au Liban, deux au Sud et un à Beyrouth. Et dans chaque cas, une vive polémique a secoué les milieux politiques, menée essentiellement par des parties chrétiennes, alors que les responsables encore en fonction, notamment le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati, et de nombreux députés se sont empressés de les démentir ou d’en minimiser la portée dans une volonté évidente de calmer le jeu.
S’agit-il donc d’une nouvelle phase de ce que le Hezbollah qualifie de plan en cours depuis quelques années visant à l’affaiblir et à l’isoler sur la scène libanaise, dont des parties chrétiennes seraient le fer de lance après l’échec des tentatives de diviser les rangs chiites, de mobiliser les parties sunnites ou même de créer des frictions entre les druzes et le parti pro-iranien ? La question est évoquée dans les milieux diplomatiques. L’idée se base essentiellement sur le fait que les trois incidents se sont succédé en quelques jours, suscitant les mêmes réactions politiques. Un peu comme ce fut le cas en 2021, avec les incidents de Khaldé (entre des partisans du Hezbollah et des membres des tribus sunnites), de Chouaya (entre des habitants de la localité druze dans le caza de Hasbaya et des partisans du Hezbollah) puis de Tayouné, entre des manifestants chiites et des habitants (chrétiens) de Aïn el-Remmané. Dans ces trois cas, le Hezbollah avait misé sur le temps pour calmer la colère populaire, laissant les dossiers entre les mains de la justice qui, jusqu’à présent, n’a pas encore dit son dernier mot.
Cette fois, l’approche est différente. Il y a eu d’abord l’information donnée par des médias israéliens et reprise au Liban et dans le monde sur l’arrivée d’armes iraniennes au Hezbollah via l’aéroport de Beyrouth. L’affaire a soulevé une polémique politique au Liban, et le chef des Forces libanaises Samir Geagea avait même estimé qu’il s’agit d’une affaire suffisamment grave pour justifier la tenue d’un Conseil des ministres, même en période de vacance présidentielle. Les responsables ont alors dû multiplier les déclarations pour affirmer que l’Aéroport international Rafic Hariri n’est nullement une plaque tournante et encore moins une destination pour des armes iraniennes au profit du Hezbollah. Les proches du parti chiite ont à leur tour précisé que celui-ci n’a nullement besoin d’utiliser l’aéroport pour se procurer des armes.
Le second incident a eu lieu à Aaqibiyé, au Liban-Sud, entre un véhicule de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui est passé inhabituellement dans cette localité, située hors de la zone d’action des Casques bleus, à une heure tardive, provoquant la colère ou la méfiance des habitants, qui ont tiré, provoquant la mort d’un soldat irlandais et blessant ses trois compagnons. Si la responsabilité pénale des habitants est indiscutable, l’enquête cherche à savoir s’il s’agit d’une attaque préméditée fomentée par le Hezbollah pour adresser des messages à la Finul, ou bien d’un acte impulsif et spontané de la part des habitants sans connotation politique ou militaire. Deux enquêtes sont menées séparément au sujet de cet incident, la première par la justice libanaise, qui a confié le dossier aux SR de l’armée, et la seconde par une délégation irlandaise venue spécialement dans ce but au Liban. En attendant leurs résultats, les responsables ont jusqu’à présent préféré ne pas se prononcer sur l’existence d’un message du Hezbollah à la Finul. Par contre, des parties politiques, comme les FL, le parti Kataëb et d’autres formations, se sont empressées de pointer du doigt la formation chiite, allant parfois jusqu’à réclamer une enquête internationale.
