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Politique - Législatives

A Baalbeck-Hermel, le tandem chiite ne rafle pas toute la mise

Lecture à chaud des résultats dans la circonscription de la Békaa III.

A Baalbeck-Hermel, le tandem chiite ne rafle pas toute la mise

Des affiches électorales des Forces libanaises à Beyrouth. Joseph EID / AFP

Dans la circonscription de la Békaa III (Baalbeck-Hermel), les Forces libanaises ont réussi à conserver leur siège maronite avec Antoine Habchi, mais ont perdu un siège sunnite. Les neuf autres députés élus proviennent de la liste menée par le tandem chiite Hezbollah-Amal. Dans cette région, le scrutin s'est déroulé sur fond de violences entre partisans des deux camps et de violations flagrantes des règles électorales.

Les résultats

- Associés au Courant patriotique libre et au Parti syrien national social (PSNS), les partis chiites Hezbollah et Amal ont présenté une liste qui a dominé de loin ses concurrentes, raflant ainsi 9 sièges sur 10 : 6 chiites (Jamil Sayyed, Hussein Hajj Hassan, Ghazi Zeaïter, Ali Mokdad, Ibrahim Moussaoui et Ihab Hamadé ), 1 grec-catholique (Samer el-Tom, soutenu par le CPL) et 2 sunnites (Yanal Solh et Melhem Hojeiri).

- La seule liste concurrente qui a atteint le coefficient électoral est celle soutenue par les FL et l’ancien Premier ministre Fouad Siniora. Si elle a réussi à reconduire Antoine Habchi au siège maronite, elle a perdu le siège sunnite du député sortant haririen Baker Hojeiri.

Ce qu’il reste à savoir

Il faut attendre les résultats officiels pour estimer la participation des sunnites, qui représentent environ 14% des électeurs de la circonscription. En 2018, ceux-ci avaient soutenu la liste des FL alliés alors avec le Courant du Futur de Saad Hariri. Mais avec le retrait de ce dernier, une forte abstention des électeurs sunnites était attendue. A l’échelle de la circonscription, le taux de participation s’élève à près de 49%, en net recul par rapport à 2018, lorsque 60% des électeurs s’étaient mobilisés. Une abstention des haririens pourrait expliquer la perte du siège sunnite des FL, malgré le soutien de Fouad Siniora.

Ce qu’il faut retenir

- L’objectif du Hezbollah était de retrouver son hégémonie sur la région, alors que les FL et le Futur avaient fait ensemble une percée en 2018 en prenant le siège maronite et un siège sunnite. Le tandem chiite y est arrivé partiellement, ne parvenant pas à récupérer le siège maronite, réattribué à Antoine Habchi. Et ce alors que le parti de Dieu a exercé des pressions menant notamment au retrait de deux candidats chiites de la liste FL. Des incidents ont par ailleurs été rapportés durant la journée de vote, les deux parties s’accusant mutuellement de provocations. Selon certains médias, des délégués du parti chrétien auraient en outre été expulsés de certains bureaux de vote. D'autres infractions ont aussi été signalées : des sympathisants du Hezbollah auraient remplacé des bulletins de vote dans un bureau de vote.

- Le CPL fait son entrée dans la région pour la première fois avec le député grec-catholique Samer el-Tom. Un siège qui aurait fait l’objet d’un échange avec le Hezbollah, le candidat chiite Raëd Berro se présentant à Jbeil sur la liste du parti orange.

- Le député sortant prosyrien Jamil Sayyed est reconduit avec un score préliminaire d’environ 9 000 voix, qui n’atteint pas le tiers de sa performance de 2018, lorsqu’il avait attiré 33 223 votants. Un coup dur pour le député, qui fait écho à la défaite d’autres candidats prosyriens comme Elie Ferzli dans la Békaa II et Assaad Hardane au Liban-Sud III.

Dans la circonscription de la Békaa III (Baalbeck-Hermel), les Forces libanaises ont réussi à conserver leur siège maronite avec Antoine Habchi, mais ont perdu un siège sunnite. Les neuf autres députés élus proviennent de la liste menée par le tandem chiite Hezbollah-Amal. Dans cette région, le scrutin s'est déroulé sur fond de violences entre partisans des deux camps et de violations...

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