Le député de Zghorta Michel Moawad a assuré mardi soir qu'il ne retirera pas sa candidature à la présidence de la République au Liban et qu'il "mènera la bataille jusqu'au bout", lui qui a obtenu successivement 36 voix, puis 44 et enfin 39 lors des différentes séances électorales consacrées à cette élection, pour trouver un successeur à Michel Aoun dont le mandat a pris fin le 31 octobre. Des scores insuffisants aussi bien pour le premier tour de cette élection que pour le second, chacun nécessitant respectivement 86 et 65 voix sur un total de 128.
"Je ne me retirerai pas et mènerai la bataille jusqu'au bout", a assuré M. Moawad, lors d'un entretien télévisé accordé à la journaliste Roula Haddad sur la chaîne LBCI. Il a ensuite lancé : "M. Joumblatt m'a proposé d'aller rendre visite (au président du Parlement) Nabih Berry, je lui ai répondu que mon but est de rassembler l'opposition, ensuite j'irai voir M. Berry pour négocier". Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt tente de concilier le camp du chef du Parlement Nabih Berry et du Hezbollah d'une part, et celui des forces d'opposition d'autre part. Ces derniers appellent à élire un candidat qui tienne tête au camp du parti chiite, alors que le Hezbollah refuse tout candidat qui lui serait hostile.
"Je suis un candidat de sauvetage"
"Ma décision de me porter candidat est indépendante", a-t-il poursuivi, alors que les Forces libanaises et plusieurs députés de l'opposition traditionnelle le soutiennent. "Je respecte le commandant en chef de l'armée Joseph Aoun, mais je mènerai ma bataille jusqu'au bout", a poursuivi Michel Moawad, répondant ainsi à des propos ayant circulé dans la presse selon lesquels sa candidature serait abandonnée pour préparer l'élection du chef de l'armée à la magistrature suprême.
Le nom du général Joseph Aoun circule en effet dans certains milieux, comme potentiel candidat à la présidence.
"Je suis un candidat de sauvetage et je n'ai pas honte de ma candidature", a-t-il insisté. "On ne peut pas continuer à promouvoir un candidat de consensus qui n'ait aucune position claire et ne peut traiter les dossiers", a-t-il poursuivi. Le Hezbollah et ses alliés, le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et le mouvement Amal de Nabih Berry appellent régulièrement à élire un candidat de "consensus", qu'ils opposent à un candidat de défi.
M. Moawad a également évoqué la candidature de Sleiman Frangié, chef des Marada et également leader maronite à Zghorta, dont le nom circule également. "Je ne me suis pas porté candidat contre Sleiman Frangié. Ce ne sont pas des élections municipales", a martelé M. Moawad. "Il fait partie de la moumanaa (camp du 8 mars pro-syrien, ndlr) qui a amené le pays à la destruction", a lancé Michel Moawad. "Est-ce que le fait de réclamer à tous de revenir à l'État signifie que je suis un candidat de défi ? Absolument pas !", s'est-il ensuite exclamé. "Nous avons deux choix face à nous : arriver à un candidat gris de +consensus+ qui donne crédit au Hezbollah ou rassembler les forces souverainistes autour d'un candidat souverainiste", a-t-il insisté.
M. Moawad a également affirmé avoir tenu des discussions avec des députés de la contestation, comme Marc Daou et Najat Saliba, qui ne lui ont pas accordé leurs voix lors des séances précédentes. "Waddah Sadek m'a soutenu après que nous avons discuté d'une feuille de route ensemble", a-t-il affirmé à propos de ce député contestataire qui a quitté les rangs du bloc de la contestation, tout comme le député Michel Doueihy.
Mardi soir également, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, à qui s'oppose Michel Moawad, a appelé à trouver un "candidat de consensus", et a souligné qu'il n'était toujours "pas candidat" à cette élection, alors que ses détracteurs le considèrent comme un candidat officieux.
Au Liban, les différentes forces politiques au sein du Parlement doivent traditionnellement s'entendre pour parvenir à élire un président. Mardi, le pays est rentré dans une vacance totale de l'Exécutif, sans président et avec un cabinet d'expédition des affaires courantes.
Michel Aoun a plus de chance d être dans penthouse magazine que Michel moawwad president…. Wake up and smell the shit
04 h 24, le 04 novembre 2022