
L’émissaire américain Amos Hochstein, le 9 février 2022 au palais de Baabda, avec le président Michel Aoun et l’ambassadrice US Dorothy Shea. Photo Dalati et Nohra
Viendra-t-il, ne viendra-t-il pas ? Un flou total entoure la visite annoncée par la présidence de la République et celle du Parlement du négociateur américain dans le dossier de la frontière maritime libano-israélienne, Amos Hochstein, suite à l’invitation officielle du Liban. Et ce une semaine après l’arrivée en Méditerranée orientale, au large d’Israël, d’une plateforme gazière destinée à extraire le gaz et le pétrole du champ Karish. Malgré les assurances locales sur l’imminence de cette visite, dimanche ou lundi, le conseiller principal américain à la Sécurité énergétique mondiale pourrait conditionner sa venue à la remise par les autorités libanaises d’une réponse officielle unifiée à la solution qu’il leur avait proposée en février dernier. Alors que le pays revendique officiellement une superficie maritime de 860 km2 délimitée par la ligne 23 auprès des Nations unies, sur base du décret 6433/2011, ses négociateurs ont présenté, au bout de quelques rounds de pourparlers indirects avec les Israéliens sous l’égide de l’ONU et la médiation américaine, une approche maximaliste de 1 430 km2 supplémentaires, bordée par la ligne 29. Cette dernière n’a jamais été officialisée. Elle est en revanche au cœur de tiraillements politiques. La proposition du médiateur américain fait état d’une ligne frontalière sinueuse qui suit partiellement la ligne 23 et dévie à mi-chemin vers la ligne Hoff pour accorder à Israël la totalité du champ Karish, de même qu’une partie du bloc 8. Par contre, elle crédite le Liban d’une importante partie du champ présumé d’hydrocarbures Cana, et n’en attribue qu’une petite partie à Israël.
Une visite conditionnée ?
Tout le monde attend donc M. Hochstein. L’Orient-Le Jour a appris d’une source proche du dossier que « la visite libanaise aura bien lieu aux dates prévues ». Mais selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, la venue au Liban du négociateur américain aurait lieu dans le courant de la semaine prochaine, uniquement si le Liban lui adressait une réponse écrite officielle et unifiée à sa proposition. C’est dans ce contexte que le chef de l’État Michel Aoun et le Premier ministre sortant Nagib Mikati multiplient les contacts pour réunir un Conseil des ministres exceptionnel au plus vite, dès le retour de Jordanie du chef du gouvernement.
Dans un souci de calmer les surenchères maximalistes concernant les revendications frontalières libanaises, M. Mikati a confirmé la tenue d’une réunion avec le président Aoun avant la fin de la semaine, pour étudier les mesures à prendre. Il a rappelé que la ligne 29 est une ligne de négociation, et que lui-même « n’est pas prêt à se lancer dans la moindre action improvisée susceptible de mettre le Liban en danger ». De même, le chef de l’État a promis de poursuivre ses efforts pour parvenir à des résultats positifs. « Nous allons demander à M. Hochstein de reprendre ses efforts pour redynamiser les négociations indirectes », a-t-il souligné dans un tweet de la présidence. Car Beyrouth attend de « pouvoir investir dans ses ressources pétrolières et gazières ».
Quelques heures plus tôt, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil avait haussé le ton. Dans un tweet, il avait suggéré que « le champ gazier de Karish ne puisse être exploité par Israël si le Liban ne peut lui aussi exploiter le gaz du champ Cana ». Une position qui n’est pas loin de la position maximaliste qui revendique la ligne 29 dans l’objectif d’accorder au Liban la totalité du champ Cana, et à Israël la totalité du champ Karish.
Le cas Nawaf Moussaoui
Autre rebondissement récent : le Hezbollah a chargé l’ancien député Nawaf Moussaoui de suivre le dossier de la frontière maritime. Cette annonce est la preuve que le parti chiite, qui s’est toujours positionné derrière l’État dans ce dossier hautement stratégique, se présente aujourd’hui comme un partenaire incontournable, vu l’expérience passée de M. Moussaoui dans les relations internationales. « Il est normal pour le Hezbollah de nommer quelqu’un de son camp pour suivre la question », estime le chercheur à l’Atlantic Council basé à Beyrouth Nicholas Blandford. « La nomination de Nawaf Moussaoui est le signe que le Hezbollah a décidé de s’occuper sérieusement de l’affaire vu les tiraillements sur la question », commente l’analyste politique proche du parti pro-iranien Kassem Kassir. « M. Moussaoui a longtemps été responsable des relations internationales au sein du Hezbollah. Il jouit d’une longue expérience dans le domaine », ajoute-t-il.
Même lecture de la part de l’analyste Fayçal Abdel Sater, également proche du parti chiite. « Cette nomination montre l’intérêt particulier du Hezbollah pour la richesse offshore en hydrocarbures, pour le dossier en suspens entre le Liban et l’ennemi israélien, dans un contexte de grand flou et d’indécision libanaise », observe-t-il. Car le rôle du responsable sera non seulement de « connaître le dossier en profondeur, mais de mener des concertations avec les différentes parties, sachant qu’il est décisif pour l’avenir du pays ».
La nomination de M. Moussaoui est aussi l’expression d’une réhabilitation par le Hezbollah du responsable, un temps écarté pour avoir mis le parti dans l’embarras : en février 2019, dans des propos polémiques, il avait affirmé que l’ancien président assassiné Bachir Gemayel avait été élu en 1982 « grâce aux chars israéliens », suscitant la colère des Kataëb et des Forces libanaises. Au terme de l’incident, le groupe parlementaire du Hezbollah a présenté ses excuses. Quelques mois plus tard, le député avait été impliqué dans une rixe armée dans un commissariat de Damour, pour venir au secours de sa fille, en conflit avec son ex-époux. Poursuivi par le tribunal militaire et accusé d’avoir ouvert le feu sur son ex-gendre, il a rendu son mandat de député, le 18 juillet 2019.
TOUT EST CLAIR MAINTENANT LE LIBAN N'A JAMAIS PENSE AU POINT 29 IL L'A UTILISE POUR QUE ISRAEL ACCEPTE LE POINT 23 SANS RIEN DEMANDER DE SA SUPERFICIE LES ISRAELIENS VONT FINALEMENT ACCEPTER LE POINT 23 EN TOTALITE OU PRESQUE ET NOUS VERRONS LE GENDRE FAIRE UN DISCOURT DE TRIOMPHE ABSOLU CAR SA TACTIQUE DE DEMANDER PLUS POUR NE RIEN DONNER DU POINT 23 AURA TRIOMPHE. ET PEUT ETRE LES USA DIMINUERONT UN PEU LEURS SANCTIONS CONTRE LUI. IL SE PRESENTERA A L'ELECTION PRESIDENTIELLE EN CLAMANT AVOIR REUSSI DANS SON PLAN DE GARDER TOUT LE POINT 23 GRACE A SON ASTUCE. ET DIRA AUX LIBANAIS QUE DES DEMAIN IL SIGNERA UN GRAND CONTRAT POUR EXPLOITER QUANA MAIS OUBLIERA DE DIRE COMBIEN SERONT LES COMMISSIONS A DISTRIBUER A NOS VAILLANTS HOMMES D'ETAT POUR AVOIR RUINE EUX MEMES NOTRE BEAU PAYS
12 h 48, le 10 juin 2022