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Économie - Banque

Les employés de la BDL menacent, les membres de l’ABL affichent leur unité

Les employés de la BDL menacent, les membres de l’ABL affichent leur unité

Le président du syndicat des employés de la Banque du Liban Abbas Awada dans la cour intérieure de la BDL à Beyrouth, le 28 juin 2022. Photo P.H.B.

« Notre grève est un avertissement. Pour l’instant, nous restons courtois, mais ensuite, nous ferons mal », a prévenu hier le président du syndicat des employés de la Banque du Liban Abbas Awada lors d’un rassemblement dans l’enceinte de l’établissement dans le cadre d’une grève pour protester contre les poursuites judiciaires et accusations visant la banque centrale et ses effectifs.

« Cette nouvelle grève a lieu en raison de l’atteinte à notre dignité, ce que nous n’acceptons pas », a-t-il également déclaré, déplorant le fait que selon lui, « les employés sont convoqués à des enquêtes conduites comme s’ils étaient des criminels ». Le syndicat évalue à 800 le nombre de salariés de la BDL en grève hier, ce qui représente la quasi-totalité du personnel, hormis certains employés chargés de la maintenance technique quotidienne.

Cette mobilisation d’un jour visait à protester contre les « poursuites judiciaires et accusations » visant la Banque du Liban et ses effectifs, a précisé le syndicaliste. Si son organisme ne mentionne pas directement le gouverneur Riad Salamé, il reste que la convocation à une assemblée générale du syndicat a été annoncée dans la foulée des nouvelles poursuites engagées jeudi dernier à l’encontre de ce dernier par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun.

Quatre anciens vice-présidents de la BDL, l’ex-directeur du ministère des Finances Alain Bifani, ainsi que d’autres employés de la Banque du Liban et le cabinet d’audit Deloitte, qui avait audité la BDL en 2018, sont également visés. Mercredi dernier, la magistrate avait accompagné une patrouille de la Sûreté de l’État dans une perquisition à l’intérieur de la villa du gouverneur à Rabié (Mont-Liban).

L’ABL « unie »

Parallèlement à cette grève, l’Association des banques du Liban a publié un communiqué dans lequel elle indique que son conseil d’administration, qui s’est réuni lundi, a affirmé « l’unité » au sein de cette organisation, alors que al-Mawarid Bank avait suspendu son adhésion à l’association vendredi dernier et appelé les autres membres à faire de même. Dans la foulée, BankMed avait critiqué l’ABL et sa gouvernance, jugeant son comportement « inacceptable », sans pour autant claquer la porte. « Nous devons revoir l’ensemble de la structure de gouvernance et le processus de prise de décision au sein de l’ABL », avait alors indiqué la banque.

Ces critiques faisaient suite à la fuite d’une lettre adressée au Fonds monétaire international par un conseiller de l’ABL, Carlos Abadi, dans laquelle il qualifie d’« illégal et inconstitutionnel » le plan de redressement du gouvernement sans consultation préalable des membres de l’ABL. Après la diffusion de cette lettre, l’association avait toutefois précisé « ne pas s’opposer complètement à l’accord », sans pour autant prendre ses distances avec les propos de son conseiller.

Dans ce cadre, le conseil d’administration de l’ABL a indiqué hier qu’il est « nécessaire de conclure un accord avec le FMI » et que cela représente « le meilleur moyen » de relancer l’économie, tout en mettant en place les réformes nécessaires. À ce niveau, l’Association des banques ajoute que la répartition des pertes doit se faire de « manière juste et légale », de sorte à protéger « en priorité l’intégralité des déposants », et appelle l’État à assumer une partie des pertes, estimées à plus de 70 milliards de dollars.

Or, cette union ne semble toutefois pas s’étendre à l’intégralité des membres de l’association. Suite à la publication de son communiqué, Michel Accad, PDG de BankMed, a déclaré sur son compte Twitter que « l’ABL a publié une autre déclaration non pertinente, approuvée par une majorité de ses membres, réaffirmant sa position selon laquelle » l’État dispose de ressources suffisantes « pour couvrir le déficit. Or, ce n’est pas le cas, et c’est là que réside le problème ».En ce qui concerne le rôle de l’État, il indique qu’il « doit participer à couvrir les pertes, mais seulement à hauteur de ses capacités, et sans hypothéquer l’avenir des générations futures ».

« Notre grève est un avertissement. Pour l’instant, nous restons courtois, mais ensuite, nous ferons mal », a prévenu hier le président du syndicat des employés de la Banque du Liban Abbas Awada lors d’un rassemblement dans l’enceinte de l’établissement dans le cadre d’une grève pour protester contre les poursuites judiciaires et accusations visant la banque centrale...

commentaires (3)

Typique des organisations mafieuses : les soldati sont toujours solidaires des capi....

Michel Trad

20 h 59, le 29 juin 2022

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Typique des organisations mafieuses : les soldati sont toujours solidaires des capi....

    Michel Trad

    20 h 59, le 29 juin 2022

  • Foutez encore plus le bordel, ça ne pourra qu’être bénéfique. Il faut que tout le système en place saute avec les pourris pour qu’on puisse repartir sur une nouvelle équation.

    Lecteur excédé par la censure

    20 h 42, le 29 juin 2022

  • Il ne fait pas de doutes qu’aux échelons les plus bas les salariés n’étaient que des employés ordinaires exerçant leurs obligations quotidiennes. Mais dès que l’on monte dans la hiérarchie, en particulier aux échelons les plus élevés, les choses changent radicalement ! Il ne faut donc surtout pas mélanger les genres !

    LeRougeEtLeNoir

    00 h 25, le 29 juin 2022

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