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Monde - Cop27

Ces "lobbyistes des combustibles fossiles" que redoutent les écologistes

Greenpeace s’est demandé pourquoi une proposition indienne de renoncer aux énergies fossiles n’a pas été retenue dans le brouillon de la déclaration finale du sommet de Charm el-Cheikh.  

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Un stand de la COP27, qui se tient actuellement à Charm el-Cheikh, appelant à ne pas choisir l'extinction face au changement climatique. Photo Suzanne Baaklini

La déclaration finale de la Cop27, qui se tient actuellement à Charm el-Cheikh en Égypte, n’en est encore qu’au stade de brouillon en discussion, mais déjà certains écologistes craignent que ce texte ne puisse pas finalement être aussi ambitieux qu’annoncé au niveau des engagements d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre, et haussent le ton pour obtenir des engagements plus forts. Un indice significatif a été relevé mardi à la Cop27 par Greenpeace, qui se réfère dans un virulent communiqué à une proposition de l’Inde sur "l’abandon progressif des énergies fossiles" qui n’aurait même pas été notée dans la version provisoire du texte en discussion, ce que l’envoyé spécial du président de la Cop, Waël Abou al-Majd, a confirmé à demi-mot lors de sa conférence de presse.

"Aucune suggestion présentée par qui qui que ce soit n’a encore été intégrée dans ce texte, a déclaré M. Abou al-Majd en réponse à la question d’une journaliste. Il ne s’agit pour le moment que d’éléments que nous avons préparés. Le chapitre sur l’atténuation (mitigation) abordera sûrement cette question. Nous serons en train d’ajouter du texte et des débats au fur et à mesure ces deux prochains jours. L’Inde et tout autre pays auront la possibilité d’ajouter leurs demandes. Après cela, nous pourrons présenter le texte."

Mais cette réponse ne convainc pas nombre d’observateurs. Greenpeace se dit "choquée par le fait que le brouillon de la déclaration finale de la Cop27 ait un contenu si peu consistant" dans son communiqué. "Il n’est pas possible de négliger l’effet des énergies fossiles (sur le changement climatique) dans ce texte, poursuit le communiqué. Nous observons la grande influence des cartels et groupes de pression relevant de ce secteur."

Et d’ajouter : "L’Inde a mis la question de l’abandon progressif des énergies fossiles sur la table de manière claire, et l’Union européenne a également appelé à cela (…) Mais il semble que les rédacteurs des procès-verbaux pour le compte de la présidence de la Cop ont échoué à noter ces demandes."

"Nous assistons à une prise de contrôle flagrante par l'industrie des combustibles fossiles de ce qui devrait être une conférence pour sauver la planète, déclare à L’Orient-Le Jour Ghiwa Nakat, directrice exécutive de Greenpeace MENA. Plus de 600 lobbyistes du secteur des combustibles fossiles parcourent les couloirs, s'assoient aux tables de négociation et diffusent leur message, dépassant les délégués autochtones de trois contre un. Les peuples et la planète ont été mis sur la touche, les voix des pollueurs étouffant les communautés et les pays touchés. Partout où vous regardez à Charm el-Cheikh, vous pouvez voir et entendre l'influence de l'industrie des combustibles fossiles." 

Deux ans pour renverser la tendance

Au même moment, les ministres des pays participants, qui sont arrivés progressivement au sommet cette semaine, ont tenu le 15 novembre leur première réunion sur les "ambitions pré-2030", sous l’impact des révélations du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC, plus grande instance scientifique sur la question), selon lesquelles le "pic des émissions devrait avoir lieu avant 2025, alors qu’une réduction de 43% devrait survenir d’ici 2030 si l’on veut limiter le réchauffement à 1,5 degré (de plus que l’ère préindustrielle)". 

"C’est dans deux ans, a martelé Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC). Si l’on veut y arriver, il faudra lancer un signal fort de la Cop27 à l’adresse des décideurs, des marchés et des individus que nous sommes réellement sur cette voie."

De son côté, Jim Skea, président du troisième groupe de travail du GIEC, a assuré qu’il est possible de renverser la tendance d’ici 2030. Il existe beaucoup de potentiel, selon lui, comme, par exemple, le fait de compter sur des secteurs, tel celui des énergies renouvelables, dont les prix ont chuté considérablement ces dernières années. 

 

(*) Ce contenu a été préparé avec le soutien financier de l’AFD, dans le cadre du programme Qarib mis en place par le CFI. Ce contenu relève de la seule responsabilité de L’Orient-Le Jour et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant les points de vue du CFI et de l’AFD. Les analyses, opinions et points de vue exprimés sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux du CFI ou de l’AFD. Par conséquent, seule la responsabilité de l’auteur est engagée.

La déclaration finale de la Cop27, qui se tient actuellement à Charm el-Cheikh en Égypte, n’en est encore qu’au stade de brouillon en discussion, mais déjà certains écologistes craignent que ce texte ne puisse pas finalement être aussi ambitieux qu’annoncé au niveau des engagements d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre, et...

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