"Étude de cas unique au monde" : Saadé Chami plaide encore pour le Liban auprès du FMI

Dans un communiqué publié mardi par son bureau de presse, le vice-président sortant du Conseil des ministres Saadé Chami a fait le point sur ses rencontres, au sein d’une délégation libanaise, lors de la réunion annuelle d’automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui s’est tenue la semaine dernière à Washington. S’il s’est voulu rassurant sur le soutien de la communauté internationale et de ses institutions au Liban, Saadé Chami a néanmoins appelé ses collègues à "respecter les obligations constitutionnelles", soit la tenue des élections présidentielles et la formation d’un gouvernement, afin d’"accélérer la mise en œuvre des réformes et ne pas perdre ce soutien".

Des réformes qui n’ont pas encore vu le jour jusqu’à présent mais dont il a souligné "les progrès" lors de ces entretiens avec les responsables internationaux. L’accord préliminaire signé en avril avec le FMI (3 milliards de dollars sur quatre ans) est conditionné par de nombreuses réformes pour qu’il soit mis en œuvre. L’une d’entre elles, la levée du secret bancaire, doit être discutée mardi par les députés au Parlement sur base d’un nouveau projet de loi d’ores et déjà décrié par la société civile.

Rencontrant des responsables du FMI, dont l’équipe chargée du dossier libanais, ainsi que des autorités de la BM et d’autres institutions comme les Trésors français et américain, ou encore la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Saadé Chami leur a réitéré "la nécessité d’aider le Liban" car sa situation "est différente de celle de tout autre pays". Une différence qu’il a été jusqu’à qualifier d’"étude de cas unique" pour le FMI. Néanmoins, "nous devons nous aider pour que les autres puissent nous aider", a-t-il conclu dans son communiqué. Une phrase qui n’est pas sans rappeler celle exprimée par l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors d’une visite officielle au Liban. "Aidez-vous, et la France et ses partenaires vous aideront", avait-il ainsi lancé aux autorités libanaises. C’était quelques jours avant la terrible double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020.