Pneus brûlés et jets de projectiles contre la BDL par des déposants en colère

Des dizaines de déposants en colère, membres de l'association "Le cri des déposants", ont coupé la route devant le siège de la Banque du Liban (BDL) à Beyrouth, dans le quartier de Hamra, rapporte l'Agence nationale d'information. 

Les manifestants ont brûlé des pneus et jeté des projectiles en verre contre le siège de la banque centrale. Des forces de sécurité et des militaires ont été déployés pour éviter des débordements.

Le président de l'association, Alaa Khorchid, a énuméré les revendications des manifestants : adoption du taux de Sayrafa pour les retraits d'argent, acceptation des cartes de crédit à 100% dans les supermarchés ou encore "répartition des réserves de la BDL au profit des déposants, pour une valeur de 7 milliards de dollars", rapporte l'Ani.

"Nous continuerons les mobilisations pour faire revenir l'argent des déposants", a-t-il déclamé. "Il est important pour toutes les associations de déposants de participer à ces sit-in". 

La BDL et son gouverneur, Riad Salamé, font l'objet de la colère de nombreux Libanais et sont tenus pour être en partie responsables de l'effondrement économique sans précédent que traverse le pays depuis 2019. Des mobilisations de ce genre ont régulièrement lieu, dans un pays où les banques imposent des restrictions illégales aux déposants depuis trois ans.

La manifestation devant la banque centrale s'est déroulée en parallèle d'une réunion de la commission parlementaire des Finances et du budget, place de l'Étoile dans le centre-ville de Beyrouth. À la suite de la réunion de la commission, son président Ibrahim Kanaan a annoncé que "la loi sur le secret bancaire sera renvoyée à une sous-commission", qu'il présidera également, afin que le texte soit approuvé dans un délai de dix jours et envoyé devant l'Assemblée générale.

"La commission a surmonté les erreurs du projet gouvernemental" sur le secret bancaire, a déclaré le député Kanaan à l'issue de la séance, selon des propos rapportés sur son compte Twitter. "Son but est de combattre la corruption et de réduire l'évasion fiscale, qui sont des nécessités au niveau national avant d'être des demandes internationales", a-t-il poursuivi. La modification du secret bancaire fait en effet partie des réformes demandées par le Fonds monétaire international (FMI) pour débloquer un prêt de 3 milliards de dollars sur quatre ans pour venir en aide au Liban. Il y a encore deux semaines, le gouverneur de la BDL Riad Salamé estimait que le secret bancaire devait rester en vigueur au Liban.