Le Premier ministre désigné Nagib Mikati a affirmé samedi qu'"aucun portefeuille ne peut être réservé de manière exclusive à une confession en particulier", nuançant toutefois ses propos en prônant le maintien d'un ministre chiite aux Finances afin de concilier le mouvement Amal et le Hezbollah. Il a en outre signalé avoir reçu des "informations encourageantes" au sujet des négociations sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël, estimant cependant que la situation dont il a eu vent peut "être encore améliorée". Ce dossier a été dernièrement ravivé avec l'arrivée d'une plateforme d'extraction gazière au large de l'État hébreu sur une zone qui pourrait être contestée par le Liban, et Beyrouth attend actuellement la réponse de Tel-Aviv sur sa proposition de délimitation, qui avait été exprimée lors d'une visite du médiateur américain Amos Hochstein il y a deux semaines.
"Par principe, je refuse de parler de portefeuilles ou de ministres réservés à une partie en particulier", a assuré M. Mikati à l'issue d'une réunion avec le chef de l'Église maronite Béchara Raï à Dimane, siège estival du patriarcat, selon des propos relayés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Nous devons former un gouvernement national, sinon le pays ne se redressera pas", a-t-il poursuivi. Interrogé au sujet du maintien du ministère des Finances aux mains du mouvement Amal, il a indiqué avoir "choisi un nouveau ministre et maintenu le portefeuille entre les mains de la même confession suivant la répartition" actuelle du cabinet sortant. Selon une mouture présentée au chef de l’État, et qui a fuité dans la presse, M. Mikati aurait choisi à ce poste l'ancien député Yassine Jaber, proche d'Amal, pour remplacer Youssef Khalil. Par contre, ce document prévoit de remplacer à la tête du ministère de l’Énergie le ministre sortant Walid Fayad (un grec-orthodoxe, proche du Courant patriotique libre) par Walid Sinno (sunnite), un homme d’affaires et expert en énergie, une suggestion qui a déplu au chef de l’État Michel Aoun, qui a prôné "l'unification des critères" pour la sélection des ministrables.
"J'avais déjà affirmé, lors d'un entretien télévisé, qu'aucun portefeuille ne peut être réservé de manière exclusive à une confession en particulier", a assuré M. Mikati. "Toutefois, dans cette situation particulière, et vu que le mandat du gouvernement sera limité, nous ne voulons pas ouvrir la voie à un désaccord au sujet du ministère des Finances", a-t-il expliqué. Selon lui, "l'important, c'est que le gouvernement accomplisse son devoir, qu'il s'agisse du gouvernement sortant ou du nouveau, en vue de parvenir calmement à la présidentielle", le mandat de Michel Aoun prenant fin en octobre. "Avant les législatives, je percevais des difficultés concernant l'élection d'un nouveau président", a-t-il confié, soulignant toutefois que, selon lui, aucune partie actuellement au Parlement ne souhaite le blocage.
Frontière maritime
Abordant la question de la frontière maritime avec Israël, le chef du gouvernement désigné a fait état "d'informations encourageantes qui lui sont parvenues et qui peuvent être encore améliorées". "Je ne les commenterai pas avant de voir la réponse officielle écrite à la proposition libanaise", présentée à Amos Hochstein, a-t-il souligné.
Vendredi, l'ambassadrice des États-Unis au Liban Dorothy Shea avait informé le chef de l’État et le président du Parlement des contacts effectués par le médiateur US avec les responsables israéliens concernant la délimitation de la frontière maritime avec le Liban.
commentaires (9)
Cette classe politique corrompue ne servira jamais le Liban. Pas d’électricité, pas d’eau etc . Tous dans la rue
Elias
21 h 44, le 03 juillet 2022