Rechercher
Rechercher

Société - Liban

Suspension de la décision d'interdire les rassemblements LGBTQ+, annonce Helem

Pour l'ONG, il s'agit d'une "victoire" contre la décision "homophobe du ministre de l'Intérieur".  

Suspension de la décision d'interdire les rassemblements LGBTQ+, annonce Helem

Le drapeau en arc-en-ciel symbole de la communauté LGBQT+. Photo d'archives AFP

L'association Helem pour la défense des droits et des libertés a annoncé mardi que le Conseil d'État a suspendu temporairement l'interdiction en juin 2022 par le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, des rassemblements LGBTQ+. L’ONG a estimé que cela était "une victoire pour cette communauté au Liban". La décision a été prise suite à un recours présenté par l'ONG Legal Agenda et Helem. 

Dans un communiqué publié sur Twitter  intitulé "Suspension de la décision homophobe du ministre de l'Intérieur", Helem affirme que la décision du Conseil d'État "renforce la position juridique des personnes LGBTQ+ au Liban". L'association explique que cette décision a été prise par le Conseil d'État le 1er novembre, après une plainte présentée par Legal Agenda et Helem. Elle précise toutefois qu'il s'agit d'une "décision temporaire jusqu'à ce que le Conseil d'État rende sa décision"finale.


Contacté par L'Orient-Le Jour, Tarek Zeidan, directeur de l'association Helem, s'est dit "très heureux et presque euphorique". "C'est une décision extrêmement importante. Nous n'étions pas sûrs de pouvoir obtenir une suspension avant la décision finale du Conseil d’État. En général, lorsque nous faisons ce type de demande, elle est refusée. C'est un pas énorme !", assure-t-il. Pour l'association qu'il représente, "la décision du ministre de l'Intérieur est irresponsable (...) contraire à la constitution, à la loi et à tout bon sens, ajoute-t-il. Il ne peut pas prendre ce type de décisions en se basant sur ses propres croyances et ses positions personnelles sur les droits LGBTQ+". Tarek Zeidan ajoute qu'il faut tout de même "rester vigilants, continuer à se battre, refuser d'être utilisés comme des boucs émissaires par les gardiens d'un régime corrompu et en faillite". "Nous voulons être protégés contre les abus, la discrimination, nous voulons des chances égales pour obtenir un emploi, faire des études et avoir accès à la santé. Un système judiciaire indépendant et la meilleure solution face aux problèmes auxquels nous sommes confrontés", conclut-il.

M. Maoulaoui avait adressé le 24 juin une lettre à la Sûreté générale et aux Forces de sécurité intérieure (FSI), dans laquelle il avait enjoint à ces deux institutions d’empêcher les regroupements qui font la promotion de ce qu’il a qualifié de "relations sexuelles contre nature". Cette interdiction est survenue suite à la condamnation par des autorités religieuses – notamment le mufti sunnite de la République Abdellatif Deriane, le mufti jaafarite Ahmad Kabalan, et le cheikh Akl druze Sami Abi el-Mouna – de célébrations organisées par la communauté LGBTQ+ début juin, mois au cours duquel est mise en avant la diversité des orientations sexuelles.

Le ministre de l’Intérieur avait alors décrit de telles activités comme "une violation des habitudes et des traditions de notre société, contraire aux principes des religions monothéistes". La plainte, déposée par Legal Agenda et Helem devant le Conseil d'État, contestait la décision du ministre au motif qu'elle portait atteinte aux droits constitutionnels et incitait à la violence et à la haine à l'encontre de communautés marginalisées, qui devraient être protégées.

Lire aussi

Ces membres de la communauté LGBTQ+ qui mènent une double vie au Liban

De son côté, Legal Agenda a affirmé que la décision du Conseil d'État "constitue une étape positive pour la protection des communautés marginalisées au Liban et s'appuie sur des précédents où le Conseil d'État a renforcé les libertés publiques des communautés marginalisées, notamment la liberté d'expression et la participation aux débats publics sur la sexualité".

"Les services de sécurité ne peuvent plus s'appuyer sur la décision du ministre pour interdire des réunions, des rassemblements ou des conférences portant sur des questions homosexuelles ou pour restreindre le travail des organisations qui défendent les droits des homosexuels", ajoute Legal Agenda. L'association note également que la décision a été rendue par la première chambre du Conseil d'État, composée des juges Fadi Elias (président), Patricia Farès et Carl Irani.


Le Liban criminalise les relations entre personnes de même sexe, l’article 534 du Code pénal et d’autres articles évoquant la moralité publique. L’homosexualité et l’identité LGBTQ+ sont exclues, voire combattues, sur le plan des droits sociaux, économiques et politiques dans un pays fortement marqué par le confessionnalisme. Pourtant, la Constitution libanaise garantit la protection des droits humains et l’égalité des citoyens.

