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Agenda - Hommage à l’émira Claude Chakib Chéhab

La princesse de miséricorde n’est plus

Tu étais une authentique princesse Chéhab, racée, moulée par des siècles d’histoire.

Noble de souche mais aussi de caractère, affable et discrète, respectant le choix de vie des autres.

Pour ceux qui t’ont connue de près, tu n’étais pas douce, tu étais la douceur telle que l’on peut se l’imaginer.

Tu t’offrais au service gratuit efficacement, mais sans grande pompe, humblement.

Tu as supporté comme beaucoup les affres de la guerre, mais sans hésiter à avoir sur les bras une famille chrétienne de quatre enfants et, malgré toutes les vicissitudes de la période, malgré mes absences fréquentes, tu as rempli merveilleusement ton devoir envers eux en leur donnant tout l’amour dont ils avaient besoin.

Le village que tu as adopté te pleure, car pour beaucoup tu as été la princesse de miséricorde, délivrant avec amour et générosité ton aide à ceux qui en avaient besoin, dans le silence, sans tapage et même, je te l’avoue, sans que je le sache. Ta main gauche a toujours ignoré ce que donnait ta main droite avec ce mot magique entre tes lèvres que j’entendais souvent « haram ».

Car tu considérais que la richesse était celle de l’âme et de la confiance en Dieu.

Le prophète Michée, tu ne l’avais pas lu, mais tu appliquais son précepte « on t’a fait connaître, ô homme, ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde et que tu marches humblement avec ton Dieu ».

Tu nous a quittés, le chapelet autour de tes doigts, et le livre de prières ouvert sur l’oreiller, d’une manière angélique, comme tu as vécu.

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » Je suis sûr que tu es déjà au paradis et que de là où tu es, tu couvriras encore plus efficacement tes enfants et la ribambelle de tes petits-enfants et tu les guideras certainement comme tu l’as fait de ton vivant.

Le credo simple et profond de Khalil Gibran, nous y adhérons : « Tu vivras par-delà la mort, tu chanteras à nos oreilles, tu t’assiéras à notre table bien que ton corps paraisse absent, tu nous accompagneras dans nos champs… La mort ne change que les masques qui recouvrent nos visages. »

Repose en paix, toi dont la présence discrète et aimante durant un demi-siècle était digne d’une reine.

Tu étais une authentique princesse Chéhab, racée, moulée par des siècles d’histoire.Noble de souche mais aussi de caractère, affable et discrète, respectant le choix de vie des autres.Pour ceux qui t’ont connue de près, tu n’étais pas douce, tu étais la douceur telle que l’on peut se l’imaginer.Tu t’offrais au service gratuit efficacement, mais sans grande pompe,...