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Lifestyle - La Mode

Raphaëlle Macaron, nouvelle signature des campagnes Gucci

Adepte des collaborations avec de grands artistes contemporains, la maison Gucci a fait appel, pour le lancement de deux capsules de ses collections printemps/été 2022, au talent de l’artiste visuelle libanaise Raphaëlle Macaron.

Raphaëlle Macaron, nouvelle signature des campagnes Gucci

Campagne pour la capsule Gucci de la Saint-Valentin chinoise. Photo DR

Campagne pour la capsule Gucci de la Saint Valentin chinoise printemps/été 2022. Photo DR

La maison Gucci lance pour le printemps/été 2022 une nouvelle capsule de lunettes de soleil à grand cadre, inspirées des années 1970. À l’heure où l’industrie de la mode rivalise d’imprimés psychédéliques et d’ensembles en jersey à motifs op’art de couleurs vives, il était naturel que les accessoires suivent la tendance. La particularité de ces lunettes Gucci, deux modèles, un pour l’homme et un pour la femme, est qu’elles sont issues du recyclage. Durables, écoresponsables, elles répondent à une nouvelle philosophie de la marque qui s’oriente désormais vers une génération intransigeante sur le gaspillage des ressources et pour qui ces critères sont une valeur ajoutée.

Campagne pour la capsule Gucci de la Saint-Valentin chinoise printemps/été 2022. Photo DR

Le Liban, un champ d’opportunités inversées

La maison florentine dirigée par Alessandro Michele, qui collabore souvent avec des artistes contemporains pour personnaliser ses campagnes, a fait appel aux talents de l’artiste visuelle libanaise Raphaëlle Macaron pour mettre en scène ces nouvelles créations, vedettes de la saison. Caractérisées notamment par leur ligne claire, les illustrations de Raphaëlle Macaron reflètent sa culture à la croisée des mondes. Son esthétique pop se définit par des œuvres animées de calligraphies et typographies, une discipline qu’elle explore depuis ses débuts avec des résultats qui font mouche. Tout, chez elle, vibre de musiques et de rythmes nouveaux qu’elle recherche et découvre avec gourmandise et qui font régner sur un mode subliminal leur atmosphère dans ses dessins. Pas plus tard qu’en mars 2021, elle illustrait d’ailleurs en direct, et en pleine pause sanitaire, le live show expérimental du groupe électro-pop Acid Arab intitulé Climats.

Campagne pour la capsule Gucci de la Saint-Valentin chinoise printemps/été 2022. Photo DR

Illustratrice, entre autres, au New York Times, au New Yorker, à Society magazine, AIGA, Eye on Design ou Punch, cette artiste formée à l’ALBA affirme sentir fortement son appartenance à « un courant de jeunes femmes qui se renforcent les unes les autres, une jeunesse libanaise qui a eu un élan pour utiliser l’art comme plateforme de dénonciation ». « C’est comme ça que je gère mes émotions et mes névroses », nous confie par ailleurs celle dont les couleurs sont toujours en alerte pour soutenir les causes féministes et dénoncer les injustices sociales, notamment celles liées au racisme et à l’homophobie. Raphaëlle Macaron participe aussi, plume au clair, au grand combat de sa génération contre le réchauffement climatique. « Le fait de grandir au Liban m’a offert (malheureusement) beaucoup d’opportunités en ce sens. J’y tiens beaucoup, c’est mon identité d’artiste et de femme », affirme-t-elle.

