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Moyen-Orient - Cisjordanie

La mort d’un Palestinien abattu par la police israélienne crée la polémique

Report de l’expulsion de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri.

La mort d’un Palestinien abattu par la police israélienne crée la polémique

Des policiers israéliens au cours d’une opération dans le village de Hawara en Cisjordanie, le 2 décembre 2022. Jaafar Ashtiyeh/AFP

La police israélienne a abattu un Palestinien vendredi en Cisjordanie occupée, dans un incident qu’elle a qualifié d’attaque au couteau, une version contestée par des responsables palestiniens.

Selon la police israélienne, un Palestinien a tenté d’ouvrir la porte d’une voiture et de s’en prendre à un couple de civils israéliens qui se trouvaient dans la zone de Hawara, à l’entrée de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Il a été blessé par balle par le conducteur du véhicule, selon le communiqué de la police.

Ensuite, « le terroriste a identifié un groupe de gardes-frontières qui patrouillaient à proximité, s’est dirigé vers eux et a réussi à poignarder l’un d’eux », poursuit le communiqué. Selon la police, le commandant de la compagnie est alors intervenu pour tenter d’arrêter le Palestinien « qui a résisté et tenté de se saisir de son arme ». Le commandant a ouvert le feu et tué le Palestinien de plusieurs balles « par crainte pour sa vie et celle des personnes autour de lui », a assuré la police. Selon celle-ci, le garde-frontière attaqué et le commandant ont été légèrement blessés.

Leur version des faits a été contestée par un membre de la municipalité de Hawara, Wajeh Odeh, qui a déclaré que la fusillade faisait suite à « une querelle » entre le Palestinien et un garde-frontière. « Un soldat israélien a poussé le Palestinien au sol et lui a tiré dessus à bout portant », a déclaré Wajeh Odeh. L’agence de presse officielle palestinienne Wafa a rapporté que les forces israéliennes « ont empêché les citoyens et les ambulances de s’approcher de lui pour lui apporter les premiers soins ».

Il s’agit du neuvième Palestinien tué depuis mardi dernier en Cisjordanie, la plupart lors d’affrontements avec les forces israéliennes ou de raids de ces dernières.

Dans la soirée de vendredi, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a indiqué que les États-Unis étaient « profondément préoccupés » par la violence en Cisjordanie. « Nous insistons à nouveau sur la nécessité pour toutes les parties de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour désamorcer la situation. Il est vital que les parties elles-mêmes prennent des mesures urgentes pour éviter des pertes de vies humaines encore plus importantes », a déclaré M. Price aux journalistes.

Lundi dernier, l’envoyé des Nations unies pour la paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, avait averti que la situation en Cisjordanie « atteignait un point d’ébullition ». Au moins 145 Palestiniens et 26 Israéliens ont été tués depuis le début de l’année en Cisjordanie, en Israël et à Jérusalem.

Salah Hamouri

Sur un autre plan, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, détenu depuis plusieurs mois sans accusation formelle par Israël, n’a finalement pas été expulsé vers la France dimanche comme initialement prévu.

Vendredi, en conférence de presse à Jérusalem, l’avocate de M. Hamouri, Me Leah Tsemel, avait annoncé le report de son expulsion pour des raisons administratives, mais son dossier sera de nouveau examiné cette semaine.

M. Hamouri avait appris mercredi dernier des autorités israéliennes qu’il allait être expulsé le 4 décembre. Le lendemain, la ministre de l’Intérieur israélienne Ayelet Shaked avait confirmé la révocation de son statut de résident de Jérusalem, en ajoutant que son expulsion était « imminente ». Après avoir été notifié de cette décision, M. Hamouri devait se présenter en audience devant la justice militaire jeudi, mais il a « refusé », soulignant notamment que ses avocats ne pouvaient être présents, a indiqué Me Tsemel, précisant qu’une nouvelle audience était programmée pour mardi 6 décembre.

« Je n’ai pas beaucoup (d’espoir), je ne sais pas vraiment ce que l’on peut faire, que Salah refuse de monter dans l’avion, que les compagnies aériennes refusent de l’accepter », a déclaré sa mère, Denise Hamouri, exhortant le président français Emmanuel Macron à faire pression sur Israël pour permettre à son fils de vivre à Jérusalem.

Âgé de 37 ans, M. Hamouri avait été condamné en mars à trois mois de détention administrative, une mesure controversée permettant à Israël d’incarcérer des suspects sans accusation formelle. Sa détention avait été prolongée en juin, puis à nouveau en septembre, par la justice militaire israélienne, qui le considère comme un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Le Franco-Palestinien nie appartenir à cette organisation marxiste, considérée comme « terroriste » par l’État hébreu et l’Union européenne.

La détention administrative de M. Hamouri est arrivée à terme vendredi et il a été transféré dans une autre prison en attente de l’audience de mardi, selon sa mère et son avocate.

Né à Jérusalem-Est, la partie de la Ville sainte annexée et occupée par l’État hébreu, Salah Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne, mais d’un permis de résidence, que les autorités israéliennes ont révoqué.

La diplomatie française a demandé en vain à Israël à ce qu’il soit libéré et puisse vivre à Jérusalem.

Source : AFP

Blinken met en garde Netanyahu contre la création de nouvelles colonies en Cisjordanie

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a prévenu dimanche que les États-Unis s’opposeraient à l’établissement de nouvelles colonies par le prochain gouvernement israélien en Cisjordanie occupée, au moment où Benjamin Netanyahu s’apprête à retrouver le pouvoir grâce à une coalition avec l’extrême droite. « Nous continuerons également à nous opposer sans équivoque à toute action qui mette la solution à deux États en danger, notamment l’extension des colonies, des mesures en vue de l’annexion de la Cisjordanie, le fait de perturber le statu quo historique des lieux saints, les démolitions et les expulsions, et l’incitation à la violence », a indiqué le secrétaire d’État au cours d’une intervention auprès du groupe progressiste américain pro-Israël J Street.

Le bloc de droite et ses alliés ultraorthodoxes et d’extrême droite sont arrivés majoritaires aux législatives israéliennes du 1er novembre, avec 64 sièges sur 120, permettant à Benjamin Netanyahu d’entamer des négociations pour former un gouvernement. Lors de ce processus, il a signé jeudi un accord de coalition avec une des trois formations d’extrême droite, qui a ainsi obtenu un poste-clé dans l’essor de la colonisation en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël. Plus de 475 000 Israéliens vivent actuellement dans des colonies en Cisjordanie, jugées contraires au droit international, soit environ quatre fois plus qu’à la signature, dans les années 1990, des accords d’Oslo qui n’ont pas débouché sur une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.

La police israélienne a abattu un Palestinien vendredi en Cisjordanie occupée, dans un incident qu’elle a qualifié d’attaque au couteau, une version contestée par des responsables palestiniens.Selon la police israélienne, un Palestinien a tenté d’ouvrir la porte d’une voiture et de s’en prendre à un couple de civils israéliens qui se trouvaient dans la zone de Hawara, à...

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