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Lifestyle - Un peu plus

Tout est encore possible

Tout est encore possible

Photo M.A.

En octobre 2019, lorsque nous nous sommes emparés des rues, nous pensions que nous réussirions à évincer nos politiciens en un claquement de doigts. Nous avons cru qu’après la démission de Saad Hariri, les autres allaient suivre. Il aurait été logique que face à un mouvement populaire de cette envergure, le président de la République et les députés décident de démissionner. On y a cru quelque temps. On a cru que la pression les pousserait à dégager une bonne fois pour toutes, mais on avait oublié que rien ne pouvait décrotter cette classe dirigeante, engluée sur leurs sièges depuis des lustres. Après le 4 août, on n’a pas pensé une seule minute qu’ils auraient l’indécence de rester au pouvoir, nous riant au nez mais aussi au nez de la communauté internationale. De procès en sanctions, en passant par différentes plaintes, rien ne les a ébranlés. Aucune considération ni conscience. Rien. Nous avons donc tout misé sur ces élections parlementaires, sachant que tout ce que nous avions entrepris jusqu’à maintenant n’avait pas porté ses fruits. Ni les scandales, ni les dossiers étalés au grand public, ni les intimidations dans les lieux publics, ni les articles dans la presse, ni les rapports, ni les vidéos postées sur les réseaux sociaux. Ces élections qui, malgré le fait qu’elles sentent malheureusement le soufre, sont notre dernière cartouche. La dernière pour les déloger ou tout du moins, pour avoir assez de poids au sein du Parlement afin de faire entendre notre voix et ne plus les laisser faire. Parce que ce Parlement élira non seulement le président de la Chambre, mais aussi celui de la République. Celui ou celle qui reprendra (ou pas) la destinée du pays entre ses mains. Celui ou celle qui composera un cabinet juste (ou pas). Ce Parlement fera passer (ou pas) des lois en faveur du peuple libanais, donnera (ou pas) son indépendance à la justice, mettra (ou pas) les banques, la Banque du Liban et son gouverneur devant leurs responsabilités. Ce Parlement-là pourra (ou pas) changer la donne.

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Ces élections sont cruciales et à la veille et à trois jours du vote des expatriés, et à dix jours de celui des Libanais résidant au Liban, un grand nombre de Libanais sont encore indécis. Voter, ne pas voter, voter blanc, voter pour qui, contre qui, quelle liste ? Et le pire, revoter encore pour les mêmes. Parce que malgré tout ce qu’ils ont fait (et surtout pas fait), beaucoup les croient encore. Ils croient encore à leurs discours populistes et mensongers. Ils croient encore qu’ils sont les seuls à protéger leur confession. Ils croient encore que ce sont eux qui les aident, qui leur payent une hospitalisation, la scolarisation d’un enfant, face à un État failli… alors que l’État, c’est eux. Et une grande partie du peuple va voter encore une fois pour eux. Il va voter pour ces crapules qui les ont privés d’électricité, de nourriture, d’eau, de leur argent. Il va voter pour ces ordures et leur donner une nouvelle légitimité. Une légitimité retrouvée alors que durant ces deux dernières années, elle avait été remise en question. Cette légitimité, s’ils sont réélus, va leur permettre d’aller encore plus loin dans l’oppression, la corruption, le vol. Ils vont être blanchis de toutes les exactions qu’ils ont commises. Blanchis de l’explosion du port. Les victimes ne reposeront jamais en paix et justice ne sera jamais faite.

Le billet de Fifi Abou Dib

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Voter pour eux, quels qu’ils soient, ne changera rien, et ne fera qu’ensevelir le Liban dans sa tombe. Voter pour eux ne nous ramènera pas l’électricité, ni l’eau, ni notre argent, ni l’éducation, ni les médicaments, ni la livre à un taux décent. Et encore moins notre dignité. Voter pour eux, qui qu’ils soient et quels que soient leurs messages erronés de bouclier face au Hezb, de volonté d’en finir avec la corruption, de promesses, sonnera le glas de ce pays qu’est le nôtre. Et même si l’opposition s’est démantelée, même si elle nous a déçus, encore une fois, les listes qui se présentent dans toutes les circonscriptions sont solides. Et qu’on aime ou qu’on déteste tel ou tel candidat, qu’on ne les connaisse pas, qu’on ait peur de leurs capacités, de leur manque d’expérience, de leur programme un peu bancal, ils seront mieux que n’importe lequel de ces criminels. N’importe lequel !

Chroniqueuse, Médéa Azouri anime avec Mouin Jaber « Sarde After Dinner », un podcast où ils discutent librement et sans censure d’un large éventail de sujets, avec des invités de tous horizons. Tous les dimanches à 20h00, heure de Beyrouth.

Épisode du 1er mai : tout ce que vous devez savoir à propos des élections parlementaires de 2022.

https://youtu.be/N-6izs7fdAU

En octobre 2019, lorsque nous nous sommes emparés des rues, nous pensions que nous réussirions à évincer nos politiciens en un claquement de doigts. Nous avons cru qu’après la démission de Saad Hariri, les autres allaient suivre. Il aurait été logique que face à un mouvement populaire de cette envergure, le président de la République et les députés décident de démissionner. On y...

commentaires (1)

Non Madame ! mettre dans le meme sac ceux qui ont averti qu'on allait a la catastrophe et a la ruine financiere et ceux qui nous y'ont conduit est outrageant. Confondre le citoyen respectueux (et son affiliation politique) payeur d'impot et celui qui n'a fait que plonger ses doights crochus dans la caisse (encouragé par son Tandem ou son ersatz de croix gammée) est tres leger. Amalgamer la victime et l'assassin merite un autre adjectif que je n'utiliserais pas. Vous appeller enfin a voter pour n'importe qui de l'opposition. Pour connaitre quelques candidats en lice je puis vous assurer que votre appel est deplacé. Certains sont des clientelistes de premier ordre. D'autres sont tout a fait respectables, mais vous faites l'amalgame ! comme si se parer de l'etiquette Thaoura refesait une virginité politique. ...vraiment leger.

Lebinlon

10 h 26, le 05 mai 2022

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Commentaires (1)

  • Non Madame ! mettre dans le meme sac ceux qui ont averti qu'on allait a la catastrophe et a la ruine financiere et ceux qui nous y'ont conduit est outrageant. Confondre le citoyen respectueux (et son affiliation politique) payeur d'impot et celui qui n'a fait que plonger ses doights crochus dans la caisse (encouragé par son Tandem ou son ersatz de croix gammée) est tres leger. Amalgamer la victime et l'assassin merite un autre adjectif que je n'utiliserais pas. Vous appeller enfin a voter pour n'importe qui de l'opposition. Pour connaitre quelques candidats en lice je puis vous assurer que votre appel est deplacé. Certains sont des clientelistes de premier ordre. D'autres sont tout a fait respectables, mais vous faites l'amalgame ! comme si se parer de l'etiquette Thaoura refesait une virginité politique. ...vraiment leger.

    Lebinlon

    10 h 26, le 05 mai 2022

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