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Lifestyle - Architecture

La réhabilitation de la Foire de Tripoli remporte un prix international

Le projet transforme une structure abandonnée en « une plateforme de conception et un lieu de production pour promouvoir l’industrie du bois de la grande ville du Nord, une tradition pionnière qui date, mais dernièrement en déclin ».

La réhabilitation de la Foire de Tripoli remporte un prix international

La cour centrale de l’une des structures abandonnées de la Foire Rachid Karamé avec les cloisons vitrées. Photo Cemal Emden, avec l’aimable autorisation de l’Aga Khan Trust for Culture

Le projet de rénovation d’un pavillon abandonné sur le terrain de la Foire internationale Rachid Karamé à Tripoli, longtemps oublié, est l’un des six lauréats du prix international Aga Khan d’architecture. Ce prix, créé par le réseau de développement Aga Khan en 1977, « vise à identifier et encourager les concepts de construction qui répondent avec succès aux besoins et aux aspirations des communautés dans lesquelles les musulmans ont une présence significative », selon un communiqué publié sur le site web du réseau.

Les six lauréats de l’édition 2022, qui a été annoncée jeudi, se partageront un prix d’une valeur d’un million de dollars. Le projet de Tripoli, qui vise à transformer le pavillon de la foire en une installation d’ébénisterie et de fabrication des meubles dans la ville, a été commandé par Expertise France – une agence publique française travaillant sur des projets de développement international – et conçu par East Architecture Studio du Liban. Il vise à transformer l’une des structures abandonnées du complexe de la Foire de Tripoli en « une plateforme de conception et un lieu de production qui puisse promouvoir l’industrie du bois à Tripoli, une tradition pionnière qui date de nombreuses années, mais dernièrement en déclin », selon l’Aga Khan.

« Je suis reconnaissant au prix Aga Khan d’architecture, au réseau de développement Aga Khan et au jury principal du prix de cette année d’avoir mis en lumière l’urgence de préserver notre patrimoine moderne et la dimension réparatrice de l’architecture », a déclaré Nicolas Fayad, associé de East Architecture Studio, dans une déclaration à L’Orient Today. Les rénovations du pavillon comprennent des cloisons transparentes en acier et en verre qui « font écho à la grille structurelle rythmique du plafond », des panneaux de bois d’origine locale et un éclairage sur mesure qui en complète la trame. « Le projet renforce la présence du secteur à l’échelle nationale et internationale, et encourage l’élaboration d’un plan de conservation pour l’ensemble du site », selon le communiqué.Le complexe Rachid Karamé a été conçu par le célèbre architecte brésilien Oscar Neimeyer en 1962, en prévision de foires internationales qui accueilleraient jusqu’à 2 millions de personnes sur le site. Mais la construction est restée au point mort, d’abord en raison de problèmes de financement, puis à cause du déclenchement de la guerre civile au Liban en 1975 et de l’occupation des lieux par l’armée syrienne. Ces dernières années, un certain nombre de propositions de réaménagement du site ont échoué. Les responsables affirment que des dizaines de millions de dollars sont nécessaires pour rénover la structure historique, dont certaines risquent de s’effondrer. En 2018, la foire a été inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco en tant « qu’exemple primordial et représentatif de l’architecture moderne du XXe siècle dans le Moyen-Orient arabe ». L’agence onusienne travaille actuellement avec une équipe d’experts locaux et internationaux à l’élaboration d’un plan de conservation du site. Dans le même temps, Tripoli a été désignée capitale de la culture arabe pour 2024 par l’Organisation de la Ligue arabe pour l’éducation, la culture et la science, une distinction dont certains espèrent qu’elle contribuera également à donner un nouveau souffle au complexe de la foire, notamment par le biais d’un festival de musique annuel qui se tiendra sur le site. Les autres lauréats du prix Aga Khan de cette année sont des projets réalisés au Bangladesh, en Indonésie, en Iran et au Sénégal.

Cet article, paru dans « L’Orient Today » le 23 septembre, a été mis à jour avec un commentaire de Nicolas Fayad.

Le projet de rénovation d’un pavillon abandonné sur le terrain de la Foire internationale Rachid Karamé à Tripoli, longtemps oublié, est l’un des six lauréats du prix international Aga Khan d’architecture. Ce prix, créé par le réseau de développement Aga Khan en 1977, « vise à identifier et encourager les concepts de construction qui répondent avec succès aux besoins et...

commentaires (1)

Personellement je n'aime pas l'architecture de Oscar Niemeyer, qui me semble un peu l'opposé par exemple de l'architecture de l'Egyptien nubien Hassan Fathy (architecture du pays propre voir https://www.lorientlejour.com/article/1312547). L'idéal me semble qu'un architecte libanais aurait fait des batiments dans un style libanais proprement (architecture du pays propre) au lieu du modernisme de confrontation de Niemeyer. Bon, d'autre coté dans les circonstances je suis heureux pourtant de lire qu'on a organisé une exposition sur l'artisanat de bois (ménusiers) à Tripoli qui est justement quelque chose que j'admirais beaucoup à Tripoli.

Stes David

15 h 48, le 28 septembre 2022

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Commentaires (1)

  • Personellement je n'aime pas l'architecture de Oscar Niemeyer, qui me semble un peu l'opposé par exemple de l'architecture de l'Egyptien nubien Hassan Fathy (architecture du pays propre voir https://www.lorientlejour.com/article/1312547). L'idéal me semble qu'un architecte libanais aurait fait des batiments dans un style libanais proprement (architecture du pays propre) au lieu du modernisme de confrontation de Niemeyer. Bon, d'autre coté dans les circonstances je suis heureux pourtant de lire qu'on a organisé une exposition sur l'artisanat de bois (ménusiers) à Tripoli qui est justement quelque chose que j'admirais beaucoup à Tripoli.

    Stes David

    15 h 48, le 28 septembre 2022

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