
Chère lectrice, cher lecteur,
Nous vous remercions d'avoir suivi cette couverture en direct de la troisième séance électorale qui a échoué à élire un successeur à Michel Aoun. Rendez-vous pour une nouvelle séance lundi.
"Nous n'avons pas encore évoqué de noms de candidats", a affirmé le député aouniste Georges Atallah, estimant que pour le Courant patriotique libre (CPL), "le vote blanc est une voie vers l'entente". "Si nous votons pour quelqu'un, nous ne voulons pas revenir en arrière", s'est-il justifié. Il a enfin indiqué que la formation aouniste a pris rendez-vous avec le groupe parlementaire issu de la contestation populaire, dans le cadre d'une initiative de dialogue lancée la semaine dernière par le chef du CPL Gebran Bassil.
Les députés aounistes, ainsi que d'autres députés du même bord politique, se sont retirés de la chambre à l'issue du premier tour de vote, ce qui entraîné la clôture de la session, faute de quorum.
"Nous avons rencontré tous les partis (traditionnels) pour essayer de nous mettre d'accord sur un candidat et éviter une vacance à la présidence. Tout le monde sait qu'un candidat doit obtenir 86 voix (au premier tour du scrutin) pour être élu président, donc je demande instamment à ceux qui essaient de tromper l'opinion publique de cesser de le faire", a déclaré le député Ibrahim Mneimneh, issu de la contestation populaire, sans préciser ceux qu'il accuse.
"Les députés issus de la contestation populaire présents lors de la séance ont voté +Le nouveau Liban+" à l'exception de Michel Douaihy qui a claqué la porte du groupe de 13 élus, a affirmé la députée Paula Yacoubian, notant qu'Elias Jaradé et Cynthia Zarazir se sont excusés pour cette séance. "Nous ne sommes pas en désaccord", a assuré Mme. Yacoubian, en réaction au départ de Michel Douaihy et aux divergences de point de vue au sein du même groupe. "Se diriger vers la vacance est le scénario le plus dangereux", a également mis en garde la députée.
"Parce que nous n'étions pas d'accord sur un nom, et pour exprimer mon rejet de la situation dans le pays, j'ai mis dans l'urne un bulletin qui a été annulé", a expliqué le député de Saïda Oussama Saad.
"Il s'avère que 56 députés ne sont pas d'accord entre eux et ne parviennent pas à s'entendre autour d'un seul candidat. Ils n'ont même pas le courage d'aller vers un deuxième tour", a critiqué le député des Forces libanaises Georges Adwan. "22 députés bloquent le changement. Je les appelle à effectuer un choix avant lundi", a-t-il lancé aux élus qui ont voté blanc ou nul, ainsi qu'au candidat Miled Bou Malhab. "Aujourd'hui, Michel Moawad parvient à convaincre de nouveaux députés à rejoindre la bataille électorale réformatrice", a-t-il ajouté, notant que d'autres "ne savent pas quoi faire". Il a enfin appelé les députés de la contestation à se mettre d'accord et s'entendre autour d'un seul nom.
A relire, pour mémoire, notre portrait de Michel Moawad, "porte-étendard du camp souverainiste"
"Il est clair qu'un camp vient élire un président alors qu'un autre assiste aux séances juste pour masquer sa volonté de les bloquer", a estimé le député de Zghorta Michel Moawad, qui a obtenu 42 votes. "Il s'est avéré que je suis le seul candidat sérieux. Je n'attends pas de compromis", a ajouté M. Moawad, assurant que sa candidature "libanise l'échéance", alors que ses détracteurs pointent du doigt sa proximité avec les Etats-Unis.
"Nous avons réalisé un grand progrès au niveau des votes obtenus", s'est-il encore félicité, alors qu'à l'issue de la première séance, il avait récolté 36 voix. M. Moawad a souligné la nécessité d'"unifier l'opposition pour effectuer un changement" et plaidé en faveur d'une "véritable entente".
"Michel Moawad a reçu la majorité des votes jusqu'à présent, ce qui prouve qu'il est un homme consensuel. Cela ne signifie pas que nous devons être d'accord avec lui sur tout, mais nous sommes d'accord sur les réformes nécessaires dont le Liban a besoin", a déclaré le député de Beyrouth Fouad Makhzoumi. "Être d'accord avec le Hezbollah sur un candidat signifie être d'accord sur la présence de leurs armes, et avoir deux États dans l’État. Cependant s'opposer à cela ne signifie pas que nous voulons une guerre civile", a-t-il ajouté. "Ce que nous voulons, c'est un État fort, capable de se protéger", a-t-il encore dit.
"S'entendre sur un président ne signifie pas qu'il fasse l'unanimité, mais qu'il obtienne une majorité de voix avec un quorum", a déclaré le député Ali Fayad (Hezbollah) à l'issue de la séance.
"Nous œuvrons encore pour unifier les rangs de l'opposition autour d'un seul nom", a admis le chef des Kataëb, le député Samy Gemayel, à l'issue de la séance. Il a également dit espérer que "les idées se rapprocheront avant de la fin du mois" qui coïncide avec la fin du mandat Aoun.
De son côté, le député Elias Hankach (Kataëb) a souligné la nécessité que "les députés se rendent quotidiennement au Parlement pour élire un nouveau président". "Le parti qui a paralysé le pays pendant deux ans et demi bloque les séances aujourd'hui", a-t-il estimé.
"Pour être très honnête, je ne pense pas qu'un président de la République sera élu de sitôt", a déclaré le député Michel Daher.
Le député Marwan Hamadé a déclaré après la séance que le fait que Michel Moawad ait obtenu 42 voix "empêchera l'élection d'un candidat anti-souverain".
Pour le député Hadi Abou el-Hosn (druze, Parti socialiste progressiste), il existe un groupe qui veut "faire avorter les chances de parvenir à l'élection d'un président", dans une pique adressée aux députés qui se sont retirés de la séance, notamment ceux du CPL. "Nous appelons l'autre camp à un vrai dialogue", a-t-il également lancé. Il a enfin appelé l'opposition à s'unir et à "choisir un seul candidat".
Le président du Parlement Nabih Berry a fixé une nouvelle séance électorale au lundi 24 octobre à 11h après que des députés du Courant patriotique libre (CPL) ont commencé à se retirer du Parlement, ce qui a abouti à la perte du quorum.
Les résultats du premier tour de vote :
-42 députés ont voté pour l'élu de Zghorta Michel Moawad qui avait obtenu 36 suffrages lors de la première séance électorale
-55 ont voté blanc
-17 ont voté pour "Le nouveau Liban"
-un vote pour Miled bou Malhab, officiellement candidat à la présidence
-quatre bulletins ont été annulés
Selon Nabih Berry, 119 députés ont voté lors de ce premier tour de vote.
Pour ce premier tour de vote, un candidat doit obtenir deux tiers des voix, soit 86, pour pouvoir être élu président, comme s'il s'agissait d'un premier tour de vote. Et ce malgré le fait qu'un scrutin a déjà eu lieu lors de la séance parlementaire électorale du 29 septembre. Cela est contraire à la Constitution. Si un second tour a lieu aujourd'hui, seules 65 voix seront alors nécessaires.
La députée issue de la contestation Cynthia Zarazir (Beyrouth I) s'est officiellement excusée pour son absence à cette séance.
Un peu de lecture, en attendant les résultats du premier tour de vote : Le bloc des députés de la contestation au bord de l'implosion

Un premier tour de vote est lancé. (photo Mohammed Yassin)
La Constitution ne mentionne pas que la présidence de la République est réservée à un groupe confessionnel. C'est sur la base d'un consensus établi entre les différentes forces du pays en 1943, à l'époque de l'indépendance, que les principales communautés du Liban se sont réparties les trois présidences, soit la présidence de la République à un chrétien maronite, celle du gouvernement à un musulman sunnite et de la Chambre à un musulman chiite.
Selon l'agence nationale d'information (ANI, officielle), au moins 110 députés sont présents à la séance.
Cette nouvelle session intervient alors que la communauté internationale fait pression depuis des mois pour l'élection d'un nouveau président libanais, en parallèle aux nombreuses réformes réclamées par le Fonds monétaire international (FMI) pour débloquer des aides financières devant aider le Liban à sortir de sa grave crise financière.
Le président du Parlement, Nabih Berry, a ouvert la troisième séance parlementaire dédiée à l'élection du président de la République.
En attendant l'ouverture de la séance, nous vous proposons de relire cet éclairage de Jeanine Jalkh : « Président de compromis » : à chacun sa définition et ce portrait du commandant en chef de l'armée : Joseph Aoun, l’équilibriste qui peut faire consensus. Nous vous invitons également à lire ou relire aussi ce récapitulatif de la dernière séance électorale par Yara Abi Akl et Salah Hijazi : D’une pierre trois coups... Le Hezbollah tue la séance dans l’œuf.
Le président du Parlement libanais Nabih Berry a affirmé jeudi qu'il convoquera la Chambre à des séances consécutives si les députés ne parviennent pas jeudi à élire un successeur au chef de l'État Michel Aoun. Les détails sont ici
Le Liban est entré en période d'élection présidentielle depuis le 1er septembre dernier, mais le président du Parlement avait attendu jusqu'au 29 septembre pour convoquer une première séance, à la surprise générale, en l'absence d'entente préalable sur le nom du prochain chef de l’État.
La séance de jeudi a été convoquée alors qu'aucun consensus n'a encore été trouvé entre les forces politiques, une situation similaire à celle qui prévalait lors des deux précédentes sessions. Signe des désaccords sur le dossier présidentiel, la dernière séance n'a pas pu se tenir faute de quorum, et la première n'avait pas débouché sur l'élection d'un nouveau chef de l’État.
Chère lectrice, cher lecteur,
Merci de rejoindre notre couverture en direct de la troisième séance du Parlement visant à élire un successeur au président de la République, Michel Aoun.
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commentaires (6)
Tffffe
Rita Selouan
15 h 34, le 21 octobre 2022