Paris gagne, Mbappé répond

Paris à l’heure au rendez-vous. Sans être parfait, le PSG réussit son entame sur la scène européenne grâce à un Kylian Mbappé des grands soirs, bien plus inspiré ce mardi soir que la veille en conférence de presse, où son fou rire sur les questions environnementales a suscité une controverse jusqu’au sommet du gouvernement français. Comme à son habitude lorsqu’une polémique l’entoure, l’attaquant star a répondu sur le terrain. Auteur d’un nouveau doublé, le natif de Bondy a fait le bonheur du Parc des Princes qui avait revêtu pour l’occasion ses habits de gala, comme en témoignent les magnifiques animations visuelles incandescentes du virage Auteuil en début de match.

Opposés d’entrée à leur adversaire le plus coriace dans la poule H, les champions de France en titre ont dominé 2 buts à 1 la Juventus Turin de Massimiliano Allegri. Une « Vieille Dame » boitillante, qui n’est plus que l’ombre de l’équipe dominatrice qu’elle a été durant tant d’années en Italie. Avec ce premier succès de l’histoire du PSG contre les Bianconeri, le nouvel entraîneur parisien Christophe Galtier, qui restait sur une campagne en C1 catastrophique à la tête de Lille en 2019-2020 (1 nul et 5 défaites en 6 rencontres), peut se féliciter d’avoir franchi sans encombre le premier gros morceau dressé sur sa route depuis sa nomination à la tête du club de la capitale le 4 mai.

La classe de Mbappé

Le chemin menant vers la finale, prévue le 10 juin 2023 à Istanbul, est encore jalonné de nombreux obstacles pour une formation qui a si souvent déçu au moment d’aborder les matches à élimination directe. Mais Paris a marqué son territoire et démontré qu’il avait le potentiel pour aller loin et effacer le terrible échec de la précédente édition en 8es de finale face au Real Madrid, malgré un secteur défensif encore en chantier.

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Car le PSG possède dans son effectif un joueur capable de martyriser n’importe quelle arrière-garde à lui tout seul. Avec Kylian Mbappé, Paris peut voir la suite avec sérénité et la Juventus l’a appris à ses dépens. Celui que le capitaine turinois Leonardo Bonucci avait qualifié lundi de « stratosphérique » a éclaboussé la rencontre de toute sa classe.

Idéalement servi par Neymar sur une louche de génie, le champion du monde français a ouvert le score dès la 6e minute sur une reprise de volée imparable, avant de récidiver à la 22e après un échange avec Achraf Hakimi.

De quoi répondre sur le terrain à la grosse polémique née de son fou rire au cours de la conférence de presse d’avant-match après une question sur la possibilité de recourir au train, moins émetteur en carbone, plutôt qu’à l’avion lors des déplacements du PSG.

Des trous d’air et une sortie manquée

Ces derniers mois, l’image de Mbappé, devenu la tête de gondole du club avec sa prolongation jusqu’en 2025, a été écornée par des épisodes fâcheux, comme son bras de fer concernant les droits à l’image en équipe de France ou sa bouderie contre Montpellier (5-2) le 13 août en championnat. Mais ballon au pied, le prodige de Bondy a toujours su répondre présent et il l’a de nouveau prouvé face à la Juve avec le 5e doublé de sa carrière en Ligue des champions.

Sa prestation n’a malgré tout pas été exempte de tout reproche. Lancé par Messi à la 52e, le Français a oublié de servir Neymar au second poteau, provoquant l’agacement de la star brésilienne, avant de manquer à deux autres reprises le triplé, à l’heure de jeu puis dans les arrêts de jeu. « Il a marqué deux magnifiques buts, c’est l’obsession de l’attaquant de marquer un triplé, justifie Christophe Galtier. Je suis satisfait de son match et de l’animation offensive. » Une animation dans laquelle le double buteur du soir a un rôle de plus en plus prépondérant. « J’ai un nouveau rôle dans cette équipe, explique Mbappé. Le coach veut que je sois à la fois un point d’appui, que je serve en profondeur et que je puisse revenir jouer et être le lien entre Leo (Messi) et Ney (Neymar). J’essaie de m’adapter du mieux que je peux à ce nouveau rôle, en essayant d’être toujours décisif. »

Pour venir à bout du mois de mars et espérer voir Istanbul, Paris ne pourra toutefois pas uniquement compter sur son trio magique Mbappé-Neymar-Messi. Il lui faudra aussi une défense de fer, que l’équipe n’a pas encore en ce début de saison. Si le gardien Gianluigi Donnarumma s’est interposé avec brio sur des têtes à bout portant d’Arkadiusz Milik (18e) et de Dusan Vlahovic (56e), il a aussi été coupable d’une sortie aérienne hasardeuse ayant provoqué la réduction du score turinoise, signée Weston McKennie (53e).