Campagne pour les lunettes Gucci printemps/été 2022 modèle homme. Photo DR

Variations sur un logo

Basée à Paris depuis quelque temps, la jeune femme se rend au printemps dernier à Los Angeles où se donne une petite exposition de ses œuvres. C’est là qu’elle reçoit un e-mail de Gucci. La maison de luxe s’intéresse à son travail et lui propose une collaboration pour la campagne de lancement d’une capsule de deux paires de lunettes écologiques. Heureuse de découvrir qu’elle pouvait finalement travailler à distance, où qu’elle se trouve, Raphaëlle Macaron avait décidé de prolonger son séjour par un saut au Mexique. « Là-bas, c’était le printemps et je découvrais une nature d’une richesse extraordinaire, des plantes que je n’avais jamais vues avant. Gucci demandait quelque chose de floral, une palette végétale, naturelle, et j’avais déjà ma documentation », sourit l’artiste, reconnaissante « d’avoir la chance de pouvoir investir ses inspirations dans des projets de commande ». S’il est vrai que Gucci lui fait confiance, elle demeure consciente qu’on ne peut pas trop jouer avec les codes des grandes maisons. Elle n’en prend pas moins le risque, parce que c’était irrésistible et qu’elle adore créer des typographies, de composer trois nouvelles variations sur le logo Gucci qu’elle intègre à ses illustrations. À l’arrivée, ses trois propositions sont toutes validées et l’une d’elles est même transformée en animation.

Campagne pour les lunettes Gucci printemps/été 2022 modèle femme. Photo DR

Le défi pastel

L’histoire ne s’arrête pas là. Son projet enthousiasme ses commanditaires, et à peine la campagne des lunettes livrée, Gucci lui commande aussitôt une nouvelle collaboration, plus ample cette fois, pour une capsule d’accessoires dédiés, dans le cadre de la collection printemps/été 2022, à la Saint-Valentin chinoise qui tombe le 20 mai, soit 5/20 ou 520, un nombre qui se prononce en chinois comme « Je t’aime ». Pour les huit illustrations de la commande, dont trois animées, la consigne est de mettre en scène les produits de la capsule baptisée « Blooming Love » dans un cadre floral, poétique et léger. « À L.A., l’architecture, les paysages, les voitures vintage surtout m’avaient déjà nourrie de ces coloris pastel que je n’ai pas l’habitude d’utiliser. Comme je n’avais pas envie de me répéter, et que j’avais carte blanche, je suis sortie de ma zone de confort. Pas de typographie cette fois, mais une palette pastel et le bonheur de relever le défi sur un projet qui m’emmenait là où je n’ai pas l’habitude d’aller. »

Raphaëlle Macaron par elle-même. Photo DR

Le style, « une manière de contourner un défaut »

Par-delà le dessin et le message qu’il véhicule, s’impose dans ce contexte un questionnement sur le rapport à la mode et au vêtement. Pour Raphaëlle Macaron, le style se définit par les défauts et faiblesses de chacun, et la manière dont on les contourne, dont on essaie de les cacher. Cela s’applique aussi à la manière dont on s’habille, affirme-t-elle : « Il s’agit d’une osmose avec un lieu, un moment, mais aussi une expression personnelle. » Dans ses valises, on trouvera en tots cas plus de disques que de vêtements. Une manière d’épouser le rythme intime des pays qu’elle visite et de le laisser scander ses images intérieures avant de les mettre au jour.

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commentaires (4)

Bon sang ne saurai mentir , puisse le vivifiant Pastel de Raphaelle effacer et remplacer le noir vif de notre quotidien.

joseph raffoul

16 h 30, le 25 mai 2022

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Commentaires (4)

  • Bon sang ne saurai mentir , puisse le vivifiant Pastel de Raphaelle effacer et remplacer le noir vif de notre quotidien.

    joseph raffoul

    16 h 30, le 25 mai 2022

  • Merci à l'OLJ de nous introduire ces libanais et libanaises aux doux parfums du Vrai Liban. Merci bien sûr à Ms. Macaron pour son art.

    Wlek Sanferlou

    15 h 28, le 25 mai 2022

  • Magnifique article qui met joliment en lumière une Magnifique personne que j’ai eu la chance de connaître et de soigner bébé Très beau parcours !❤️

    Noha Baz

    11 h 14, le 25 mai 2022

  • Bravo l'Artiste ,,,, C'est gräce à des personnes comme vous qu'ils ne pourront pas transformer le génie de notre pauvre pays ,,, Carry on ,,,

    Azar Tony

    08 h 48, le 25 mai 2022

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