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Politique - Présidentielle au Liban

La surprise Frangié brise la monotonie du feuilleton de la présidentielle

Nabih Berry a fixé la prochaine séance au 24 novembre. 

La surprise Frangié brise la monotonie du feuilleton de la présidentielle

Tony Frangié, député Marada et fils de Sleiman Frangié, lors de la séance électorale, à la Chambre, le 17 novembre 2022. Photo Ali Fawaz/ Parlement libanais

Qui a voté pour Sleiman Frangié ? Jeudi soir, plusieurs heures après la levée de la sixième séance consacrée à l’élection d’un président, personne n’était en mesure de répondre à cette question. Ce qui est sûr, c’est que cette voix orpheline ne modifie en rien l’équation présidentielle, tout en étant porteuse de plus d’un message. Sleiman Frangié demeure ainsi le favori non déclaré du Hezbollah à la présidence, au grand dam du Courant patriotique libre et de son chef, Gebran Bassil, l’autre allié chrétien du parti de Dieu, qui se considère « candidat logique » à la magistrature suprême. Sauf que pour le moment, il n’est pas encore temps de passer aux choses sérieuses, aux yeux du camp de Hassan Nasrallah, d’où la fuite en avant à travers les bulletins blancs. Le sixième round de cette farce s’est déroulé jeudi place de l’Étoile dans le cadre de l’hebdomadaire rituel qui promet de s’éterniser, jusqu’à ce que sonne la fin de la récréation, c’est-à-dire l’arrivée, en amont des institutions, à une entente élargie. En attendant la prochaine séance prévue le 24 novembre, voici quelques points importants à retenir de la réunion de jeudi :

– Sleiman Frangié fait son entrée :

… Et six séances plus tard, le chef des Marada obtient la voix d’un seul député, dont le nom n’a pas été dévoilé. Un vote surprise, d’autant plus que depuis le début du délai constitutionnel pour élire un nouveau chef de l’État, le Hezbollah a bien veillé à ne pas griller le nom du leader zghortiote, au point d’empêcher même son fils Tony – seul député Marada – de voter pour lui. Qu’est-ce qui a donc changé ? Le Hezbollah a-t-il décidé de passer à l’acte après le dernier discours de Hassan Nasrallah, lors duquel il a prôné l’élection d’un président qui « ne poignarderait pas la résistance dans le dos » ? « Tous les députés du parti ont voté blanc lors de la séance », tranche, à L’Orient-Le Jour, Mohammad Afif Naboulsi, porte-parole du Hezbollah. Quelques heures auparavant, le secrétaire général adjoint du parti, Naïm Kassem, s’était personnellement investi pour mettre les points sur les i : « Nous n’avons pas encore annoncé le candidat pour qui nous allons voter, dans une volonté de donner plus de temps au dialogue avec le reste des groupes parlementaires, afin de choisir un président qui corresponde à la phase actuelle. Le bulletin blanc est un signe positif qui pave la voie à une entente », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

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« Nous ne voulons pas manœuvrer comme le font certains en grillant des noms avant d’opter pour leur véritable choix », a ajouté le cheikh Kassem. Comprendre : le Hezbollah a vu dans le vote unique pour le chef des Marada une tentative de discréditer son candidat. Une autre vision des choses, à laquelle adhèrent certains cercles proches de Bnechaai, voudrait que le vote accordé à Sleiman Frangié soit de couleur « orange ». Il s’agirait, selon cette lecture, d’une façon pour Gebran Bassil de faire parvenir un message au Hezbollah, selon lequel son candidat favori – auquel le CPL s’oppose catégoriquement – ne bénéficie pas d’un large appui parlementaire, notamment dans les rangs chrétiens, et que son score est même plus faible que celui de certains noms encore loin d’être considérés comme de sérieux présidentiables. « Qu’ils élisent Sleiman Frangié, s’ils le peuvent », se contente de commenter César Abi Khalil, député CPL de Aley, interrogé par L’Orient-Le Jour, assurant que son bloc (qui s’est rendu à la Chambre avec près d’une dizaine d’absences) a voté blanc. Le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, a toutefois fait cavalier seul en votant, une nouvelle fois, pour Ziyad Baroud, ancien ministre de l’Intérieur. Ce dernier aurait également obtenu les voix de Abderrahman Bizri (indépendant) et d’Élias Jaradé (contestation).

