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Moyen-Orient - Contestations

La police iranienne veut user de « toute sa force » contre les manifestants

La famille de Mahsa Amini porte plainte contre les « auteurs de son arrestation ».

La police iranienne veut user de « toute sa force » contre les manifestants

Capture d’écran d’une vidéo montrant des Iraniennes protestant dans la ville de Yazd, le 26 septembre 2022. Photo AFP

La police en Iran a averti mercredi qu’elle agirait avec « toute sa force » face aux manifestations, déclenchées par la mort en détention d’une jeune femme et dont la répression a déjà fait des dizaines de morts.

De nouvelles manifestations ont eu lieu mardi soir contre la mort le 16 septembre à l’hôpital de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans arrêtée trois jours auparavant par la police des mœurs à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran.

« Les personnels de police s’opposeront de toute leur force aux conspirations des contre-révolutionnaires et des éléments hostiles, et agiront fermement contre ceux qui perturbent l’ordre public et la sécurité partout dans le pays », a affirmé le commandement de la police dans un communiqué, selon l’agence de presse Fars.

Des défenseurs des droits humains ont fait état ces derniers jours de tirs de plombs et à balles réelles de la part de la police sur les manifestants.

Selon un dernier bilan donné mardi par l’agence de presse iranienne Fars, « environ 60 personnes ont été tuées » depuis le 16 septembre. La police a fait état de 10 policiers morts, mais il n’était pas clair si ceux-ci figuraient parmi les 60 morts. L’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a, elle, parlé lundi d’« au moins 76 morts ».

Les autorités iraniennes dénoncent dans ces manifestations des « groupes séparatistes » et des « complots étrangers », pointant du doigt les États-Unis, leur ennemi juré.

Plainte de la famille

Les autorités iraniennes nient toute implication dans le décès de la jeune femme originaire de la province iranienne du Kurdistan, mais la famille affirme le contraire et a porté plainte contre les « auteurs de son arrestation », selon son avocat. « Nous avons demandé au chef du parquet et au juge d’instruction de mener une enquête détaillée sur la manière dont l’arrestation a eu lieu jusqu’au transfert de Mahsa à l’hôpital », a expliqué l’avocat. Il a également réclamé des autorités qu’elles fournissent « toutes les vidéos et photos » disponibles pendant toute la durée de la détention de Mahsa Amini aux mains de la police des mœurs. Le chef du parquet a « promis que l’affaire serait traitée minutieusement et que toutes nos requêtes seraient prises en compte », a déclaré Me Saleh Nikbakht.

Selon Erfan Salih Mortezaee, un cousin de Mahsa Amini, rencontré au Kurdistan d’Irak, la jeune femme est décédée après « un violent coup à la tête » donné par la police des mœurs le jour de son arrestation le 13 septembre. Les policiers l’ont « frappée » avant de l’emmener dans un van où « les coups se sont poursuivis », d’après le récit de la mère de la jeune femme rapporté par M. Mortezaee. Elle a ensuite été transportée à l’hôpital, où elle est décédée après trois jours dans le coma.

Rôle d’organisateur

Selon des médias d’opposition basés à l’étranger, comme tous les soirs depuis le 16 septembre, des manifestations ont eu lieu mardi soir dans plusieurs villes. Mais des militants ont affirmé que les perturbations des connexions internet rendaient de plus en plus difficile la transmission des images.

Mercredi, le ministre des Télécommunications Issa Zarépour a déclaré que des « restrictions ont été appliquées à certaines plateformes, notamment américaines », qui « ont joué un rôle d’organisateur des émeutes ». « La levée des restrictions sur internet dépend d’une décision des autorités. »

Depuis le 16 septembre, les protestataires ont crié des slogans contre le pouvoir, déchiré des photos du guide suprême Ali Khamenei et de l’imam Khomeyni, fondateur de la République islamique, ou encore lancé des pierres contre les forces de sécurité, incendié des voitures de police et mis le feu à des bâtiments publics, selon des vidéos.

Les autorités ont fait état de l’arrestation de plus de 1 200 manifestants depuis le 16 septembre. Des militants, des avocats et des journalistes ont également été arrêtés, d’après des ONG.

Mardi, Faezeh Hachemi, la fille de l’ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani, a été arrêtée à Téhéran pour « avoir incité des émeutiers à manifester ».

Les femmes sont à l’avant-garde des protestations en Iran. Elles sont soutenues par plusieurs manifestations à l’étranger.

Comme l’ont déjà fait plusieurs pays européens, l’Espagne a convoqué hier l’ambassadeur d’Iran afin de protester contre la répression des manifestations.

Les protestations en Iran sont les plus importantes depuis celles de novembre 2019, provoquées par la hausse des prix de l’essence, qui avaient été sévèrement réprimées : 230 morts selon un bilan officiel, plus de 300 selon Amnesty International.

Source : AFP

La police en Iran a averti mercredi qu’elle agirait avec « toute sa force » face aux manifestations, déclenchées par la mort en détention d’une jeune femme et dont la répression a déjà fait des dizaines de morts.De nouvelles manifestations ont eu lieu mardi soir contre la mort le 16 septembre à l’hôpital de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans arrêtée trois jours...

commentaires (3)

Quel discours passionné!

Vincent Gélinas

17 h 40, le 29 septembre 2022

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Commentaires (3)

  • Quel discours passionné!

    Vincent Gélinas

    17 h 40, le 29 septembre 2022

  • Les révoltes se poursuivent a une cadence de plus en plus fréquente et au final elle conduiront a la libération du peuple Iranien. Ce peuple, comme le peuple Russe, n'a jamais connu de liberté démocratique et est passés d'une dictature a une autre sans vraiment pouvoir se développer pleinement en tant que peuple souverain. Même les pays occidentaux, qui prétendent défendre les droits de l'homme, ne défendent plus rien et ont transformé leur dite démocratie en dictature perverse sans valeur, traditions ou respect pour leur peuple. Ils imposent, au nom des libertés individuelles, des lois ou des règles complètement farfelues que les peuples refusent oubliant que la liberté de certains s’arrête la ou commence celle des autres. Que tout et n'importe quoi ne peut être légalisé ou permit car elle détruit l'essence même de l'humain. Le monde démocratique tel que nous l'avons connu n'existe plus. Il se meurt a petit feu dévoyé essentiellement par ceux la même qui prétendre le défendre. Il le détruise a travers la corruption des esprits, des meurs, de la dépravation et le pousse a la décadence pour le remplacer par un autre. Si nous remontons l'histoire nous constaterons que tous les empires ont été détruit le jour ou leur moralité sociale et sexuelle s'est laissé aller. Les gens ne pensent plus qu'aux sous et a leurs histoires de culs que des réels problèmes de nos sociétés. Ces deux extrêmes ne font que détruire l’humanité car nous n'arrivons pas a créer la juste balance. Dommage!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 11, le 29 septembre 2022

  • Une bombe atomique serait elle de trop ?

    Robert Moumdjian

    05 h 10, le 29 septembre 2022

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