Ce matin, en me levant, j’ai ouvert le Larousse. Je cherchais à comprendre tous les sens de « patience ». En voilà quelques définitions : « Qualité de celui qui supporte une situation avec calme » ; « Qualité de quelqu’un qui peut attendre longtemps sans irritation ni lassitude. » Et le patient a de la patience. Comment appeler une personne qui, sans lassitude, affronte un mal, une maladie à la fois invisible et omniprésente ? Un courageux, un brave, un résilient. Vous savez, je dis toujours la maladie n’est pas une punition. C’est un combat qui fait partie du quotidien des patients. Ces derniers s’y adaptent avec le support et l’amour de leurs proches. Malgré les visites régulières à l’hôpital, les tests, les traitements et tous leurs maux, ils continuent à vivre et à rêver. Ils continuent de garder espoir, en dépit du vocabulaire et jargon « agressants » : envahissement, stade avancé et progression. Les patients ne sont ni coupables ni perdants. Ils ne perdent pas leur bataille, ils nous quittent et atteignent une ultime fin, la leur, qui est différente de la nôtre. Le patient est, aux yeux de sa famille et de ses proches, le héros de sa propre bataille.
Sommes-nous les perdants ? Nous qui les perdons de vue, qui ne pourrons plus les revoir, les entendre et chérir les beaux moments à leur côté ? Oui peut-être, probablement. Je vous invite ainsi à parler de courageux, de combattant et de bon vivant, mais pas de perdant.
Mustapha TEHFE
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