Le Hezbollah est un obstacle à un accord avec Israël, affirme Yaïr Lapid

Le Hezbollah est un obstacle à un accord entre le Liban et Israël sur la délimitation de leur frontière maritime, a déclaré hier le nouveau Premier ministre israélien Yaïr Lapid. Cette déclaration intervient au lendemain de l’interception par l’armée israélienne de trois drones lancés par le Hezbollah en direction du champ gazier de Karish. Un fait confirmé par le parti samedi. « Samedi après-midi, trois drones non armés ont été lancés en direction du champ contesté de Karish pour des missions de reconnaissance », a indiqué le Hezbollah dans un communiqué. « La mission a été accomplie », a dit le parti sans autres précisions et sans faire mention de l’interception des drones par Israël.

Les tensions entre le Liban et Israël se sont exacerbées après l’arrivée début juin au large de l’État hébreu d’une plateforme gazière sur le champ de Karish, affrétée par Tel-Aviv. Le Hezbollah s’était alors positionné derrière l’État libanais tout en se disant « prêt à passer à l’acte », tandis que les responsables israéliens avaient affirmé qu’ils étaient préparés à défendre leurs infrastructures en cas d’attaque.

Pour le Liban, le champ de Karish se trouve dans une partie des eaux contestées avec Israël. L’État hébreu estime, lui, qu’il est situé dans sa zone économique exclusive. « Le Hezbollah poursuit sur la voie du terrorisme et sape la capacité du Liban à parvenir à un accord sur la frontière maritime », a affirmé Yaïr Lapid. « Israël continuera de se protéger, ainsi que ses citoyens et ses biens », a-t-il ajouté lors de la première réunion de son cabinet, quelques jours après la dissolution du Parlement, prélude à de nouvelles élections législatives en Israël.

Fadlallah : Le Liban est « fort »

À Beyrouth, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré qu’il s’attendait « à ce que (nous) parvenions à un accord sur le tracé de la frontière maritime avec Israël en septembre ». Au cours d’un entretien hier sur la chaîne LBCI, M. Bou Habib a rappelé que « les informations parvenues des États-Unis et des Nations unies font état de progrès dans les négociations ». Une déclaration qui ne cadre pas vraiment avec le son de cloche qui parvient du Hezbollah. Un député du parti, Hassan Fadlallah, a martelé hier que « la position du Liban est forte, celui-ci possède la puissance nécessaire, par le biais de la Résistance, pour faire valoir son droit et son besoin d’investir dans l’exploitation de ces ressources ». « Les responsables concernés devraient prendre les mesures pratiques qui s’imposent, sans craindre les menaces et les sanctions, a poursuivi le député lors d’un rassemblement populaire. Certains sont prêts à seconder le Liban dans les secteurs du gaz et de l’électricité, et ceux-ci ne craignent pas les sanctions américaines. »

En début de semaine, Washington avait déjà annoncé qu’Amos Hochstein, l’émissaire américain chargé des négociations indirectes entre Beyrouth et Tel-Aviv sur la frontière maritime s’était entretenu avec les responsables en Israël. Il a précisé que sa visite avait permis « une avancée dans l’objectif de réduire les différences » de points de vue entre les deux pays.