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Sport - Boxe

Nadim Salloum fait un pas de plus vers la ceinture de champion du monde

En venant à bout de l’Argentin Leandro Capozucco, la star de la boxe libanaise a remporté son onzième combat de rang jeudi soir à New York.

Nadim Salloum fait un pas de plus vers la ceinture de champion du monde

Nadim Salloum (deuxième en partant de la gauche) brandissant le drapeau libanais dans la foulée de sa victoire aux dépens du combattant argentin Leandro Capozucco, jeudi soir sur le ring du Sony Hall, à New York. Photo fournie par l’entourage du boxeur

Inarrêtable. Tel est l’adjectif dont pourrait également s'enorgueillir Nadim Salloum. Celui qui se fait surnommer « The unpredictable » (l’imprévisible) en raison de son style peu conventionnel, n’en finit plus de terrasser ses adversaires dans la catégorie des super-moyens (entre 73 et 76,2 kg).

Jeudi soir dans la nuit new-yorkaise, le boxeur de 28 ans a dû batailler ferme pour continuer son impressionnante série de onze victoires consécutive. La tâche était pourtant loin d’être aisée sur le ring du Sony Hall de Times Square face à l’Argentin Leandro Capozucco, invaincu depuis son passage en professionnel.

Un « obsédé » à la boxe

Malgré les 7 heures de décalage horaire entre Beyrouth et la Big Apple, Rabih, de 11 ans son aîné, était devant sa télévision, ou plutôt son ordinateur pour suivre la retransmission en direct du combat sur YouTube. Habitué à veiller tard la nuit dans sa vie de musicien, le chanteur et guitariste du groupe de rock Grave Jones suit forcément de très près les aventures de son cadet : « J’avais prévu de rester debout jusqu’à 4h, assure-t-il. Je savais qu’il allait passer en quatrième, mais j’ai quand même regardé les autres combats vu que l’on ne sait jamais combien de temps ça va durer. Tiens, celui d’avant s’est terminé en 30 secondes. »

Pour mémoire

Nadim Salloum, imprévisible boxeur à la conquête du Graal

Parti après le lycée de leur maison familiale de Jounieh, Rabih n’a pas longtemps eu à supporter la « turbulence » du jeune Nadim, qui a enfilé les gants à l’âge de 13 ans sous les conseils de leur père. Également amateur de boxe anglaise, il s’est rapproché de son cadet en l’accompagnant à la salle dès qu’il en avait l’occasion. « À la base, il s’était mis à la boxe pour perdre du poids (lui qui avoisinait les 93 kg à l’époque), détaille Rabih. Puis un de ses entraîneurs a vu qu’il avait le potentiel pour aller loin. »

À force d’entraînements de plus en plus intenses, le jeune Nadim est progressivement devenu « obsédé » par ce sport, surtout après sa victoire aux championnats nationaux des -17 ans, auxquels il s’était inscrit un peu « par hasard » en 2011. « C’est à partir de ce moment-là qu’il est devenu accroc à cette sensation d’être sur un ring face à quelqu’un qui veut te mettre K.-O. »

Le rêve américain

Convaincu qu’il ne voulait pas d’une vie « conventionnelle », Nadim décide du jour au lendemain de quitter son job de maître-nageur pour tenter sa chance de l’autre côté de l’Atlantique. Un départ plein d’audace vers les Amériques qu’il n’a pas été simple de justifier auprès de l’autorité parentale : « Comme tout grand-frère, je me suis retrouvé entre les deux, raconte Rabih. J’entendais l’angoisse de mes parents, mais je comprenais aussi sa volonté de vivre son rêve jusqu’au bout, même si ça pouvait paraître un peu fou. Mais j’ai vite compris que Nadim ne reculerait jamais devant des obstacles. »

« Impressionné » par sa force de caractère, Rabih ne cache pas sa fierté de voir son frère, désormais « soutenu à 1 000 % » par toute la famille, être devenu le tout premier Libanais à porter haut les couleurs du drapeau du cèdre sur les rings internationaux. Uniquement vaincu lors de son premier combat professionnel (disputé avec une blessure au quadriceps), le quintuple champion du Liban poursuit son ascension vers les sommets de sa discipline.

Jeudi soir, du haut de ses 1m85 et de ses 76,1 kg, « l’imprévisible » a mis un round à analyser le jeu de son rival argentin avant d’imposer son rythme. De plus en plus « mûr » et « patient », il sait attendre le bon moment pour prendre le dessus sur son adversaire, qu’il a préalablement laissé se fatiguer sur sa défense de fer.

« Dès le 2e round, Nadim a commencé à accélérer, relate son frère rockeur. Il a senti que l’autre commençait à se frustrer et à s’épuiser, puis il est monté crescendo en intensité. S’il y avait eu quelques secondes à la fin de chaque round, il aurait même pu finir le combat encore plus tôt. »

Sous les yeux de son coach, José Guzman, avec qui il collabore depuis près de deux ans, il parvient à faire la différence au milieu de la sixième et dernière reprise. Son endurance couplée à ses coups surpuissants auront finalement eu raison de la tonicité du Sud-Américain.

Au terme d’une ultime série de coups envoyés par son adversaire, Capozucco, acculé contre les cordes et incapable de se redresser, a été contraint au K.-O. technique. Sous les hourras d’un public peuplé de très nombreux Libanais, Nadim Salloum peut lever les bras et savourer son onzième succès de rang.

S’il commence à se faire un nom outre-Atlantique et à attirer de plus en plus de promoteurs, le Libanais reste encore loin de ses objectifs, lui qui rêve de rejoindre le club très restreint des champions du monde à l’horizon 2025.

Mais bien que la route soit encore longue pour prétendre se mesurer à l’actuel détenteur mexicain de la ceinture tant convoitée, Canelo Alvarez, Nadim ne souhaite pas se fixer de limites, à l’image de son idole Manny Pacquiao. « Il n’arrêtera jamais de nous surprendre, confie Rabih. Plus l’adversité est grande, plus il s’en sert pour se surpasser. »

Inarrêtable. Tel est l’adjectif dont pourrait également s'enorgueillir Nadim Salloum. Celui qui se fait surnommer « The unpredictable » (l’imprévisible) en raison de son style peu conventionnel, n’en finit plus de terrasser ses adversaires dans la catégorie des super-moyens (entre 73 et 76,2 kg).Jeudi soir dans la nuit new-yorkaise, le boxeur de 28 ans a dû batailler ferme...

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