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Culture - Programme

Le Festival de Baalbeck est « ALive » et la mission continue

Après deux ans d’absence de spectacles en présentiel, le Festival de Baalbeck signe son grand retour avec quatre soirées placées sous le slogan « We are ALive » pour célébrer la vie et le retour au direct. Avec le 8 juillet, une soirée inaugurale sur les marches du temple de Bacchus donnée par le maestro Loubnan Baalbaki et la chanteuse Soumaya Baalbaki.

Le Festival de Baalbeck est « ALive » et la mission continue

Adonis. Photo DR

La présidente du Festival de Baalbeck, Nayla de Freige, ne peut imaginer le Liban départi de son rôle de pôle artistique et culturel, sans l’ampleur et la générosité des temples de Baalbeck, sans la soif de création perpétuelle, dans sa tradition culturelle et dans son engagement auprès des jeunes. Pour elle, envisager un festival d’art ou de musique par ces temps difficiles, où les crises se succèdent, semble tenir du défi et d’une sorte de résistance culturelle, essentielle à la survie. Elle déclare être heureuse que les degrés du temple de Bacchus puissent à nouveau accueillir un public en présentiel, ces temples romains du Liban, rayonnant vers le monde et joignant l’histoire de ces architectures millénaires au talent de la nouvelle génération d’artistes et de musiciens libanais. « Tout au long des dernières années, le Festival international de Baalbeck a eu pour objectif de conserver son rôle de phare culturel, s’adaptant aux restrictions édictées tant par la pandémie que par les nouvelles réalités économiques du pays », souligne la présidente dans le communiqué qui a remplacé la traditionnelle conférence de presse, cette dernière ayant été annulée pour des raisons indépendantes de la volonté du festival. « Les éditions 2020 et 2021 du festival ont rencontré, à travers leur diffusion sur les réseaux sociaux, plus de 17 millions de vues, constituant certainement le plus important événement artistique jamais organisé », a tenu à rappeler Mme de Freige, par ailleurs PDG du groupe L’Orient-Le Jour.

Les « chevaliers de la culture »

Dans son mot transmis pour le lancement du festival, le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, a loué avec beaucoup de reconnaissance et de fierté les efforts déployés par le comité du festival de Baalbeck, remerciant chaleureusement ces chevaliers de la culture que rien n’arrête. « Heureux les efforts du comité des fêtes de Baalbeck. Heureux les participants aux nuits d’été, créateurs dans tous les domaines. Chanter, jouer et danser de la musique d’Orient et d’Occident, c’est une main que tend le Liban à l’Europe pour embrasser la beauté. » Dans un style lyrique et poétique, le ministre ajoute : « Comme les oiseaux retournent à leurs nids et les nuages à leurs mers, l’art retourne à Baalbeck, pour s’appuyer sur les six piliers, et résonner entre Bacchus et Jupiter, en présence de l’histoire vivante et palpitante. » Et d’ajouter : « Comme le chantait si bien Feyrouz : “Pour que les saisons reviennent chaque été dans les ruines du temple romain, une bougie sur ses marches, une rose à sa clôture et une goutte d’huile dans sa lampe”. »

Le ministre du Tourisme, Walid Nassar, a pour sa part applaudi l’initiative, « une nouvelle réussite dans le jalon du festival, synonyme de civilisation, de mélanges des cultures et de beauté ».

De son côté, Tanya Saadé Zeenny, la directrice générale déléguée de CMA CGM, principal partenaire du festival, souligne que « le groupe a décidé de renforcer encore plus sa présence au côté du festival, pour témoigner davantage de l’importance de mettre en avant la culture, à un moment où le Liban traverse une crise économique et sociale profonde ».

José Quevedo « Bolita ». Photo DR

Création perpétuelle et engagement inébranlable

La soirée inaugurale en live du Festival de Baalbeck 2022, le 8 juillet, s’annonce festive avec, au programme, du tarab, des airs folkloriques traditionnels ainsi que de nombreuses chansons bien connues du grand public. Afin de faire revivre la richesse de la musique traditionnelle libanaise, le festival a choisi l’une des voix les plus authentiques du Liban, celle de la chanteuse Soumaya Baalbaki. Le maestro Loubnan Baalbaki dirigera un orchestre de plus de 35 musiciens avec en accompagnement le chœur de Notre-Dame de Louaïzé.

Pour mémoire

« J’espère que nous pourrons reprendre “Baalbek mon amour” sur place cet été »

Figure incontournable de la scène musicale indépendante arabe, le quatuor Adonis, groupe d’indie-pop libanais réputé pour ses textes emblématiques en arabe et ses performances live époustouflantes, s’emparera de la scène le dimanche 10 juillet. Formé en 2011 par Anthony Khoury (chant, claviers) et Joey Abou Jawdeh (guitare), le duo a ensuite été rejoint par Nicolas Hakim à la batterie et Gio Fikany à la basse. Stouh Adonis (2012), le morceau de danse relatant des histoires d’aventures nocturnes sur les toits de la petite ville de banlieue du groupe qui a conquis le cœur de milliers de fans passionnés et dévoués, est le premier single du groupe. La notoriété du quatuor a cependant traversé les frontières. Le groupe s’est produit dans de grandes salles et festivals indépendants à travers le monde arabe, comme à l’amphithéâtre romain d’Amman, au Beirut Holidays Festival ainsi qu’au festival Step à Dubaï. Adonis a aussi composé pour l’Unicef, Netflix, Pepsi, Lipton, Globo TV au Brésil et le ministère libanais du Tourisme. En janvier 2021, pour la sortie de leur cinquième album studio, A’da, le groupe est acclamé par la critique. Adonis retrouvera son public à Baalbeck, sur les marches du temple de Bacchus, pour une prestation exceptionnelle où les quatre jeunes membres du groupe révèlent, pour la première fois, des titres inédits de leur nouvel album. Le festival, à travers cette soirée, continue sa mission d’encourager les jeunes talents libanais.