L'association Helem pour la défense des droits et des libertés a annoncé mardi que le Conseil d'État a suspendu temporairement l'interdiction en juin 2022 par le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, des rassemblements LGBTQ+. L’ONG a estimé que cela était "une victoire pour cette communauté au Liban". La décision a été prise suite à un recours présenté par l'ONG Legal Agenda...

commentaires (8)

CRIER VICTOIRE C’EST COMME UNE ILLUSION QUI NOUS PERMET DE SORTIR DE LA RÉALITÉ POUR ENTRER DANS LE MONDE DES RÊVES OU ON VOIT LA NEIGE BRULER ET LE FEU FONDRE …. N'OUBLIEZ PAS MÊME VICTORIEUX EN PLEIN DANS UNE GAY PARADE, VOUS SEREZ TOUJOURS POINTER DU DOIGT.

aliosha

12 h 01, le 16 novembre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • CRIER VICTOIRE C’EST COMME UNE ILLUSION QUI NOUS PERMET DE SORTIR DE LA RÉALITÉ POUR ENTRER DANS LE MONDE DES RÊVES OU ON VOIT LA NEIGE BRULER ET LE FEU FONDRE …. N'OUBLIEZ PAS MÊME VICTORIEUX EN PLEIN DANS UNE GAY PARADE, VOUS SEREZ TOUJOURS POINTER DU DOIGT.

    aliosha

    12 h 01, le 16 novembre 2022

  • Tout le monde a sa place sur terre. Nous devons accepter tout le monde dans la mesure où personne n’est blessé ou victime de cette acceptation ( ne pas voler, ne pas tuer, ne pas agresser…) Pour les tendances homo. Selon mes lectures… cela a toujours existé depuis la nuit des temps… sauf que la parole leur était interdite et leur présence persécutée. En revanche contrairement à ce qui se passe dans certains pays européens.. dont la france. Faut pas changer AUSSI, le mode de vie des gens comme supprimer des documents de l’administration française les termes de PERE et MERE pour remplacer par PARENT1 et PARENT2 et bien d’autres changements qui effacent la notion de PERE et MERE. Ca c’est pour les pays développés. Pour le liban, malheureusement, le chemin vers la liberté de tous et de l’expression de ses tendances homos … c’est bien loin tout ceci. OUI au respect de la vie privée, de la vie intime de chacun. Non aux interdits et aux persécutions. !!!!!

    LE FRANCOPHONE

    09 h 19, le 16 novembre 2022

  • ET MALHEUREUSEMENT LA MAJORITE LE SONT PAR VICE. MAIS COMMENT DIFFERENCIER ? A MOINS QUE CELLES ET CEUX VICTIMES D,ACCIDENT GENETIQUE FORMENT LEUR PROPRE COMMUNAUTE D,OU CEUX QUI LE SONT PAR VICE SERONT EXCLUS. UNE TELLE COMMUNAUTE SERAIT LA BIENVENUE PARTOUT DANS LE MONDE CAR C,EST LE VOULOIR DIVIN DE LA NATURE QU,IL FAUT RESPECTER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 50, le 16 novembre 2022

  • Ça progresse. laborieusement... On y arrivera dans quelques siècles, si on est encore là ou de retour.

    stop béton

    05 h 38, le 16 novembre 2022

  • On progresse... laborieusement. Tu gagneras ta liberté à la sueur de ton front.

    stop béton

    23 h 03, le 15 novembre 2022

  • BIEN QUE JE SUIS POUR LE DROIT DE TOUS LES FEMMES ET HOMMES DE LA A QUALIFIER LES LGBTQ+DE COMMUNAUTE JE ME REVOLTE. J,ACCEPTE COMME COMMUNAUTE TOUTES ET TOUS CELLES ET CEUX VICTIMES D,UN ACCIDENT GENETIQUE DE LA NATURE. CELLES ET CEUX QUI SONT DES LESBIENNES ET DES HOMOS PAR VICE SONT UN DANGER POUR LA CIVILISATION ET POUR LES RELIGIONS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 14, le 15 novembre 2022

  • Bonne nouvelle autant ce peut. Mais OLJ, pardon, dans la même rubrique, vous avez oublié de mentionner que l’église Maronite a aussi censuré Machrou3 Layla, soit disant pour offense à la religion. Mais le diable est dans le détail. N’est-ce pas?

    PPZZ58

    18 h 56, le 15 novembre 2022

  • Nous ne sommes plus au moyen-âge ou dans les années 50. Cela a été prouvé plus d'une fois que l'homosexualité n'est pas une déviance sexuelle, bien plus une question Génétique. Cette question, force des personnes à une double vie. Une épée constante au-dessus de leur tête. Stigmatisation, injures, Gay Bashing, etc... Si M. Maoulaoui veut rester au Moyen-âge, je l'invite à déménager en Arabie Saoudite ou La Russie. Il sera bien servi.

    Marwan Takchi

    18 h 44, le 15 novembre 2022

Retour en haut