Live Love Lebanon officialise le lancement de sa campagne pour le tourisme libanais

Mieux vaut tard que jamais. Alors que la saison estivale est bien entamée et confirme jusqu’ici l’embellie annoncée par les acteurs du tourisme libanais depuis le printemps de cette troisième année de crise, le ministère du Tourisme et l’ONG Live Love Lebanon ont officiellement présenté hier leur toute nouvelle campagne de promotion du secteur. La présentation a eu lieu lors d’un événement organisé au centre de formation des pilotes de la Middle East Airlines (MEA), près de l’Aéroport international de Beyrouth (AIB) dont les infrastructures sont à la peine face à l’ampleur de l’affluence de ce premier été véritablement exempt de restrictions de voyage liées au Covid-19.

Au menu de la campagne baptisée « Ahla bi hal Tallé » (expression libanaise pour souhaiter la bienvenue, reprise dans une chanson de la chanteuse Sabah) : un vidéoclip d’ores et déjà diffusé sur les réseaux sociaux, une campagne d’affichage qui a démarré il y a environ un mois sur les routes libanaises et une mise à jour de l’application Live Love – Explore Lebanon servant à localiser les sites touristiques du pays et, depuis peu, une sélection de parcours de randonnées.

MEPI, UE et BEI

Le développement des nouvelles fonctionnalités de l’application a été financé par l’Initiative de partenariat États-Unis-Moyen-Orient (MEPI), partenaire de cette ONG depuis plusieurs années ; avec le soutien de l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement (BEI), selon les précisions fournies par le cofondateur de Live Love Lebanon, Eddy Bitar. Présents sur place, le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, et l’ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, se sont tous les trois réjouis du lancement de la campagne comme du développement de l’application.

Point de vue

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La diplomate a notamment souligné que son pays avait investi plus de 300 millions de dollars dans divers projets soutenus par le MEPI et partagé l’optimisme ambiant des professionnels du tourisme et leurs attentes vis-à-vis d’un été « prometteur ». Nagib Mikati a pour sa part salué le « saut qualitatif » enregistré par le tourisme libanais avant de dédouaner les effectifs de l’AIB comme le personnel de la MEA – dont le président Mohammad el-Hout était aussi présent sur place – des difficultés liées à la gestion des flux de passagers. À noter que la MEA a une nouvelle fois dû décaler toute une série de vols hier suite à une conjonction de facteurs ayant affecté le trafic aérien dans plusieurs grands aéroports internationaux (voir ci-contre).

Le ministre sortant du Tourisme a, pour sa part, rappelé que le pays attendait cet été « autour de 1,2 million » de visiteurs dont « 75 % » d’expatriés libanais. Une fréquentation en nette hausse qui est aussi à mettre au crédit, selon lui, des « campagnes de promotion du tourisme » lancées dans le cadre du partenariat en cours entre le ministère et Live Love Lebanon depuis 2012. Walid Nassar s’est également félicité de la décision saoudienne annoncée début juillet par l’ambassadeur du royaume au Liban, Walid Boukhari, d’autoriser les ressortissants libanais qui se rendent en Arabie saoudite en provenance du Liban à ne pas passer quatorze jours de quarantaine dans un pays tiers. Il a enfin remercié les partenaires de la campagne, dont la dizaine de sociétés qui ont sponsorisé la campagne d’affichage.

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Contacté, le président de l’Association des agences de voyages et de tourisme au Liban, Jean Abboud, a fait état d’une moyenne d’arrivées oscillant actuellement entre 18 000 et 20 000 passagers par jour, soit « autant voire plus qu’en 2019 », qui est une année des plus prolifiques en termes de fréquentation. « Il faut s’attendre à ce que cette dynamique se prolonge en août », a-t-il ajouté. De son côté, le président du syndicat des propriétaires de centres balnéaires et de plages, Jean Beyrouthi, a indiqué que le taux de remplissage dans le secteur de l’hospitalité culminait à « 90 % » sur la côte et avait même grimpé à « 70 % » en montagne (soit plus que ce qu’il avait anticipé lorsque nous l’avions interrogé en juin). Depuis une circulaire du ministère du Tourisme publiée en juin et valable jusqu’à fin septembre, les établissements touristiques libanais sont autorisés à afficher leurs prix en dollars. Reste à savoir quel sera l’impact global sur les prix du secteur de la combinaison entre cette mesure, la hausse de l’affluence, la dépréciation de la livre et l’inflation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

Les dépenses détaxées des touristes au Liban en baisse de 48 % au premier semestre 2022

Les dépenses détaxées effectuées par les touristes au Liban ont baissé de 48 % lors des six premiers mois de 2022 en glissement annuel, selon le rapport publié par Global Blue, une société suisse spécialisée dans la restitution de la TVA sur les achats des touristes. Celles-ci étaient en hausse de 232 % lors du premier semestre 2021. Quant au nombre de détaxes réalisées, il est, lui, en hausse de 24 % lors de cette même période en glissement annuel.

Les achats de plus de 5 000 euros (soit près de 5 100 dollars) constituent 62 % du montant des détaxes effectuées lors du premier semestre 2022, contre 86 % à fin juin 2021, tandis que les dépenses de moins de 300 euros (soit 307 dollars) représentent la plus petite part de celles détaxées avec 5 % en 2022, contre 1 % il y a un an.

Dans le détail, ce sont les visiteurs émiratis, avec 17 % du total, qui ont représenté la plus grande part des dépenses détaxées effectuées par des touristes au Liban au premier semestre 2022. Ils sont suivis des Syriens (7 %), des Koweïtiens et des Saoudiens ex æquo en troisième position avec 6 % chacun, et des Égyptiens et des Qataris, avec 5 % chacun, alors que les dépenses cumulées détaxées des ressortissants venus d’ailleurs atteignent 53 % du total.

En termes d’évolution, seules les dépenses des ressortissants koweïtiens ont enregistré une hausse lors de cet exercice, en augmentation de 11 %, alors que celles des Égyptiens (-54 %), des Émiratis (-48 %), des Syriens (-46 %), des Qataris (-42 %) et des Saoudiens (-14 %) sont en baisse. Les dépenses des visiteurs des autres pays ont baissé de 54 %.

Les achats détaxés ont principalement été effectués dans l’habillement (72 %, en hausse de 5 points) et dans les bijouteries et les montres (21 %, en baisse de 5 points). La majorité des dépenses ont été effectuées à Beyrouth (84 %), loin devant les autres régions.