Jacopo Baboni Shilingi. Photo DR

Guitariste, compositeur de flamenco et producteur de disques, José Quevedo « Bolita » a commencé à jouer de la guitare à 14 ans avec des maîtres comme Jose Angel Lupion, Manuel Lozano « El Carbonero » et José Luis Balao, et a dirigé la scène flamenco durant de nombreuses années. Pour la première fois au Liban dans le cadre du festival, à l’Acropole de Baalbeck, il présentera son spectacle Caótico Trío, une adaptation de son grand concert primé Caótico, le 11 juillet, en collaboration avec l’ambassade d’Espagne. Combinant parfaitement le flamenco le plus traditionnel avec les sons du jazz, le spectacle de José Quevedo « Bolita » promet une belle soirée de flamenco-jazz.

Loubnan Baalbaki. Photo DR

José Quevedo « Bolita » sera accompagné par les artistes Rafael de Utrera au « cante » et Carlos Merino à la percussion. Pour le festival, cette soirée s’inscrit dans la tradition des échanges culturels avec l’Occident. À cette occasion, l’ambassadeur d’Espagne au Liban, Jesus Santos Aguado, dit espérer que le public du festival profitera de la prestation de Bolita dont la trajectoire a été marquée par le prix Giraldillo à la Bienal de flamenco de Séville.

Soumaya Baalbaki. Photo DR

Pianiste virtuose franco-libanais, Simon Ghraichy a été l’élève de Michel Béroff et Daria Hovora au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et de Tuija Hakkila à l’Académie Sibelius de Helsinki. Respecté par ses pairs pour sa virtuosité irréprochable et ses partis pris musicaux tranchés, il fut souvent surnommé la pop-star de la musique classique « parce qu’on dit qu’il la décoiffe ». Ghraichy s’est déjà produit dans la grotte de Jeïta en 2014 et a notamment participé au spectacle Ilik ya Baalbak conçu par Nabil el-Azan en 2015, qui était passé au théâtre du Jeu de Paume dans le cadre du festival d’Aix-en-Provence, avant d’être présenté à Baalbeck sur les marches du temple de Bacchus. Accompagné de la mezzo-soprano Fadia Tomb el-Hage, il avait interprété un morceau pour piano et voix, composé par Gabriel Yared sur un texte de Nadia Tuéni. C’est un spectacle original, spécialement conçu pour Baalbeck, alliant différents styles musicaux que Simon Ghraichy, pianiste virtuose, offrira à son public le 17 juillet.

Pour mémoire

Grand concert à Paris en soutien au Festival de Baalbeck

Ce soir-là, il sera accompagné par Rana Gorgani, une danseuse française d’origine iranienne qui, à travers sa maîtrise du tournoiement, dépasse les codes traditionnels. Invitée par Simon Ghraichy à créer ce spectacle avec lui, elle s’exprimera en dansant comme un derviche tourneur. Un troisième artiste se joindra à cette soirée du 17 juillet. Il s’agit de Jacopo Baboni Shilingi, un artiste issu de la musique dite « d’art » qui allie écriture et interactivité, et qui a été décrit par la presse internationale comme l’un des compositeurs les plus représentatifs de sa génération. Il est régulièrement invité pour des concerts et des représentations dans des salles « classiques » du monde entier. Compositeur de musiques électro-acoustiques reconnu pour ses compositions assistées par ordinateur et ses recherches musicales, Jacopo Baboni Shilingi assurera des interludes d’inspiration orientale qui serviront de ponts entre les différents morceaux de piano joués par Simon Ghraichy. Ce concert à trois, mélange de parfums orientaux et latins, de musique savante et populaire, de tradition classique et nouvelles technologies, à l’image de Baalbeck, sera présenté à l’Acropole.

Ce ne sera pas la première fois que ces trois artistes, soudés par une grande amitié, et qui rêvent de venir à Baalbeck, collaborent pour créer ensemble un spectacle original, spécialement conçu pour le temple du Soleil.

Rana Gorgani. Photo DR

Avec cette soirée, le festival renoue avec sa tradition d’initiateur de dialogue culturel, et renforce les liens vitaux entre l’Orient et l’Occident, une spécificité bien libanaise.

Billetterie dans toutes les branches de la librairie Antoine ainsi qu’à l’entrée de l’Acropole de Baalbeck.

Transport par bus à réserver également à la librairie Antoine.

Tél. : +961 1 697 310, ext. : 260.

Simon Ghraichy. Photo DR

Les dates

– Vendredi 8 juillet (soirée d’inauguration) : le maestro Loubnan Baalbaki et la chanteuse Soumaya Baalbaki.

– Dimanche 10 juillet : le quatuor Adonis.

– Lundi 11 juillet : le trio José Quevedo « Bolita ».

– Dimanche 17 juillet : Simon Ghraichy, Rana Gorgani et Jacopo Baboni Shilingi.

La présidente du Festival de Baalbeck, Nayla de Freige, ne peut imaginer le Liban départi de son rôle de pôle artistique et culturel, sans l’ampleur et la générosité des temples de Baalbeck, sans la soif de création perpétuelle, dans sa tradition culturelle et dans son engagement auprès des jeunes. Pour elle, envisager un festival d’art ou de musique par ces temps difficiles, où...
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