« On est mal placés dès le départ sur le corner, et ça a donné de l’espoir à notre adversaire, a concédé le technicien parisien. Cela a rendu le match très ouvert avec des situations de part et d’autre. On a eu des opportunités pour marquer ce troisième but qui aurait été synonyme de match plus tranquille. Il a fallu cravacher, mais gagner dans la difficulté permet de faire grandir l’équipe. »

« C’est une blague de mauvaise qualité »

Que ce soit au micro du diffuseur Canal+ ou en conférence de presse d’après-match, Christophe Galtier a également souhaité faire son mea culpa. Sous le feu des critiques après avoir ironisé autour d’une question portant sur les nombreux déplacements en avion des Parisiens, l’ancien entraîneur du LOSC est revenu sur ses propos. « Évidemment que ce n’est pas le moment de tenir ces propos, je le regrette. C’est une blague de mauvaise qualité. Évidemment que je suis concerné par le problème du climat et je sais la responsabilité que nous avons. Mais j’ai entendu que nous étions hors sol. C’est faux. C’était de mauvais goût, je le regrette », a-t-il répété afin d’éteindre définitivement l’incendie.

Si tout est encore loin d’être parfait côté parisien, sur le terrain et en dehors, le club de la capitale peut tout de même envisager sereinement ses deux prochains déplacements en C1 à Haïfa (14 septembre) puis sur la pelouse du Benfica Lisbonne (5 octobre).

Haaland conquiert déjà Manchester, Benzema inquiète

Dans les autres affiches de cette première soirée de C1, Manchester City a écrasé le FC Séville sur sa pelouse (0-4), tout comme le Real Madrid, sérieux à Glasgow face au Celtic (0-3).25 buts en 20 matchs. Telle est la statistique ahurissante d’Erling Haaland, auteur d’un nouveau doublé sous le maillot des Sky Blues permettant aux siens de facilement s’imposer en Andalousie face à un FC Séville en pleine crise. Le « cyborg » norvégien, âgé de 22 ans seulement, continue son rythme infernal sur la scène européenne. Cette fois, il a marqué à la réception d’un centre tendu de Kevin De Bruyne (20e), puis récidivé après l’heure de jeu (67e), avec deux autres buts signés Phil Foden (58e) et Ruben Dias (92e). L’équipe de Pep Guardiola s’installe déjà en tête du groupe G, juste devant les Allemands de Dortmund, faciles vainqueurs à domicile du FC Copenhague (3-0). Dans le groupe F, le Real gagne mais perd Benzema. Le tenant du titre est venu à bout de l’incroyable ambiance du Celtic Park en s’imposant 3 à 0. Mais les Madrilènes ont vécu une soirée contrastée. Tout d’abord bousculés sur le terrain par les Écossais, à l’image du poteau trouvé par Callum McGregor (21e), ils ont surtout concédé la sortie sur blessure de leur capitaine et avant-centre Karim Benzema, touché au genou droit à la demi-heure de jeu.

Mais Carlo Ancelotti s’est montré rassurant après le match, « rien d’inquiétant » d’après le technicien italien, d’autant que son équipe a de la ressource. Par l’intermédiaire de Vinicius, au bout d’une action collective splendide (56e), de Luka Modric (60e) et enfin du revenant Eden Hazard (77e), les Merengues repartent d’Écosse avec 3 buts et 3 points. Ils prennent d’ores et déjà la tête de leur poule en compagnie des Ukrainiens du Shakhtar Donetsk, surprenants vainqueurs 4 buts à 1 sur les terres du Red Bull Leipzig.L’autre grosse surprise de cette première soirée européenne est venue de Croatie. Le Dinamo Zagreb a dominé 1-0 un Chelsea bien trop brouillon. Le vainqueur de l’édition 2021 de la Ligue des champions avait pourtant aligné la plupart de ses onéreuses recrues estivales (achetées pour près de 300 millions d’euros). Une débâcle face à un adversaire au niveau censé être inférieur, qui aura scellé le sort de Thomas Tuchel. À la surprise générale, le club londonien a annoncé hier en début d’après-midi le licenciement du technicien allemand, qui n’aura pas survécu au mauvais début de saison de son équipe. Le futur entraîneur des Blues débarquera dans un contexte particulièrement tendu et devra rapidement inverser la tendance la semaine prochaine face à Salzbourg, qui a partagé les points avec l’AC Milan (1-1) dans la seconde rencontre du groupe E.