Chute du mur du Parlement

Petit geste symbolique mais prometteur est cette mesure enfin adoptée par le chef du législatif de lever les barrages artificiels en mur de béton et cages de fer, après l’élection, certes, des cadres de la thaoura comme nouveaux parlementaires. Mesure un peu tardive quelque deux ans après la double explosion au port et presque trois ans après la révolution d’octobre. Cette chute du mur du Parlement permettra-t-elle de plier une page sombre de notre histoire pour permettre au moins à ceux qui ont perdu leurs yeux par balle ou ont été à moitié paralysés lors des manifestations de revivre un nouvel espoir ? Les prochains jours nous le prouveront certainement, en espérant voir cette fois un Parlement au sang nouveau non tribal et non partisan s’attabler pour adopter des lois modernes applicables, et non des projets de lois qui ronflent toujours dans les tiroirs de l’hémicycle sans jamais voir le jour. Il faudra cette fois oser discuter sans tabous des lois qui divisent toujours les Libanais. Citons l’adoption du mariage civil comme premier pas pour bâtir une société civile et, plus tard, élire des représentants pour servir la nation et non la confession. Second pas, réviser cette loi électorale où, au nom du coefficient, un député peut être élu avec par exemple soixante-dix mille voix et un autre avec quelques centaines de voix, ce qui est injuste. Mais aussi permettre à l’électeur de choisir, comme il le souhaite et de diverses listes, son ou ses candidats préférés. Enfin, avec la chute de ce mur, ne plus avoir peur du peuple et des manifestations pacifiques, qui pourront se produire autour du Parlement cette fois, surtout que la situation économique est désastreuse. Plus de police privée partisane pour protéger les parlementaires, mais des policiers qui seront là pour protéger le peuple.

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