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Économie - Conjoncture

Salaire minimum : accord entre le secteur privé, les syndicats et le ministre du Travail

Salaire minimum : accord entre le secteur privé, les syndicats et le ministre du Travail

Le ministre du Travail Moustapha Bayram (centre) entouré de représentants syndical et d’organisation patronale, ainsi que du président du Conseil économique et social Charles Arbid (2e en partant de la gauche). Photo DR

Réunis hier au Conseil économique et social (CES) à Beyrouth, des représentant des syndicats et du secteur privé, ainsi que le ministre du Travail Moustapha Bayram ont accordé leurs violons sur la nécessité de relever le salaire minimum au Liban en raison de la crise économique et financière que traverse le pays. Ainsi, celui-ci devrait être fixé entre « 2 millions et 2,6 millions de livres, pas moins, en plus des indemnités de transport journalières qui passeraient de 65 000 à 95 000 livres », a indiqué le président du CES Charles Arbid. À condition toutefois que les rémunérations des employés soient plafonnés à 5 millions de livres par mois.

S’ils devaient être adoptés, ces nouveaux montants devraient encore être revus par le comité de l’indice des prix, comprenant à peu près les mêmes acteurs présents hier au CES et dont la dernière réunion date du 27 octobre dernier. Avant cette date, cela faisait cinq ans que cette instance ne s’était pas réunie. Organe consultatif créé par le décret 4206 du 8 août 1981, ce comité peut soumettre ses recommandations au Conseil des ministres concernant le niveau des salaires ou le coût de la vie. C’est via un décret pris par un gouvernement en fonction qui pourrait imposer la majoration du salaire minimum. Dans le cas où le pays serait comme actuellement dirigé par un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, la décision peut passer via un décret itinérant (signé par le ministre concerné, le Premier ministre et le chef de l’État, et parfois le ministre des Finances).

L’inflation

Contacté par L’Orient-Le Jour, le président de l’Union nationale des syndicats des travailleurs (Fenasol) Castro Abdallah a regretté que la décision du CES n’aie pas été prise « en concertation avec toutes les parties », n’ayant pas été convié à la réunion, contrairement au président de la Confédération générale des travailleurs libanais Béchara Asmar. Il a affirmé s’être réuni avec le ministre du Travail, hier en début d’après-midi, pour évoquer la question, considérant que la majoration suggérée par le CES est insuffisante pour rattraper la perte de pouvoir d’achat des travailleurs les plus précaires dans une économie où « presque tous les prix en livres sont calculés par rapport au taux dollar/livre du marché ».

Longtemps stabilisée au taux moyen de 1 507,5 pour un dollar, la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur depuis le début de la crise. De fait, les 2 millions et 2,6 millions de livres mises sur la table valent respectivement 68,96 et 89,65 dollars (pour un taux d’environ 29 000 livres hier en journée), tandis que le plafond de 5 millions en vaut près de 172. Ces montants sont tous inférieurs aux 450 dollars que valaient les 675 000 livres de 2012 et que la majoration exceptionnelle mise en place par le « décret de la cherté de vie », signé le 13 mai dernier par le président Michel Aoun et imposant aux employeurs du secteur privé de majorer les salaires inférieurs à 4 millions de livres par mois d’un montant de 1,325 million de livres (des montants qui valent en dollars respectivement 137,9 et 45,69 au taux d’hier) Cette majoration est optionnelle au-dessus de 4 millions.

Pour Castro Abdallah, le salaire minimum actuel devrait se situer autour de 18 millions de livres, soit « l’équivalent de 600 dollars au taux de 30 000 livres pour un dollar, pour tenir compte de l’inflation des prix depuis 2012 et de l’impact de la dépréciation. Selon lui, le ministre du Travail « partage dans le fond » la position défendue par le Fenasol, mais il a affirmé que l’économie libanaise n’était pas en mesure d’absorber une telle hausse, d’autant plus que celle-ci devrait forcément être suivie par un ajustement similaire des rémunérations dans la fonction publique (dont la grille des salaires avait été ajustée en 2017).

Réunis hier au Conseil économique et social (CES) à Beyrouth, des représentant des syndicats et du secteur privé, ainsi que le ministre du Travail Moustapha Bayram ont accordé leurs violons sur la nécessité de relever le salaire minimum au Liban en raison de la crise économique et financière que traverse le pays. Ainsi, celui-ci devrait être fixé entre « 2 millions et 2,6...
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