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Économie - Conjoncture

Face à une croissance mondiale en berne, la patronne du FMI appelle à l’action

Face à une croissance mondiale en berne, la patronne du FMI appelle à l’action

La directrice générale du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva s’est exprimée hier à Washington. Olivier Douliery/AFP

Les États et institutions doivent agir ensemble face au risque croissant de récession partout dans le monde, a averti la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, dans un discours prononcé hier à Washington. Face au risque de voir « cette période de fragilité devenir une dangereuse nouvelle normalité », Kristalina Georgieva a appelé à « plus de volonté à agir maintenant et ensemble ».

« Il y a urgence à stabiliser l’économie. (...) Au FMI, nous appelons à une action conjointe » des États afin d’anticiper les crises à venir, a insisté la directrice générale du FMI, en ouverture des réunions annuelles de l’institution, qui doivent se tenir dans une semaine à Washington, entièrement en présentiel pour les participants, pour la première fois depuis l’automne 2019. L’institution publiera mardi ses prévisions de croissance pour l’année à venir, et celles-ci seront révisées en baisse, a averti Kristalina Georgieva.

En cause, la multiplication des crises, renforcées par les conséquences de la guerre russe en Ukraine et les désastres écologiques qui ont frappé plusieurs régions du monde cet été, venant un peu plus déstabiliser une économie mondiale déjà mise à mal par le Covid-19. La pandémie a marqué un « virage fondamental pour l’économie mondiale », a ajouté Mme Georgieva, passant d’« un monde d’une prévisibilité relative » à « un monde sujet aux chocs et de plus grande incertitude ».

Conséquence, l’institution s’attend désormais à ce qu’un nombre important de pays connaissent au moins deux trimestres consécutifs de repli de leur PIB, signe de récession, entre la fin de cette année et 2023. Un risque qui devrait concerner « environ un tiers de l’économie mondiale » alors que « pour de nombreux foyers à travers le monde, même si la croissance est positive, ils auront le sentiment d’être en récession, à cause de la hausse du coût de la vie », a souligné Mme Georgieva.

Et cela pourrait même être pire : « L’incertitude est extrêmement élevée, dans un contexte de guerre et de pandémie. Il peut y avoir d’autres chocs économique. » Dès lors, la première des priorités est d’empêcher les prix de continuer à flamber, car « loin d’être transitoire, l’inflation s’installe », a-t-elle estimé. Et, alors que les banques centrales luttent en relevant leurs taux pour faire ralentir l’économie, ne pas agir maintenant nécessiterait « des taux encore plus élevés et persistants, qui causeraient encore plus de dégâts sur la croissance et l’emploi », a averti la patronne du FMI.

Risque d’une crise étendue de la dette

Kristalina Georgieva rejoint d’ailleurs le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, reconnaissant que la réduction de l’inflation « ne sera pas facile et ne sera pas indolore à court terme ». Attention cependant à un resserrement monétaire « trop fort et trop rapide » et surtout sans coordination, a prévenu la directrice générale du FMI, au risque de « plonger de nombreuses économies dans une récession prolongée ».

D’autant que la hausse du dollar, conséquence de celle du taux directeur de la Fed, vient compliquer l’accès au crédit de nombreux pays qui empruntent dans cette monnaie et ont vu leur dette augmenter par ailleurs du fait de la hausse des taux d’intérêt. « Plus du quart des pays émergents ont fait défaut ou sont à des niveaux difficiles, de même que plus de 60 % des pays à faibles revenus », s’est inquiétée Kristalina Georgieva.

Le risque : une crise de la dette s’étendant à l’ensemble de ces pays. « Les principaux prêteurs tels que la Chine ou le secteur privé doivent prendre leur responsabilité », a-t-elle martelé. Les ministres de l’économie du G20 doivent se retrouver à Washington, en compagnie des gouverneurs des banques centrales, en marge de la réunion annuelle du FMI, mercredi et jeudi prochain. Ils ont notamment la volonté d’avancer sur les sujets de l’imposition mondiale, de la régulation du secteur financier ou encore du financement des infrastructures.

Si agir à court terme est essentiel, « ce ne sera pas suffisant pour revitaliser l’économie mondiale », a prévenu Mme Georgieva, qui appelle à des « réformes de transformation », que le FMI compte soutenir.

Parmi les points d’attention, selon la directrice générale du FMI, l’investissement dans la santé, l’éducation, des filets de protection plus solides sont essentiels, « de même que la numérisation et le développement des infrastructures numériques ». Nous devons répondre à cette période d’instabilité (...) en stabilisant nos économies face aux crises immédiates et construire notre stabilité face aux crises à venir », a-t-elle conclu.

Les États et institutions doivent agir ensemble face au risque croissant de récession partout dans le monde, a averti la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, dans un discours prononcé hier à Washington. Face au risque de voir « cette période de fragilité devenir une dangereuse nouvelle normalité », Kristalina Georgieva a appelé à...

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