Enfin, alors que l’affaire de Aaqibiyé était encore toute récente, un nouvel incident a eu lieu dans la localité frontalière chrétienne de Rmeich, qui a opposé les habitants à l’organisation écologique proche du Hezbollah Vert sans frontières. Ce n’est pas la première fois qu’un incident de ce genre éclate entre les habitants de Rmeich et le parti chiite à cause des activités de cette association. Celle-ci s’est fixé pour objectif de reboiser la zone frontalière, officiellement par souci écologique, mais, selon certaines informations, le reboisement aurait pour objectif de faciliter l’infiltration des combattants du Hezbollah vers la zone frontalière. L’incident qui a opposé les habitants de Rmeich aux responsables de l’association a été dénoncé par le patriarche maronite Béchara Raï dans son homélie dimanche dernier, et là aussi, les partis politiques chrétiens se sont emparés de l’affaire pour lancer une nouvelle condamnation du Hezbollah.
Ces trois incidents successifs poussent des diplomates occidentaux à se demander s’il s’agit d’un nouvel épisode du plan destiné à affaiblir et à isoler le Hezbollah, surtout au moment où les relations de ce parti avec le Courant patriotique libre traversent une crise inédite depuis la conclusion de l’entente de Mar Mikhaël (en février 2006) et où la situation interne piétine, les parties régionales et internationales impliquées dans le dossier libanais continuant à estimer qu’il n’est pas prioritaire. Selon des sources sécuritaires, il ne faudrait pas relier tous ces éléments entre eux, ni axer sur le fait que seules les parties chrétiennes sont en train de monter en épingle les incidents ou les informations mettant en cause le Hezbollah. Selon ces mêmes sources, il faudrait dissocier ce qui se passe sur le terrain des surenchères politiques qui caractérisent la vie politique libanaise, surtout en cette période de crise où aucune des parties n’a de solution à offrir aux Libanais. Elles se réfugient par conséquent dans la polémique et les surenchères. Le passage des armes iraniennes par l’aéroport a été formellement démenti et l’affaire n’a eu aucune incidence sur son fonctionnement. Au sujet de l’incident de Aaqibiyé, la double enquête se poursuit, et il faut espérer qu’elle aboutisse rapidement à des conclusions claires. Enfin, l’incident de Rmeich est en train d’être réglé, grâce notamment aux efforts conjoints des habitants de la localité et des médiateurs avec le Hezbollah. Dans ce contexte, le CPL a joué un rôle positif, cherchant à calmer la tension et à rapprocher les points de vue. En conclusion, il n’y aurait donc pas de plan précis pour une confrontation entre les parties chrétiennes et le Hezbollah, mais plutôt la volonté de marquer des points à l’intérieur pour combler le vide politique. Mais cela ne signifie pas qu’il faut minimiser l’importance de tous ces incidents qui montrent la fragilité de la situation.
Tout à fait d'accord pour diversifier les avis et que les rédacteurs ne soient pas tous du même bord. Mais l'OLJ devrait faire attention au discrédit que des rédacteurs apportent à l'OLJ , média si respecté. Il existe une différence entre éclairage journalistique ET en face : Propagande et fantasmes à cause de l'aveuglement total du rédacteur envers un parti ou une partie. Nous voudrions bien des avis différents mais là, il s'agit d'une insulte à notre intelligence. Si le rédacteur n'arrive pas à sortir de ses fantasmes politiques, c'est au rédacteur en chef, le pilote, le commandant de bord de l'OLJ ( il y en a 1 d'ailleurs. ??? ) de canalyser les articles fantasmologiques qui font tout pour défendre l'indéfendable, quitte à dire n'importe quoi. En vous remerciant de nous prouver que vous savez CENSURER aussi bien vos journalistes que vous nous censurez nous-mêmes. Alors que nous, nous vous payons, nous sommes abonnés et que vos journalistes eux..., c'est vous qui les payez pour nous pondre des propagandes pareilles qui discréditent votre journal lu par de nombreux pays. En vous remerciant par avance. Ceci dit même linguistiquement, l'article est à revoir : Les 3 dernières lignes : "Cela ne signifie pas qu'il FAILLE !!! ( et non qu'il FAUT ) : Même pas de correcteur au sein de l'OLJ ???
12 h 15, le 28 décembre 2022