J’ai sorti mon vieux sapin, j’ai accroché les boules scintillantes devant lesquelles je demeure éberluée. J’ai monté la crèche. Elle abritera l’Enfant Jésus, Marie, Joseph, les Rois mages, les vaches, les ânes et les moutons. J’ai branché toutes les guirlandes lumineuses, j’ai même fixé l’étoile de Noël. J’ai choisi et trié costumes de fête et artifices. J’ai déniché la belle vaisselle, je l’ai astiquée. J’ai repassé la nappe toute blanche, toute brodée. J’ai dressé la table à manger. J’ai allumé les bougies. Mon festin de Noël attend d’être servi. J’ai troqué ma musique ordinaire pour des mélodies extraordinaires. La maison semble soudain colorée, animée, parfumée, sortie, comme on dirait, d’un conte de fées.
Et j’espère et attends...
La joie d’être et non de paraître, la joie d’exister, pour donner, se donner, partager, se dépasser pour aimer jusqu’à l’infini, jusqu’au dernier souffle de vie.
Le cadeau, un bienfait, une offrande, une faveur, une aménité qui viendrait dessiner l’émerveillement, l’enchantement et inviterait l’exaltation à danser.
Le pardon, une obole, un don pour effacer les insolences, confesser les offenses, avouer les impertinences, pardonner les maltraitances, pour délivrer les cœurs et apaiser les esprits.
L’humilité, la bonté, la modestie, la décence, la bienséance, la convenance pour récuser, réfuter et rejeter arrogance, suffisance, décadence et mépris.
La paix, l’étouffement des souffrances, la répression des guerres, la fin des injustices, la réprimande des tyrannies, pour évoluer dans un monde où humanité, charité et solidarité se conjugueraient au présent parfait.
Le respect, la déférence, la reconnaissance de nos croyances et de nos convictions. La considération de nos valeurs, la confirmation de notre foi.
La tolérance, l’indulgence, la clémence, la bienveillance, envers les différences, pour accepter de composer sans diviser.
Le commencement, le début de notre merveilleuse histoire d’amour qu’on affirmera, qu’on contera, qu’on rapportera jusqu’à l’épuisement, l’essoufflement, l’éboulement, jusqu’au dernier jour de notre vie.
La naissance, la délivrance, une libération qui viendrait briser les chaînes, effacer les heurts, renverser les entraves, concilier, nous réconcilier pour recevoir le Rédempteur, le Sauveur de toute l’humanité.
Je souhaite et attends.
Ta naissance, ta puissance, ta présence avec nous.
Mon existence, par ta naissance, est désormais affranchie.
Merveilleux Noël !
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