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Économie - Crise

Les ordres professionnels reprochent à l’ABL de déformer le contenu de leurs échanges

Selon des sources, les ordres considèrent fermement que les banques ne peuvent se dérober à leur responsabilité parce qu’elles ont continué à financer l’État et à placer de l’argent à la BDL alors qu’elles connaissaient la réalité financière du pays.

Les ordres professionnels reprochent à l’ABL de déformer le contenu de leurs échanges

Les représentants des ordres des professions libérales et de l’Association des banques se sont réunis jeudi. Photo ABL

Des sources au sein des ordres des professions libérales, plus particulièrement de la commission pour la protection des droits des déposants qui y a été formée en décembre dernier à l’ordre des avocats de Beyrouth, ont reproché à l’Association des banques du Liban (ABL) d’avoir « déformé » le contenu de leur réunion commune jeudi.

Elles ciblent plus particulièrement un communiqué publié dans l’après-midi de la même journée et dans lequel l’ABL affirme en substance que le secteur bancaire et les ordres font front commun contre l’État concernant le sujet de la « restitution des dépôts ». Ceux-ci ont été virtuellement confisqués par les restrictions bancaires illégales en place depuis 2019 et qui ont contribué à l’effondrement de la livre. L’État, qui discute avec le Fonds monétaire international en vue de débloquer une assistance financière, envisage de ponctionner sèchement une partie des dépôts qui restent (en baisse de près de 50 milliards de dollars en comptabilisant la portion des dépôts en livre au taux officiel de 1 507,5 livres, selon de récents chiffres compilés par Byblos Bank). Les fonds en devise soumis aux restrictions (dollars bancaires ou lollars) ne peuvent être actuellement retirés qu’en livres à des taux inférieurs à ceux du marché, ou alors en dollars mais avec une décote.

Des revenus hypothétiques
Dans son communiqué, l’ABL a notamment rapporté une déclaration attribuée à son président Salim Sfeir indiquant que « les banques et les déposants sont dans le même bateau » avant de considérer que l’État « avait la responsabilité de prendre en charge les pertes de la Banque du Liban », où le secteur bancaire possède des dizaines de milliards de dollars de créances, via les certificats de dépôt. L’ABL a ajouté que les banques locales n’étaient responsables que des pertes liées aux emprunts qu’elles avaient concédés, que ce soit au secteur privé ou à l’État. Comme l’expliquait l’expert financier Mike Azar dans nos colonnes mardi, les banques doivent actuellement 100 milliards de dollars aux déposants, la BDL doit 80 milliards de dollars aux banques, mais n’a plus que 11 milliards de dollars de devises fortes, sans compter l’or dont elle ne peut disposer. Les eurobonds (titres de dette de l’État en devise), dont les banques et la BDL se partagent une partie, sont perdus depuis le défaut annoncé en mars 2020 et tant que la dette libanaise n’a pas été restructurée. Or, selon les sources contactées, le communiqué de la réunion, organisée par une tierce partie, a été rédigé unilatéralement par l’ABL, « sans concertation » avec les ordres, et ne reflète en aucun cas une « position commune ». Elles soulignent que les ordres considèrent fermement que les banques ne peuvent se dérober à leur responsabilité parce qu’elles ont continué à financer l’État et à placer de l’argent à la BDL alors qu’elles connaissaient la réalité financière du pays (les déficits cumulés par un État improductif et corrompu, comme les dispendieuses politiques de stabilisation du taux de change entreprises par la BDL).

Les sources considèrent en outre que l’ABL tente de manipuler l’opinion en affirmant que l’État pourrait titriser les revenus potentiels des réserves supposées d’hydrocarbures offshore du pays pour couvrir les dépôts sans que les banques n’aient à mettre la main à la poche, évoquant un potentiel de 354 milliards de dollars, voire 1 000 milliards, évoqué par trois sociétés, dont Spectrum. La société britannique spécialisée dans l’ingénierie sismique avait été chargée de lancer des études dans la zone économique exclusive du Liban dans les années 2010. « Or non seulement le potentiel du Liban n’a toujours pas été confirmé, vu que les travaux d’exploration n’ont pas été finalisés, mais en plus, s’il devait l’être, l’État mettrait plusieurs années à encaisser les premiers revenus. Des titres basés sur des revenus hypothétiques ne valent rien et l’argument employé par l’ABL constitue juste une tentative de noyer le poisson », a assuré une des sources contactées.

Les sources assurent cependant que « les ordres ne sont pas contre l’idée de continuer d’échanger avec l’ABL » pour trouver une solution globale concernant les dépôts confisqués et des aménagement pratiques pour gérer les nombreuses contraintes au quotidien. Pour rappel, les ordres professionnels ont récemment chargé leurs représentants légaux d’entamer des procédures pour obtenir la rétrocession des fonds bloqués par les restrictions bancaires dans la valeur à laquelle ils ont été déposés. 

Des sources au sein des ordres des professions libérales, plus particulièrement de la commission pour la protection des droits des déposants qui y a été formée en décembre dernier à l’ordre des avocats de Beyrouth, ont reproché à l’Association des banques du Liban (ABL) d’avoir « déformé » le contenu de leur réunion commune jeudi.
Elles ciblent plus particulièrement un...

commentaires (1)

treve de tergiversation. bdl, etat libanais, banques. le deposant n'y a rien a voir de leur echec tous reunis. le deposant n'a de comptes a exiger QUE des banques. la banque exige des garanties couvrant une bonne partie du montant d'un credit octroye a un client. ce dernier n'arrive pas a honorer sa dette la banque a vite fait mettre la main sur la garantie assuree prealablement ET intenter proces, menancer de mettre en faillite le client. SOIT ce n'est que justice. ALORS POUR L'AMOUR DU CIEL -du diable- pourquoi elles l'etat libanais & la bdl insistent ils a ne pas traiter le deposant egalement au traitement qui lui est impose ?

Gaby SIOUFI

11 h 18, le 24 mai 2022

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Commentaires (1)

  • treve de tergiversation. bdl, etat libanais, banques. le deposant n'y a rien a voir de leur echec tous reunis. le deposant n'a de comptes a exiger QUE des banques. la banque exige des garanties couvrant une bonne partie du montant d'un credit octroye a un client. ce dernier n'arrive pas a honorer sa dette la banque a vite fait mettre la main sur la garantie assuree prealablement ET intenter proces, menancer de mettre en faillite le client. SOIT ce n'est que justice. ALORS POUR L'AMOUR DU CIEL -du diable- pourquoi elles l'etat libanais & la bdl insistent ils a ne pas traiter le deposant egalement au traitement qui lui est impose ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 18, le 24 mai 2022

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