Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Syrie

Levée des subventions sur le pétrole, renchérissement de près de 130 %

Levée des subventions sur le pétrole, renchérissement de près de 130 %

Une rue de Damas, le 10 mai 2020. File/Louai Beshara/AFP

Les prix de l’essence ont bondi d’environ 130 % en Syrie du jour au lendemain, après la levée des subventions sur le pétrole décidée par le régime de Bachar el-Assad. Un nouveau coup dur pour une population qui subit les effets de la crise économique et financière que traverse le pays, embourbé dans une guerre civile depuis 2011. Avec la flambée des prix des hydrocarbures provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine en février dernier, les subventions sur le pétrole pesaient de plus en plus lourd dans les dépenses de l’État, acculé à faire des économies. Ayant déjà réduit son budget d’environ 9 milliards de dollars en 2020 à 5,3 milliards approuvés pour 2022, le régime syrien a depuis longtemps les subventions publiques dans le viseur. Un poids pour les dépenses nationales, favorisant la contrebande vers les pays voisins ou encore ne bénéficiant pas aux plus vulnérables, les arguments brandis contre les subventions sont nombreux. L’augmentation du prix des dérivés pétroliers dès le début des années 2000 a ainsi incité le gouvernement à déclarer la fin des subventions sur les produits énergétiques avant 2015. Ambition que la révolution de 2011 et le conflit qui s’est ensuivi ont freinée depuis, bien que les subventions, qui représentaient pour les dérivés pétroliers un peu plus de 15 % du budget syrien en 2010, s’élevaient à près de 32 % du budget en 2021 malgré une baisse de la consommation, selon un rapport rédigé par l’économiste Joseph Daher et publié par le European University Institute en octobre dernier.

Après plus d’une décennie de guerre, le régime syrien a repris le contrôle d’une grande partie du territoire grâce au soutien de groupes pro-iraniens, mais surtout de l’intervention de son allié russe dans le conflit dès 2015. « Bachar el-Assad a tellement confiance en son emprise du pouvoir qu’il lève les subventions sur le pétrole du jour au lendemain », analyse l’économiste Karam Shaar dans un message diffusé lundi dernier sur Twitter. Cette décision semble ainsi sciemment ignorer, voire ne pas se préoccuper, des conséquences sociales de cette nouvelle augmentation du coût de la vie. Selon l’ONU, plus de 90 % de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté et près de 65 % pourraient connaître l’insécurité alimentaire cette année en raison des cours élevés des denrées alimentaires résultant de la guerre en Ukraine, notamment du blé. Des manifestations contre la cherté de la vie avaient pourtant éclaté en février dernier dans la ville de Soueïda au sud du pays, à majorité druze, en réaction à la levée de subventions pour des centaines de milliers de personnes sur des produits essentiels comme le pain, le diesel, le gaz de cuisine et le pétrole. Mais la machine répressive du pouvoir s’était alors mise en branle pour contenir les protestations, envoyant sur place des bus remplis de forces de sécurité. Comme il le montre en ce moment avec le bombardement de Tafas, situé dans la province de Deraa, berceau de la révolution, le régime n’hésitera pas à montrer les muscles pour mater toute velléité de contestation.

Source : rédaction

Les prix de l’essence ont bondi d’environ 130 % en Syrie du jour au lendemain, après la levée des subventions sur le pétrole décidée par le régime de Bachar el-Assad. Un nouveau coup dur pour une population qui subit les effets de la crise économique et financière que traverse le pays, embourbé dans une guerre civile depuis 2011. Avec la flambée des prix des hydrocarbures...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut