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Nos Lecteurs ont la Parole

Mais où sont donc passés ces 50 millions de dollars ?

Il y a quelque chose d’incompréhensible – pour ne pas dire étrange – dans cette histoire de 50 millions de dollars dus à l’Université libanaise !

Tout le monde est au courant que des étudiants des facultés de médecine, de pharmacie (et autres) de l’Université libanaise (UL) ont passé des mois, durant les dernières années du Covid-19, à effectuer des tests PCR pour les voyageurs de l’aéroport de Beyrouth et que la MEA, qui touchait de ces derniers le prix des tests en dollars cash, aurait dû reverser ces sommes à l’UL.

Le montant total cumulé serait de 50 millions de dollars et, à ce jour, la MEA se refuserait à les rembourser en « fresh dollars », comme c’était convenu, et proposerait de le faire en « lollars ».

Ce qui est inouï dans cette histoire c’est que, d’une part, notre compagnie nationale d’aviation engrange des gains en « fresh » et que sa situation financière ne peut que s’améliorer avec cet afflux de touristes durant la saison d’été, et que, d’autre part, celle de notre université nationale, en revanche, est tout le contraire !

Ce n’est pas un secret que l’UL est noyée dans un gouffre financier dont elle risque de ne pas se relever à moins d’une allocation providentielle d’un budget financier suffisant, donc correspondant à ses besoins en financement. Or, l’État libanais, qui lui-même se débat dans ses déficits monstrueux, du fait essentiellement de la gabegie de nos responsables politiques à tous les niveaux, est évidemment incapable de faire le nécessaire, d’autant plus qu’il y a impossibilité de formation d’un nouveau gouvernement et que nous vivons une sorte de période d’attentisme précédant l’élection hypothétique d’un nouveau président de la République…

Entre-temps, les jours passent, les professeurs de l’UL sont toujours en grève et les étudiants (au nombre de 80 000) désemparés ne savent plus comment ils pourront sauver leur année universitaire qui n’a pas pu être sanctionnée par des examens finaux, ce qui, pour ceux d’entre eux qui devaient obtenir leur diplôme final, représente un véritable drame car ils ne pourront, de ce fait, ni solliciter un emploi ni poursuivre des études supérieures au Liban ou ailleurs…

On comprend parfaitement cette réaction tout à fait légitime de ces enseignants bardés de diplômes et qui ne sont plus rémunérés que d’un salaire de misère lequel ne permet même pas, à beaucoup d’entre eux, de payer les frais de transport pour aller enseigner ; on comprend aussi cette administration de l’UL qui n’a plus les moyens de maintenir en état de fonctionnement décent toutes ses facultés réparties aux quatre coins du Liban ; et on comprend aussi ces étudiants « coincés » dans leur université car dans l’impossibilité de s’inscrire ailleurs, dans des universités privées hors de prix. Alors, la solution Messieurs les « Responsables » ?

On laisse dans le chaos et l’incertitude la plus totale ces milliers de jeunes qui voient leur avenir tomber à l’eau et ces profs qui ont voué leur vie et leur temps à cette mission sacrée d’enseignement, en attendant que se décante notre situation politique.

Qu’attendez-vous encore pour réagir ? Le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’Éducation et enfin le directeur de la MEA ? Après tout, l’UL est, comme la MEA, propriété de l’État libanais. Alors, pourquoi privilégier la seconde aux dépens de notre université nationale qui aurait dû représenter une si belle image de la culture au Liban ?

Sachant que cet État en faillite ne saurait régler financièrement ce problème, au moins qu’il rende à César ce qui est à César en obligeant la MEA à rembourser ces fameux millions de dollars qui pourraient éventuellement boucher un trou du gouffre financier de l’UL et retarder, un tant soit peu, son effondrement.

Étudiante en archéologie

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Il y a quelque chose d’incompréhensible – pour ne pas dire étrange – dans cette histoire de 50 millions de dollars dus à l’Université libanaise ! Tout le monde est au courant que des étudiants des facultés de médecine, de pharmacie (et autres) de l’Université libanaise (UL) ont passé des mois, durant les dernières années du Covid-19, à effectuer des tests PCR pour les...

commentaires (1)

C'est effrayant. Et une archéologue, les trous, elle connaît

M.E

13 h 57, le 19 août 2022

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Commentaires (1)

  • C'est effrayant. Et une archéologue, les trous, elle connaît

    M.E

    13 h 57, le 19 août 2022

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