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Politique - Liban

Le juge Oueidate engage des poursuites contre Ghada Aoun, qui contre-attaque

L'avocate de la magistrate s'est présentée à l'audience en l'absence de sa cliente et a annoncé avoir déposé un recours en dessaisissement contre le procureur général. 

Le juge Oueidate engage des poursuites contre Ghada Aoun, qui contre-attaque

Le magistrat Ghada Aoun lors de sa perquisition des locaux de l’entreprise Prosec. Photo d’archives Ani

Le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, a engagé lundi des poursuites contre la juge Ghada Aoun, procureure générale près la Cour d'appel du Mont-Liban, dans la plainte opposant la magistrate au président de la Chambre, Nabih Berry, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

M. Berry et son épouse Randa avaient intenté une action en justice contre la juge la semaine dernière après qu'elle avait tweeté une image contenant une liste de noms de plusieurs responsables libanais, accusés de détenir des comptes bancaires en Suisse de plusieurs milliards de dollars qui auraient été gelés par les Etats-Unis. Le contenu de ce tweet, qui n'avait pas été vérifié, avait été rapidement supprimé.

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Après le dépôt de cette plainte, le juge Oueidate avait convoqué Mme Aoun, qui ne s'est pas présentée devant lui à son audience de ce lundi. C'est son avocate Pascale Fahd qui s'est rendue à la convocation.

Litiges

A l'issue de l'audience, M. Oueidate a engagé des poursuites contre la magistrate et l'a déférée devant l'Assemblée plénière de la Cour de Cassation pour "incitation aux dissensions confessionnelles et à la discorde entre les composantes de la nation, diffamation et abus de pouvoir". Mme Aoun a répliqué par un recours en dessaisissement du procureur Oueidate, comme l'a annoncé son avocate à la chaîne locale al-Jadeed. Selon Me Fahd, le dossier ne relève pas de la compétence du procureur et, de surcroît, "il y a des litiges entre Mme Aoun et M. Oueidate autour de décisions prises par celui-ci contre elle, dans d'autres dossiers".

Pour mémoire

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En soirée, Ghada Aoun a regretté dans une série de tweets que "maintenant, l'application de la loi est devenue un crime. Mon crime est d'avoir demandé l'application de la loi pour lever le secret bancaire. Malheureusement, s'il en est ainsi, vous [les déposants] ne reverrez votre argent que dans un rêve". Dans un tweet polémique publié la semaine dernière puis supprimé, la juge avait demandé aux personnes figurant sur la liste des détenteurs présumés de comptes bancaires suisses gelés de déclarer officiellement leurs fonds dans ces banques "dans un souci de transparence". "J'espère que cela ouvrira la voie à une loi sur la levée du secret bancaire", avait-elle ajouté.

La procureure du Mont-Liban avait déjà été convoquée par l'Inspection judiciaire en avril 2021 après une perquisition très médiatisée au siège de la société Mecattaf à Aoukar, au nord de Beyrouth. Elle avait également refusé de se conformer à une décision du procureur général de la dessaisir d'une série d'affaires de crimes financiers. La juge Aoun – qui avait poursuivi plusieurs responsables ces dernières années, dont le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé et les frères Mikati, le Premier ministre sortant Nagib et son frère Taha – est souvent au centre de scandales judiciaires et est connue pour être proche du Courant patriotique libre, fondé par l'ancien président Michel Aoun et dirigé par son gendre, Gebran Bassil.

Le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, a engagé lundi des poursuites contre la juge Ghada Aoun, procureure générale près la Cour d'appel du Mont-Liban, dans la plainte opposant la magistrate au président de la Chambre, Nabih Berry, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). M. Berry et son épouse Randa avaient intenté une action en...

commentaires (8)

Il n’y a plus de justice dans ce pays ni de pays d’ailleurs. Tout part à veau-l’eau.

Sissi zayyat

17 h 53, le 14 novembre 2022

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Commentaires (8)

  • Il n’y a plus de justice dans ce pays ni de pays d’ailleurs. Tout part à veau-l’eau.

    Sissi zayyat

    17 h 53, le 14 novembre 2022

  • Faut il rappeler à Berry que ça n’est pas la juge Aoun qui a établi la liste avec les montants qu’ils possèdent lui ainsi que sa femme et les autres, elle n’a fait que transmettre la vérité pour réveiller les gens endormis qui ne jurent que par leurs pilleurs. S’il est si sûr de son innocence comme l’autre, il n’a qu’à attaquer Wikileaks et l’autre les américains pour prouver leur innocence. C’est facile de s’en prendre aux locaux lorsqu’on tient la justice et le peuple en otage.

    Sissi zayyat

    17 h 50, le 14 novembre 2022

  • Elle a commis ce qui ressemble à un suicide professionnel. Elle s'est définitivement grillée. Un(e) juge normalement n'utilise pas publiquement les réseaux sociaux. Dans les temps anciens les juges ne s'aventuraient même pas à s'assoir dans un café pour ne pas être exposer au public. Je pense (pas sûr) que cela était même interdit à l'école de la magistrature.

    Céleste

    17 h 45, le 14 novembre 2022

  • Les charges énumérées par Oueidate ressemblent fort aux accusations dans les pays arabes non démocratiques contre ceux qu'on veut envoyer en prison. Pour une fois, Mme Aoun, malgré le passé tumultueux, a raison au yeux des épargnants qui ont été volés. Bon réveil Monsieur Oueidate.

    Esber

    15 h 39, le 14 novembre 2022

  • Mais quelle belle institution que la justice au Liban! Elle ressemble autant à la vraie justice que Ghada Aoun à Greta Garbo!

    Georges MELKI

    15 h 20, le 14 novembre 2022

  • Ouaidate=Berri. On l’a vu dans le dossier Salamé, on le voit aujourd’hui..

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 14, le 14 novembre 2022

  • Elle est insupportable . Autant qu'elle veuille poursuivre des corrompus ... Ca se comprend et tous les libanais la suivront ...Mais s'exciter et ne s'occuper QUE des adversaires de AOUN? l'ex président et des adversaires du gendre? NON..... Ca s'appelle "parti pris" et non justice. Si elle veut prendre le rôle du preux chevalier combattant les méchants, elle devrait déjà commencer par balayer autour d'elle et auprès des gens qu'elle protège ou du moins ceux auxquels elle ne s'y attaque pas. PUIS il existe des règles et des comportements que les juges SE DOIVENT de respecter. On ne juge pas et on ne dévoile pas les dossiers via des SMS, via des Tweet ou sur internet. Un juge crédible se doit d'être discret en public mais bavard au sein des tribunaux avec des doccuments à l'appui si tel est le cas. ET se battant contre tous les corrompus SANS PARTI PRIS . Voyez le juge BITAR : Ils l'ont agressé (verbalement), critiqué, sali sa réputation, ils ont demandé sa relève...Et lui?? IL N'A RIEN DIT PUBLIQUEMENT...Il a respecté les procédures et il a obéi à sa hierarchie. La juge , celle là? Elle gère sa propre boutique comme si la justice était une franchise commerciale que chacun gère à sa manière. Même une franchise commerciale a des règles qu'il faut respecter et une hiérarchie de "la marque" à respecter...Enfin, ici nous parlons de justice et non de commerces au cas où cela aura échappé à la gente dame

    LE FRANCOPHONE

    14 h 25, le 14 novembre 2022

  • Pauvre Liban. Quel spectacke desolant ! Deux juges agissant a partir d'agendas politiques n'ayant aucun rapport a la justice. Tfeeeeeeh. Kellon ya3ne kellon.

    Michel Trad

    14 h 15, le 14 novembre 2022

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