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Moyen-Orient - Contestation

Manifestations en Iran : le guide suprême accuse les États-Unis et Israël

De violents incidents se sont produits dans l’université de technologie Sharif à Téhéran.

Manifestations en Iran : le guide suprême accuse les États-Unis et Israël

Capture d’écran d’une vidéo montrant des manifestations d’étudiants, à l’université d’Ispahan, le 2 octobre courant. Photo UGC/AFP

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé lundi les ennemis jurés que sont les États-Unis et Israël d’avoir fomenté le mouvement de contestation antigouvernemental déclenché par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini à Téhéran.

« Je dis clairement que ces émeutes et l’insécurité sont l’œuvre des États-Unis, du régime sioniste (Israël) usurpateur, leurs mercenaires et certains Iraniens traîtres qui les ont aidés à l’étranger », a déclaré l’ayatollah Khamenei, 83 ans, dans sa première réaction aux manifestations.

Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est décédée le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.

Sa mort a déclenché une vague de manifestations en Iran et des rassemblements de solidarité avec les femmes iraniennes dans de nombreuses villes du monde, notamment à Paris encore dimanche.

Ce mouvement de contestation, le plus important en Iran depuis celui de 2019 provoqué par la hausse des prix de l’essence, est entré dans sa troisième semaine, et la répression s’est accrue.

De violents incidents se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi dans l’université de technologie Sharif à Téhéran, la plus prestigieuse d’Iran. La police antiémeute a tiré des billes d’acier et des gaz lacrymogènes contre des étudiants qui scandaient « Femme, vie, liberté », « les étudiants préfèrent la mort à l’humiliation », selon l’agence de presse iranienne Mehr. Des incidents sont également survenus à l’université d’Ispahan (centre).

Mais aux yeux du guide suprême, « la police est obligée de tenir tête aux criminels et d’assurer la sécurité de la société ». « La mort de la jeune fille nous a brisé le cœur, mais ce qui n’est pas normal, c’est que certaines personnes, sans preuve ni enquête, rendent les rues dangereuses, brûlent le Coran, retirent le foulard des femmes voilées, mettent le feu aux mosquées et aux voitures », a-t-il ajouté.

N’ayez pas peur !

Le ministère iranien du Renseignement avait indiqué vendredi que neuf ressortissants étrangers – notamment de France, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas et de Pologne – avaient été arrêtés en lien avec les manifestations. Une globe-trotteuse italienne de 30 ans a affirmé être détenue en Iran : « Ils m’ont arrêtée, je suis dans une prison à Téhéran. Aidez-moi s’il vous plaît... » a déclaré Alessia Piperno lors d’une brève conversation téléphonique avec ses parents dimanche, selon le quotidien italien Il Messaggero.

De son côté, l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a publié deux vidéos, l’une montrant apparemment des policiers iraniens à moto poursuivant des étudiants qui courent dans un parking souterrain, et l’autre des policiers à moto emmenant des personnes dont la tête est recouverte de sac en tissu noir.

Pour la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, il est « difficile de supporter ce qui se passe à l’université #Sharif en #Iran. Le courage des Iraniens est incroyable », a-t-elle tweeté.

Sur d’autres images mises en ligne, qui n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante, on peut entendre des tirs et des cris alors qu’un grand nombre de personnes courent dans une rue la nuit.

Dans une vidéo tournée selon l’IHR dans une station de métro de Téhéran, une foule scande : « N’ayez pas peur ! N’ayez pas peur ! Nous sommes tous ensemble ! »

Le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI), basé à New York, s’est dit « extrêmement préoccupé par les vidéos provenant de l’université Sharif et de Téhéran aujourd’hui, montrant une répression violente des manifestations ».

Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran par la répression depuis le début des manifestations, selon l’ONG Iran Human Rights (IHR) qui s’efforce d’évaluer le nombre de morts malgré les coupures d’internet et les blocages d’applications comme WhatsApp ou Instagram et d’autres services en ligne en Iran.

Les autorités iraniennes affirment quant à elles qu’environ 60 personnes parmi lesquelles douze membres des forces de sécurité ont été tuées depuis le 16 septembre.

