Au lendemain de la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes, une trentaine de Libanaises ont manifesté devant le Parlement samedi à Beyrouth, pour demander une application plus stricte des lois en vigueur, notamment en matière d'agressions sexuelles, à l'appel de l'ONG Abaad. Parmi ces femmes, l’influenceuse Nour Arida qui a tenu à apporter son soutien.
Plusieurs femmes qui ont survécu aux violences domestiques ou sexuelles étaient présentes. Elles arboraient des vêtements sur lesquels elles ont écrit avec de la peinture rouge : « Ce n'est pas une question d'honneur de la famille, ce n'est pas une honte », en référence au fait que de nombreuses victimes ne portent pas plainte de peur de la réaction de leur entourage.
« Il m'a séquestrée pendant 15 jours et attachée avec des chaînes »
L'une d'entre elles a confié à L'Orient-Le Jour avoir été violentée par son mari à plusieurs reprises. « Certains hommes pensent que leur épouse est leur esclave. Il faut changer les mentalités », a-t-elle dit à notre journaliste présente sur place, Zeina Antonios.
Pendant le sit-in, des témoignages audio passaient en boucle. « Il m'a séquestrée pendant 15 jours et m'a attachée avec des chaînes. Il m'a violée pendant tout ce temps. Il a gardé ma jupe », raconte une femme. Une autre confie avoir été violée par son père à 16 ans. Une troisième raconte avoir subi la pression de sa famille pour garder le silence. « Pour ma famille, il était clair que tout était de ma faute. On m'a forcée à boire de la mort aux rats », confie-t-elle.
Danielle Hoyek, avocate de Abaad, a insisté sur « la nécessité d'instaurer des sanctions plus fermes à ceux qui commettent des violences envers les femmes ». Vendredi, le collectif indiquait qu'environ six femmes sur dix victimes d’abus sexuels choisissent de ne pas porter plainte, de peur d'entacher l’honneur et la réputation de leur famille. Le texte, qui présente les résultats d’une étude récente menée par l’organisation, ajoute que 75 % des femmes sondées estiment que l’abus sexuel est en premier lieu une atteinte corporelle et psychologique, alors que 71 % d’entre elles soulignent que la société voit ce genre de crimes comme une atteinte à l’honneur de la famille.
Le titre ménage trop les hommes. Au lieu de "certains" l'on peut écrire "beaucoup" pour se rapprocher de la réalité et sans crainte d'exagération.
18 h 49, le 28 novembre 2022