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Politique - Diplomatie

Le Trésor US sanctionne un homme d'affaires libanais accusé de financer le Hezbollah

Une des entreprises d'Ahmad Abdallah condamnée par l'OFAC "a été utilisée pour importer du pétrole iranien" vers le Liban.

Le Trésor US sanctionne un homme d'affaires libanais accusé de financer le Hezbollah

Un drapeau du Hezbollah brandi par des personnes rassemblées dans la Békaa pour célébrer l'arrivée d'un camion de carburant en provenance d'Iran, en septembre 2021. Photo AFP

Le Trésor américain a imposé jeudi un nouveau train de sanctions à l'encontre d'un homme d'affaires libanais accusé de financer le Hezbollah, classé comme organisation terroriste par Washington, ainsi que cinq de ses associés et huit de ses entreprises, au Liban et en Irak. 

Cet homme, Ahmad Jalal Reda Abdallah, est "un responsable et membre actif du réseau financier international du Hezbollah", selon le communiqué du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor, qui annonce les sanctions. "Il a soutenu le Hezbollah pendant des décennies et a effectué de nombreuses activités commerciales dans plusieurs pays, dont les profits ont été transférés" au parti chiite. Il "coordonne ses activités professionnelles et budgets avec des individus déjà sanctionnés pour faciliter les apports financiers" du parti chiite, ainsi qu'avec des responsables des gardiens de la révolution iraniens "qui ont facilité des transferts financiers pour plusieurs entreprises" de cet homme d'affaires, pour le compte du parti de Hassan Nasrallah. Parmi les entreprises fondées par M. Abdallah se trouvent notamment des usines d'équipements médicaux, des sociétés d'assurance et immobilières et des entreprises de construction, ainsi que des sociétés de production de produits alimentaires "qu'il a considéré comme étant moins susceptibles d'être la cible de sanctions". L'homme d'affaires a également "tenu des réunions avec de hauts responsables politiques et des hommes d'affaires au Liban, pour le compte du Hezbollah". 

En plus de cet homme, l'OFAC vise avec ses sanctions son "réseau". Se retrouvent donc notamment sur la liste des sanctions plusieurs employés d'Ahmad Abdallah, comme Hussein Attié et Joseph Haïdamous, qui l'ont aidé à établir de nouvelles sociétés au Moyen-Orient "au profit du Hezbollah". Des membres de la famille de M. Abdallah sont également sanctionnés, comme ses frères Hussein et Ali, qui l'ont aidé dans ses investissements et ont eu procuration sur ses comptes, ainsi que son fils, également prénommé Hussein.

Importation de pétrole iranien
Le Trésor américain sanctionne aussi une série d'entreprises détenue par Ahmad Abdallah. La principale, United General Holding SAL, "a été utilisée par M. Abdallah et des responsables du Hezbollah pour importer du pétrole iranien" au profit du parti chiite. Une des filiales de ce groupe, al-Moukhtar Products Co. SARL, consacrée à l'import-export de vivres entre le Liban, la Turquie, l'Iran, la Syrie et l'Irak, a été ouverte par Ahmad Abdallah pour mieux échapper aux sanctions, selon l'institution américaine.
En septembre 2021, après un été marqué par de graves pénuries de carburant, le Hezbollah avait acheminé au Liban des cargaisons d'essence et de mazout en provenance d'Iran, faisant fi des sanctions internationales à l'encontre de Téhéran. Cette initiative avait fait scandale dans les milieux souverainistes libanais et avait été dénoncée comme une "campagne de communication" par les États-Unis, qui n'avaient pas toutefois sanctionné le Liban pour ces importations.

Dans son long communiqué, l'OFAC épingle également le "modus operandi" du parti chiite, qui "utilise comme couverture des entreprises qui semblent légitimes pour générer des revenus", ainsi que les efforts du parti pour "établir des sociétés avec des structures opaques lui permettant de cacher son implication dans leurs affaires et dans des activités criminelles". 

Suite aux sanctions imposées, "tous les biens et intérêts dans les biens des individus nommés ci-dessus, et de toutes les entités qui sont détenues, directement ou indirectement, à 50% ou plus par eux, individuellement ou avec d'autres personnes bloquées, qui sont aux États-Unis ou en possession ou sous le contrôle de personnes américaines, doivent être bloqués et signalés à l'OFAC". Ces sanctions excluent toutefois les entités "autorisées par une licence générale ou spécifique émise par l'OFAC" et celles qui seraient "exemptées d'une autre manière".

Les États-Unis prennent régulièrement des sanctions à l’encontre de membres du Hezbollah et d'hommes d'affaires accusés de financer ses activités. En novembre 2020, Gebran Bassil, chef du parti aouniste, Ali Hassan Khalil, bras droit du président de la Chambre Nabih Berry, et Youssef Fenianos, du courant chrétien des Marada, avaient été ciblés par l'OFAC pour corruption et liens avec le Hezbollah. 

Le Trésor américain a imposé jeudi un nouveau train de sanctions à l'encontre d'un homme d'affaires libanais accusé de financer le Hezbollah, classé comme organisation terroriste par Washington, ainsi que cinq de ses associés et huit de ses entreprises, au Liban et en Irak. Cet homme, Ahmad Jalal Reda Abdallah, est "un responsable et membre actif du réseau financier international du...

commentaires (1)

Malgré toutes les sanctions, ces gens là sont toujours libres et ont eu le culot de se présenter aux élections des législatives. Mais le pire c’est que des libanais ont trouvé normal de voter pour eux, eux, qui les ont dépouillés et humiliés et même essayé de les tuer eux et les membres de leurs familles, dans une explosion qui a ravagé une grande partie de leur capitale dans le but de les affamer et de priver le pays de sa denrée essentielle qui est le blé dont les silos étaient gorgés pour quelques années de provisions, qui s’est avéré efficace puisque le prix du pain n’a cessé de grimper, ce pain qui reste le seul repas de beaucoup de familles qui du coup n’ont plus rien à se mettre sous la dent sans parler des morts par centaines qui eux sont passés dans les pertes et profits et dommages collatéraux. Aucun de ces malotrus n’a été inquiété, par contre c’est le juge en charge de cette affaire qui a été sanctionné. Non mais quel peuple!

Sissi zayyat

11 h 36, le 20 mai 2022

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Commentaires (1)

  • Malgré toutes les sanctions, ces gens là sont toujours libres et ont eu le culot de se présenter aux élections des législatives. Mais le pire c’est que des libanais ont trouvé normal de voter pour eux, eux, qui les ont dépouillés et humiliés et même essayé de les tuer eux et les membres de leurs familles, dans une explosion qui a ravagé une grande partie de leur capitale dans le but de les affamer et de priver le pays de sa denrée essentielle qui est le blé dont les silos étaient gorgés pour quelques années de provisions, qui s’est avéré efficace puisque le prix du pain n’a cessé de grimper, ce pain qui reste le seul repas de beaucoup de familles qui du coup n’ont plus rien à se mettre sous la dent sans parler des morts par centaines qui eux sont passés dans les pertes et profits et dommages collatéraux. Aucun de ces malotrus n’a été inquiété, par contre c’est le juge en charge de cette affaire qui a été sanctionné. Non mais quel peuple!

    Sissi zayyat

    11 h 36, le 20 mai 2022

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