Shea informe Aoun et Berry des contacts entre Hochstein et Israël

L'ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, a informé vendredi le président libanais Michel Aoun et le chef du Parlement Nabih Berry des contacts effectués par l'émissaire américain Amos Hochstein avec des responsables israéliens concernant la délimitation de la frontière maritime avec le Liban.

Selon la présidence libanaise, les discussions entre M. Aoun et l'ambassadrice Shea au palais de Baabda ont porté sur les "résultats des contacts effectués par M. Hochstein auprès d'Israël concernant la délimitation de la frontière maritime et sur le progrès réalisé à ce niveau". "Les contacts libano-américains et américano-israéliens se poursuivront en vue de continuer l'examen de ce dossier", a ajouté un communiqué. Mme Shea s'est rendue à Aïn el-Tiné par la suite, où elle a informé Nabih Berry des mêmes développements.

Les tensions se sont ravivées entre les deux pays depuis l'arrivée d'une plateforme gazière dans le champ de Karish au large d'Israël sur une zone qui pourrait être contestée par le Liban. Au cours du mois de juin, le médiateur américain a poursuivi les négociations indirectes entre les deux parties.

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a annoncé lundi que M. Hochstein s'est entretenu la semaine dernière avec des responsables israéliens, ce qui a permis "une avancée dans l'objectif de réduire les différences" de points de vues entre les deux pays. Début juin, le diplomate avait visité Beyrouth, où les dirigeants libanais lui avaient communiqué une nouvelle proposition consistant à élargir la ligne 23 pour inclure la totalité du champ maritime de Cana dans l'espace maritime libanais.

Les pourparlers entre le Liban et Israël avaient été entamés sur la base des revendications libanaises officielles enregistrées en 2011 auprès des Nations unies, en référence au décret 6433/2011 portant sur une zone de 860 km2 délimitée par ce qui a été appelé ligne 23. Ils avaient été interrompus en mai 2021 lorsque la délégation libanaise de négociateurs avait annoncé sa volonté de réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2 limités par la ligne 29, coupant en deux le champ de Karish qui, selon l’État hébreu, se trouve dans sa zone économique exclusive reconnue par l’ONU. Mais pour être officialisée, cette revendication nécessitait l’amendement du décret 6433/2011, ce qui n’a jamais été fait par le Liban.