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Nos Lecteurs ont la Parole

Mes murs seront ton sanctuaire

Laisse mes murs s’élever. Il est inutile d’essayer de les escalader ou de les abattre, car je continuerai toujours à les faire grandir jusqu’à ce qu’ils atteignent les cieux et peut-être même au-delà. J’en ai assez des mensonges que j’entends quotidiennement. Mes murs sont là pour me protéger de ce que cela signifie d’être piégé.

Je ne veux plus parler de santé mentale. Je ne veux plus parler de féminisme. Je ne veux pas parler des stéréotypes masculins ou féminins. Je veux oublier le Liban, l’Ukraine, le Brésil, les États-Unis, la Russie et quoi encore. Je veux effacer de mon esprit la pensée de l’appropriation culturelle et de la mauvaise interprétation de la religion. Je veux oublier les conservateurs racistes et les libéraux autovictimisants qui donnent tous deux une mauvaise réputation aux valeurs qu’ils essaient apparemment de défendre sur les médias sociaux. Il semble que ce soit devenu un sport national, mais sans jamais prendre les mesures nécessaires pour instaurer un dialogue constructif et trouver des solutions pour rendre ce monde meilleur.

Je ne veux plus rien avoir à faire avec le monde. Je veux juste me perdre dans la musique et le sport, sans me soucier le moins du monde de ce qui se passe autour de moi. Je ne veux pas avoir à me réveiller tous les matins avec le besoin désespéré de lire le Financial Times, avec pour conséquence un début de journée sombre. Après tout, c’est toujours la même chose : « Mauvaises nouvelles. Mauvaises nouvelles. Même quand ce sont de bonnes nouvelles, ce sont en fait de mauvaises nouvelles. »

À quoi bon apprendre toute notre enfance que nous pouvons faire une différence dans ce monde si la seule différence que nous souhaitons apporter est celle où nous n’osons pas douter de nous-mêmes dans la poursuite de notre croissance personnelle ?

Comment se fait-il que s’en prendre à ceux qui pensent différemment de nous soit devenu l’arme favorite de la société quand il s’agit de faire face aux opinions qui ne sont pas compatibles avec les nôtres ?

Ce ne sont pas des mots de colère. C’est plutôt le contraire. Ce sont des mots de douleur. Ce sont des mots qui souhaitent être criés et imprimés sur des panneaux d’affichage, visibles au monde entier. Ce sont les paroles d’un homme qui a besoin de sentir la vie parcourir ses veines à nouveau. Un homme qui souhaite être rempli de célébrations et de vie une nouvelle fois. Quelqu’un qui souhaite célébrer la diversité des cultures, la diversité des opinions, la diversité des valeurs, la diversité de l’amour, la diversité de ce qui est fait pour montrer que ce monde est magnifique et qu’il vaut la peine de se battre pour lui.

Je souhaite que ces murs bâtis autour de mes racines me mettent à l’abri de la toxicité que les médias et les menteurs apportent à mon quotidien. Cependant, je garderai une porte ouverte pour que tu puisses venir t’asseoir à mes côtés afin qu’on célèbre la vie ensemble autour d’un match de football ou d’une guitare. Je n’ai que faire de ton sexe, de ta religion, de ta couleur de peau, de ton appartenance politique, de ton orientation sexuelle, de ton passé, de ta haine. Tu peux laisser tout cela dehors. Apporte uniquement ta culture et aide-moi à la découvrir à travers tes beaux yeux. Nous pouvons célébrer nos différences et honorer nos traditions ensemble. Les cultures ont toujours été destinées à être partagées avec d’autres. Après tout, c’est ainsi que nous finissons par apprendre à parler différentes langues. Tu pourrais me préparer un bol de « taboulé », et je te préparerai des pâtes, des sushis, un hamburger, du riz au curry ou tout autre plat typique lié à ton pays d’origine. Peu importe, je serai fier et honoré que tu essaies de reproduire ma culture si elle te fascine tant, tout en espérant que je réussirai à honorer la tienne.

Si tu ressens le besoin de t’appuyer sur mon épaule et de fondre en larmes parce que le monde est trop cruel avec toi, souviens-toi que j’utiliserai mes os pour te construire un abri. Je serai ta pierre angulaire, où que tu sois. Que tu sois un homme ou une femme, mes murs resteront assez solides pour te protéger et t’aider à te rétablir aussi longtemps que tu le demanderas. Je ne peux pas porter ta douleur à ta place, mais je peux te porter.

J’espère que ce message te parviendra à temps où que tu sois. Ne répands pas ta douleur et ton insécurité sur le monde, car il pourrait ne jamais comprendre d’où elles viennent. Être célibataire ne doit pas être le début d’une chaîne haineuse envers les femmes ou les hommes. Ne laisse pas ton cœur s’endormir avec de la colère et un désir de vengeance en lui.

Je ne suis pas parfait de mon côté et je suis conscient que je dois faire face à mes propres difficultés, mais s’il y a une chose que mes épreuves m’ont apprise, c’est la suivante : « Faites en sorte que personne n’ait à traverser les mêmes épreuves que vous. » Il y a toujours une réponse à tout.

Je te défendrai avec ma vie. Mes murs protégeront ton sanctuaire. C’est là que nous trouverons notre refuge et notre paix. Comme le dit la chanson Sanctuary de Welshly Arms, « you are safe with me ».

Alors, laisse mes murs s’élever.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

Laisse mes murs s’élever. Il est inutile d’essayer de les escalader ou de les abattre, car je continuerai toujours à les faire grandir jusqu’à ce qu’ils atteignent les cieux et peut-être même au-delà. J’en ai assez des mensonges que j’entends quotidiennement. Mes murs sont là pour me protéger de ce que cela signifie d’être piégé.Je ne veux plus parler de...

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Il y a des murs partout même au Liban

Eleni Caridopoulou

18 h 51, le 28 octobre 2022

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Commentaires (1)

  • Il y a des murs partout même au Liban

    Eleni Caridopoulou

    18 h 51, le 28 octobre 2022

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