Source : AFP

Accord de Téhéran et Washington pour échanger des détenus

L’Iran et les États-Unis sont parvenus à un accord pour l’échange de prisonniers, a annoncé lundi un média local, deux jours après qu’un Américano-Iranien détenu par Téhéran a été autorisé à quitter le pays. « L’échange de quatre prisonniers en Iran avec quatre prisonniers aux États-Unis (...) a été convenu », a indiqué l’agence de presse Nour News. Cette déclaration intervient après que l’ONU a annoncé samedi que Baquer Namazi, un Américano-Iranien de 85 ans, détenu ou interdit de quitter l’Iran depuis février 2016, avait été autorisé à partir. Son fils, détenu depuis sept ans, a lui été libéré et se trouve « à la maison avec ses parents à Téhéran », a indiqué son avocat. Selon l’agence Nour, la libération de M. Namazi « n’a rien à voir avec l’accord » d’échange de détenus annoncé lundi. Au moins deux autres citoyens américains sont actuellement retenus en Iran : Emad Sharqi, un investisseur dont la condamnation à dix ans de prison pour espionnage avait été annoncée en janvier 2021, et Morad Tahbaz, qui a également la nationalité britannique, arrêté en janvier 2018 et qui est en liberté provisoire depuis juillet. D’après l’agence Nour, l’accord entre les deux pays porte également sur « la libération des ressources en devise de l’Iran en Corée du Sud ».

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé lundi les ennemis jurés que sont les États-Unis et Israël d’avoir fomenté le mouvement de contestation antigouvernemental déclenché par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini à Téhéran.« Je dis clairement que ces émeutes et l’insécurité sont l’œuvre des États-Unis, du régime sioniste (Israël) usurpateur,...

commentaires (3)

Que voulez vous, il fût un temps ou le chemin de Palestine passait par Jounieh.... ce chemin maintenant passe par le Balloustan.... incroyable, ils sont partout ces espions !

Aboumatta

14 h 15, le 04 octobre 2022

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Commentaires (3)

  • Que voulez vous, il fût un temps ou le chemin de Palestine passait par Jounieh.... ce chemin maintenant passe par le Balloustan.... incroyable, ils sont partout ces espions !

    Aboumatta

    14 h 15, le 04 octobre 2022

  • Bien sûr ce sont les E.U et Israël qui pillent leur pays depuis des décennies pour engraisser leurs exécutants barbares et leur entourage qui tuent leurs propres enfants pour les réduire au silence et continuer leur sale besogne aux dépens des citoyens. Où sont les enfants des mollahs? Ils sont en Occident et surtout aux Etats Unis en train de se pavaner sans tchador ni contrainte profitant de l’argent volé par leurs parents tortionnaires. Alors oui ce sont les deux pays étrangers qui sont responsables de ce massacre puisqu’ils les ont laissé faire pendant toutes ces années parce que cela ne les touche ni de près ni de loin.

    Sissi zayyat

    11 h 37, le 04 octobre 2022

  • La toute dernière phrase de l’article fait froid dans le dos. Accord de l’administration Biden avec le régime des mollah pour « la libération des ressources en devises de l’Iran en Corée du Sud ». En gros Joe Biden donne au régime des mollah un chèque en blanc pour massacrer son peuple. Et oui les néo-safavides « religieux » de Téhéran n’ont pas comme leurs confrères « laïcs » de Damas la chance d’avoir la Russie qui vienne les sauver. Donc pourquoi pas les États-Unis tant qu’à faire ? Alors qui sont les hypocrites ? Le peuple qui se bat seul contre son régime ou bien ce même régime qui accuse les États-Unis d’encourager les émeutes tout en profitant de leurs largesses ? Et les néo-safavides croient peut-être qu’ils auraient pu vaincre Daëch sans les États-Unis qui avec les FDS arabe-kurdes ont fourni le gros de l’effort militaire ? Néo-safavides dont la frange religieuse au pouvoir à Téhéran est une copie conforme de Daëch avec l’hypocrisie en plus.

    Citoyen libanais

    07 h 05, le 04 octobre 2022

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