Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a affirmé mardi soir que le Liban se trouve devant des "heures décisives" concernant la résolution de son litige frontalier avec Israël, alors que les officiels libanais et israéliens ont annoncé dans la matinée la conclusion d'un accord entre les deux pays. Il s'est toutefois employé à temporiser les déclarations des responsables des deux côtés de la frontière qui ont évoqué un deal "historique". Dans un discours télévisé prononcé à l'occasion de célébrations pour la naissance du prophète Mahomet, le chef du parti chiite a appelé à "attendre" la position officielle du Liban par rapport à cette proposition d'accord, le texte officiel de ce protocole et sa signature effective à Naqoura, avant de pouvoir se faire une idée "objective" de la situation.
Après des mois de négociations menées par les États-Unis, le Liban et Israël sont parvenus à un accord délimitant une frontière maritime contestée entre les deux pays. Après d'intenses négociations sous l'égide des États-Unis, Israël a annoncé mardi avoir conclu un accord "historique" avec le Liban pour délimiter leur frontière maritime et lever des obstacles-clés à l'exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale. Le Liban a pour sa part exprimé l'espoir mardi que l'accord sera "annoncé au plus tôt".
"Nous sommes devant des heures décisives", a déclaré Hassan Nasrallah dans son discours. Il a souligné que "la partie responsable" de cet accord "est le président libanais Michel Aoun, en coopération" avec le président du Parlement Nabih Berry et le Premier ministre Nagib Mikati. "Nous attendons donc la position officielle du président, ainsi que celle du gouvernement de l'ennemi", a-t-il temporisé, alors que côté libanais comme israélien et américain, des responsables ont évoqué une avancée "historique". "Nous attendons également le moment où les délégations (des deux pays) entreront à Naqoura pour signer, afin de pouvoir dire qu'un accord a été conclu", a-t-il ajouté.
"Précision et objectivité"
"Nous prenons nos précautions, de peur que les positions des parties changent d'un instant à l'autre", poursuivi Hassan Nasrallah. Il a dénoncé que "du côté israélien, les médias ont dit que le Hezbollah va faire échouer l'accord, que nous n'avons aucun intérêt" dans ce processus. "Mais nous avons dit depuis le début que nous nous tenons derrière l’État libanais. Si l’État nous dit que l'accord répond aux revendications posées, alors nous n'avons aucun problème. Ce qui nous importe, c'est que le gaz et le pétrole puissent être exploités dans les champs d'hydrocarbures libanais", a lancé le leader chiite, qui a appelé à aborder le sujet "avec précision et objectivité et dans un esprit national" une fois le texte officiel publié.
Le chef du Hezbollah a par ailleurs salué "la coopération" entre les officiels libanais "malgré leurs divergences". Et de souligner que si le Hezbollah n'est pas intervenu dans les technicités de la démarcation, "l'environnement de la résistance a soutenu et défendu les choix effectués, même si c'est lui qui devra assumer les conséquences d'une guerre, si elle a lieu". Revenant sur l'envoi de drones vers la plateforme gazière installée au large d'Israël début juillet, il a affirmé qu'il n'avait pas été nécessaire d'en envoyer d'autres "ni de mener des manœuvres" sur le terrain, "parce que le but était de montrer à l'ennemi que la résistance est sérieuse". "Le Hezbollah se préparait jour et nuit à des alternatives plus dangereuses et sérieuses", a-t-il poursuivi, affirmant que selon lui, "Israël craignait une guerre" plus que le parti chiite.
Fonds souverain
Il a enfin estimé que "les inquiétudes concernant la corruption qui pourrait prévaloir dans la phase d'après la signature de l'accord sont légitimes". "Le Parlement est le premier responsable" pour faire taire ces inquiétudes, a-t-il exhorté. Il a toutefois assuré que les ressources hydrocarbures extraites des eaux libanaises "appartiendront à tout le Liban et non pas à une communauté". Et d'appeler à ce qu'un fonds souverain soit établi afin de répondre "aux grands espoirs des futures générations".
Par ailleurs, revenant très brièvement sur la situation politique intérieure au Liban, Hassan Nasrallah a souligné qu'il n'y a "rien de nouveau" à dire, réitérant son appel "à toutes les personnes concernées à former un gouvernement" rapidement. Il a regretté que les responsables "soufflent le chaud et le froid" à ce propos, oscillant entre optimisme et surplace dans les tractations.
Le Hezbollah insiste pour qu'un cabinet soit formé avant la fin du mandat présidentiel, le 31 octobre, alors que le risque d'une double vacance présidentielle et gouvernementale plane sur le Liban.
Vivement une prochaine paix globale bientôt car il me tarde de visiter nos lieux saints à Jérusalem et en Galilée ( en décapotable) .
14 h 46, le 12 octobre 2022