Autrement

(Suite à la disparition du député Camille Ziadé, nous republions un texte qu’il avait écrit et qui avait paru dans la rubrique « Courrier des lecteurs » de L’Orient-Le Jour en décembre 2008, et dont le sujet demeure aujourd’hui encore d’actualité.)

Sur le point d’engager dans les semaines et les mois qui viennent la grande bataille pour la défense de la souveraineté et de l’indépendance de notre pays, pour la consolidation de notre démocratie et de nos libertés, pour la sauvegarde de la diversité et de l’ouverture de notre société, nous avons tous besoin, sur la base de nos convictions, de rendre plus claires nos options en portant un regard neuf sur notre action politique ; nous avons absolument besoin de réhabiliter la politique, de la faire « autrement ». Les résultats des élections dans les divers ordres professionnels, syndicats, amicales universitaires sont des signes qui ne trompent pas ; ils sont encourageants, certes, mais insuffisants. Pour redonner confiance à nos troupes désenchantées ; pour gagner la confiance de ceux qui, profondément blessés, quittent la politique désastreuse et sans issue de nos adversaires sans encore nous rejoindre ; pour repartir de l’avant, rebondir, redevenir conquérants, dynamiques et en situation de gagner les prochaines batailles, le 14 Mars et, plus largement, le courant souverainiste ont besoin d’un nouveau souffle ; pour cela, nous sommes condamnés à nous rénover, à savoir nous réinventer, à vouloir ce renouveau, à créer les conditions de ce renouveau ; à organiser le changement et l’ouverture. Pour éviter le vrai risque qui nous guette : le repli sur soi et l’immobilisme, nous avons l’obligation de changer, c’est-à-dire d’« avoir la force d’être soi-même et celle de changer » (François Mitterrand), avoir l’imagination et l’audace de réinventer le discours et la pratique de la grande famille souverainiste. Au-delà de la nécessaire plate-forme politique et de l’indispensable et laborieuse unicité des listes électorales, renouons avec l’opinion publique, sachons nous ouvrir au monde réel, soyons capables d’attirer à nous les forces vives du pays, mobilisons les jeunes, les femmes, les intellectuels, tous les hommes de bonne volonté, les déçus de la politique qui ont constitué spontanément les foules du 14 mars 2005 et répondu généreusement à tous les rassemblements qui ont suivi ; intégrons-les dans notre bataille ; cette bataille qui est aussi la leur, surtout la leur, en choisissant d’abord des candidats crédibles dans leur vie publique, leur action politique et leur discours. Alors, la victoire nous sera donnée de surcroît. De grâce, faisons rêver les jeunes, redonnons-leur l’espoir. En tirant vers le haut, oui, nous pouvons gagner ; oui, alors nous referons ensemble le Liban.

Vice-président du mouvement du Renouveau démocratique Membre du secrétariat général du 14 Mars

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