– Michel Moawad perd les sunnites : Contrairement aux séances précédentes, le député de Zghorta et candidat de plusieurs composantes de l’opposition – notamment les Forces libanaises, les Kataëb et le Parti socialiste progressiste – a vu son score passer de 49 (44 + cinq absents, lors de la réunion du 10 novembre) à 43 jeudi. Il aurait pu obtenir 45 votes si son colistier du Koura, Adib Abdel Massih, et son collègue de Tripoli Ihab Matar avaient participé à la séance de jeudi. M. Moawad a naturellement compté une fois de plus sur les députés des FL, du PSP, des Kataëb et de son bloc du Renouveau, ainsi que sur certains indépendants. Il a en revanche perdu l’appui de quatre parlementaires qui avaient voté pour lui auparavant. Ils relèvent du bloc de la Modération nationale, rassemblant des députés du Liban-Nord principalement sunnites ex-haririens. Ces derniers ont cette fois-ci voté pour « le nouveau Liban ». De sources parlementaires concordantes, on explique ce changement par « des pressions que le Premier ministre Nagib Mikati aurait exercé sur certains députés relevant de ce groupe lors d’une réunion tenue mercredi ». Une information que dément Ahmad Kheir, député de Tripoli qui était présent à la rencontre avec le chef du gouvernement sortant. « Nous n’avons pas discuté de la présidentielle, mais de dossiers relevant de la vie quotidienne », dit-il, assurant que son groupe continuera de voter pour « le nouveau Liban », jusqu’à ce qu’une entente élargie soit conclue. De même, et contrairement aux attentes de Michel Moawad, Mark Daou et Najate Saliba, deux députés de la contestation, lui ont préféré « le nouveau Liban », pour les mêmes raisons, apprend-on de source parlementaire informée.

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– La contestation de plus en plus divisée : Le fossé entre les députés de la contestation s’élargit à mesure que se prolonge ce feuilleton électoral. Jeudi, les députés de la thaoura (qui se sont rendus à la Chambre en l’absence de Paula Yacoubian) sont une nouvelle fois arrivés en rangs dispersés. Six d’entre eux ont voté, une nouvelle fois, pour le professeur universitaire Issam Khalifé. Il s’agit de Halimé Kaakour, Melhem Khalaf, Yassine Yassine, Ibrahim Mneimné, Firas Hamdane et Cynthia Zarazir. Un lot auquel s’ajoute Oussama Saad, député de Saïda, constant dans son vote pour M. Khalifé. De son côté, Élias Jaradé qui avait accordé la semaine dernière sa voix à Ziad Hayek, ancien secrétaire général du Conseil supérieur de la privatisation, a voté jeudi pour Ziyad Baroud. « Le temps de voter pour discréditer des noms est révolu », explique M. Jaradé à L’OLJ. Notons enfin que la séance de jeudi a été marquée par un houleux débat autour du quorum requis pour la tenue des séances, et l’élection du chef de l’État au second tour. Une polémique qui a éclaté à la suite d’une question du chef des Kataëb, Samy Gemayel, au président de la Chambre, Nabih Berry, dans une réédition du scénario d’ouverture de la séance précédente. Et comme à son habitude, M. Berry a tranché, se basant non sur la Constitution, mais sur sa propre jurisprudence : le quorum des deux tiers est requis pour élire le chef de l’État à tous les tours.

Qui a voté pour Sleiman Frangié ? Jeudi soir, plusieurs heures après la levée de la sixième séance consacrée à l’élection d’un président, personne n’était en mesure de répondre à cette question. Ce qui est sûr, c’est que cette voix orpheline ne modifie en rien l’équation présidentielle, tout en étant porteuse de plus d’un message. Sleiman Frangié demeure ainsi le...

commentaires (11)

Ceux qui reclament le federalisme sont porteurs d'une vaste blague. Dans un systeme federal, la defense nationale et les affaires etrangeres sont toujours du ressort de l'etat federal. Or, au Liban, ce sont les principaux points de discorde entre le Hezb et ses allies d'une part, et les dits souverainistes, d'autre part A moins de vouloir un federalisme qui se limite aux cours de (differentes) religion dans les ecoles et au maintien des multiples statuts personnels....

