Rechercher
Rechercher

Économie - Liban

Le dollar douanier fixé à 15 000 livres début décembre, annonce Youssef Khalil

Le dollar douanier fixé à 15 000 livres début décembre, annonce Youssef Khalil

Des liasses de dollars américains. Photo Dado Ruvic/Reuters

Le ministre libanais sortant des Finances, Youssef Khalil, a révélé mercredi avoir envoyé une note à la Banque centrale (BDL), lui demandant de calculer, dès le 1er décembre prochain, les droits de douane en livres libanaises à partir des prix hors taxes en dollars en utilisant un taux de change à 15 000 LL pour un dollar, en lieu et place de la parité officielle de 1507,5 livres encore en vigueur.

Cette mesure risque de s’accompagner par une hausse massive des prix en livres, déjà en hausse de 1574,3 % entre octobre 2019 et octobre 2022 selon nos calculs effectués à partir des derniers chiffres de l’Administration centrale de la Statistique. Cette inflation monstre est survenue dans un contexte de crise prolongée depuis 2019, assortie d'une dépréciation fulgurante de la livre face au dollar – près de 40 000 livres au taux du marché ces derniers jours et plus de 30 000 livres sur la plateforme Sayrafa de la Banque du Liban.

Pour mémoire

Dollar douanier : les importateurs critiquent l’absence de communication de l’État

L'application de ce nouveau « dollar douanier », attendu depuis des mois, ne figure pas explicitement dans le budget 2022 adopté fin septembre dernier – avec plusieurs mois de retard par rapport aux délais normaux — et entré en vigueur le 15 novembre dernier. Son intégration était néanmoins prévue aussi bien par l’Exécutif et le Législatif étant donné que les députés et les membres du gouvernement sortant se sont entendus pour calculer les recettes publiques en utilisant le taux de 15 000 livres pour un dollar. De plus, plusieurs dispositions du budget établissant certaines mesures fiscales ont clairement entériné l’abandon de la parité officielle, soit pour un « taux effectif » devant être fixé par le ministre des Finances et la BDL, soit au profit de prélèvements obligatoires en « dollars frais » - les vrais dollars, par opposition aux dollars bloqués dans le système bancaire et qui ne peuvent être retirés au taux réel du marché.

Lire aussi

Le nouveau budget intervient insidieusement sur le taux de change

En août, le ministre sortant des Finances avait justifié sa compétence à intervenir, avec la BDL, sur le dollar douanier sans passer par le Parlement, le Conseil des ministres ou la présidence, en invoquant deux textes. Le premier est la loi n° 93 du 10 octobre 2018, à travers laquelle le Parlement avait accordé au gouvernement le droit d’intervenir pendant cinq ans dans le domaine douanier (alors que cela relève en principe de la compétence du pouvoir législatif). Le second est l’article 35, paragraphe 4 du décret n° 4461 du 15 décembre 2000 traitant de certaines procédures de dédouanement au niveau des frontières terrestres et maritimes. La disposition citée édicte que dans le cas où « la valeur des marchandises figurant sur la facture d’achat est libellée en devises, le montant doit être converti en livres libanaises en se basant sur la moyenne des taux de change en vigueur à la date de la facturation, moyenne qui se base sur les taux de change déterminés mensuellement ou périodiquement par la BDL ».

La hausse du dollar douanier était anticipée de longue date par de nombreux commerçants. Certains sont soupçonnés d’avoir stocké des produits importés et dédouanés au taux de 1507,5 livres pour pouvoir les revendre une fois le taux relevé, selon plusieurs sources concordantes dans les milieux entrepreneuriaux. La responsabilité du contrôle des prix incombe au ministère de l’Economie et du Commerce, mais les moyens juridiques et humains mis à la disposition de sa Direction de protection des consommateurs sont trop limités pour garantir un contrôle efficace des prix sur l'ensemble du territoire. 

Certains commerçants craignent que l’adoption du nouveau dollar douanier sans réformes n’ait pour effet de favoriser le marché noir.

Le ministre libanais sortant des Finances, Youssef Khalil, a révélé mercredi avoir envoyé une note à la Banque centrale (BDL), lui demandant de calculer, dès le 1er décembre prochain, les droits de douane en livres libanaises à partir des prix hors taxes en dollars en utilisant un taux de change à 15 000 LL pour un dollar, en lieu et place de la parité officielle de 1507,5 livres encore...

commentaires (1)

Monsieur le Minisinistre, comment vous permettez vous de hausser les taxes en mettant le dollar douanier à 15000 alors que l’épargne des libanais est séquestrée par les banques. Alors donnez contraignez les banques à libérer l’épargne des déposants au taux minimum de 15000, mais pour faire cela il faut du courage et en avoir dans son pantalon, ce qui semble manquer à tous nos dirigeants et politiciens. On ne vous a peut être pas appris que trop d’impôts tuent l’impôt, réfléchissez un peu avant de prendre vos décision à la c..

Lecteur excédé par la censure

00 h 00, le 24 novembre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Monsieur le Minisinistre, comment vous permettez vous de hausser les taxes en mettant le dollar douanier à 15000 alors que l’épargne des libanais est séquestrée par les banques. Alors donnez contraignez les banques à libérer l’épargne des déposants au taux minimum de 15000, mais pour faire cela il faut du courage et en avoir dans son pantalon, ce qui semble manquer à tous nos dirigeants et politiciens. On ne vous a peut être pas appris que trop d’impôts tuent l’impôt, réfléchissez un peu avant de prendre vos décision à la c..

    Lecteur excédé par la censure

    00 h 00, le 24 novembre 2022

Retour en haut