Michel Trad

19 h 12, le 18 novembre 2022

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Commentaires (11)

  • Ceux qui reclament le federalisme sont porteurs d'une vaste blague. Dans un systeme federal, la defense nationale et les affaires etrangeres sont toujours du ressort de l'etat federal. Or, au Liban, ce sont les principaux points de discorde entre le Hezb et ses allies d'une part, et les dits souverainistes, d'autre part A moins de vouloir un federalisme qui se limite aux cours de (differentes) religion dans les ecoles et au maintien des multiples statuts personnels....

    Michel Trad

    19 h 12, le 18 novembre 2022

  • CEUX QUI PARLENT AUJOURD,HUI DE FEDERATION ET DE CANTONS... J,EN AI PARLE BIEN AVANT... LA DONNE N,EST PLUS LA MEME. LE MINI ETAT EST DEVENU UN MINI ETAT PETROLIER. IL FAUT PLUTOT S,ADRESSER A L,ONU ET AUX GRANDES PUISSANCES DE L,APPLICATION DE LA CLAUSE DE TAEF DE DESARMEMENT DES MILICES ET DE L,APPLICATION DES DECISIONS ONUSIENNES TELLE LA 1559 ET AUTRES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 00, le 18 novembre 2022

  • Suite à mon précédent message. De nombreux pays ( et non des moindres) appliquent la fédération ou les cantons éventuellement. Les USA : Des polices internes ( les fameux sheriffs) des règles internes selon leur "mode de vie" et un gouvernement fédéral avec la police fédéral ( FBI ) et le gouvernement central. La BELGIQUE: Peuple divisé entre 2 voire 3 culture : Les francophone (la wallonie) les néerlandais ( les flamands) et une petite partie (germanophone ). La SUISSE avec ses cantons. Les EMIRATS ARABES UNIS qui ont trouvé une formule adéquate aussi . Le CANADA et bien d'autres pays. Ces pays rencontrent des soucis d'ordre politique de temps en temps , mais au moins les peuples sont tranquilles. PERSONNE ne vient IMPOSER son idéologie à l'autre. Ceux qui veulent mourir martyr?? Allez y go... Gai et chantant. En revanche, ceux qui préfèrent la vie et la joie dans la paix , du moins sans guerre et sans avoir à défendre la cause des autres? Eh bien ils seront sur le territoire tranquilles , étudiant et travaillant. MARRE de subir les idéologies des autres. NON tout le monde n'est pas prêt à résister tout le temps. Il y a des moments de résistance certes mais il DOIT y avoir des moments de joie et de tranquillité. Voilà plus de 70 ans que le liban résiste et paie le prix pour tous les autres pays de la région. Tout le monde est passé par le liban et l'a détruit d'une manière ou d'une autre. Alors que le LIBANAIS n'a jamais eu son mot à dire depuis l'indépendance à ce jour.

    LE FRANCOPHONE

    11 h 53, le 18 novembre 2022

  • La solution : Un liban fédéral. Le président des fédérations sera choisi par un commun accord ( comme les inféodés à L'iran le demandent) et chaque région fédérale pourra alors élire son propre dirigeant ( président de la fédération) qui sera élu DEMOCRATIQUEMENT ( au suffrage universel ) comme toute élection qui se respecte avec une opposition claire et un gouvernement efficace en place . Chacun aura son mode de vie. Ils ne veulent pas de shows? de soirées et des festivités? Pas d'alcool? bref. Qu'ils s'amusent chez eux autant qu'ils le souhaitent. Puisque DEJA le pays est quasi divisé. Chacun vit dans " sa région". Au lieu d'avoir le Caza du Mont Liban : ca serait la fédération du Mont Liban avec ses propres lois MODERNES internes et ses propres règles et sa police interne (comme aux USA) Bref...Au moins, si les autres veulent vivre dans la misère et dans la "résistance" eh bien qu'ils y aillent. Au moins, les autres régions seront préservées de toute represaille. Bref... Des voix commencent à se faire entendre. Hier à la TV, dans l'émission de M Ghanem : 2 intervenants ont souhaité ce genre de solutions pour en finir avec ces immatures qui n'ont jamais mérité l'indépendance . Le mandat français aurait dû rester au liban , le temps que ce peuple soit plus mature.... Entretemps, ce pays n'est toujours pas sorti de la guerre de 1975. Cette guerre a continué sous d'autres formes et avec divers pays commanditaires et leurs valets serviteurs de la classe politique

    LE FRANCOPHONE

    11 h 43, le 18 novembre 2022

  • Samy Gemayel a eu le courage de faire des déclarations dignes de tout patriote au péril de sa vie et aucune ligne dans votre journal alors que lorsqu’un des vendus et voleurs prononce une phrase pour exprimer leur mépris du peuple, ils sont à la Une avec des pages entières noircies et illustrées de leurs portraits nauséabonds leur sont consacrées. Est ce un oubli ou une politique de l’autruche ou alors cela relève-t-il d’une auto censure que les médias ont décidé de s’appliquer pour ne pas froisser les fossoyeurs? Une explication s’impose…

    Sissi zayyat

    11 h 08, le 18 novembre 2022

  • Mais pourquoi ressasser toujours les envies de HB? Qui s’en fout de ce qu’il veut. Ce qui nous intéresse à présent c’est la preuve de patriotisme que ces moins que rien qui continuent à disperser leur voix et à étaler leurs caprices alors que le pays a besoin plus que jamais d’une union sacrée face aux ennemis de la RÉPUBLIQUE. Ce qu’il faut à présent c’est clouer au pilori tous les traîtres en les nommant et en leur rappelant tous les jours leur lâcheté et leur trahison au lieu de s’intéresser à ce que veulent les fossoyeurs de notre pays.

    Sissi zayyat

    10 h 49, le 18 novembre 2022

  • LE CHOIX EST ENTRE UN LIBAN LIBRE, DEMOCRATIQUE, SANS MERCENAIRES ET NON ALIGNE... ET UNE WELEYET EL FAKIH CAD L,OBSCURANTISME DANS LE PAYS DE LA LUMIERE. IL NE FAUT PAS QUE CA PASSE. TOUS LES MOYENS SONT BONS POUR SAUVER LE PAYS DE CE MAL INCURABLE. MALHEUREUSEMENT L,EGO DES PYGMEES DANS LES RANGS CHRETIENS NE FAIT DU MAL QU,AUX CHRETIENS AVANT TOUT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 18, le 18 novembre 2022

  • De quelles surprises parle t-on ? ça ne mérite même pas d'être mentionné ... en attendant ils continuent leurs actions mafieuses au parlement pour nous imposer un qui fait le consensus en Syrie et en Iran ... nous n'aurons donc comme président qu'un faible, vendu et voyou.

    Zeidan

    08 h 48, le 18 novembre 2022

  • Quelle mascarade A travers le monde on vote une seule pour élire un président Sauf au Liban avec le moumana’a la vie est à l’envers

    william semaan

    00 h 32, le 18 novembre 2022

  • Vraiment, quand je vois l'immaturité politique de nos dirigeants, je pense à mes parents et grand-parents et, comme eux, je me mets à regretter le mandat français. En 1943, les Français nous ont accordé l'indépendance et nous n'étions pas prêts. Sommes-nous davantage mûrs aujourd'hui ? J'en doute...

    Zoulou

    00 h 28, le 18 novembre 2022

  • Arrêtons de nous poser des questions inutiles sur qui a pu voter pour le pro syrien et qui ne représente que l'ombre de lui même et son allégeance au barbu ... c'est l'homme du compromis à l'Iranienne, soumis, docile, vendant son pays à une milice qui ne veut surtout pas lâcher son commerce mafieux. Voir cela me fait dire encore une fois que ce pays est perdu ... je ne sais pas qui a écrit un jour : le Liban est un paradis peuplé de diables ... j'y rajouterais de voyous et de mafieux.

    Zeidan

    22 h 19, le 17 novembre 2022

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