L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a affirmé mardi que son pays "rejette totalement les pratiques des forces obscurantistes qui entravent la vie politique et la stabilité au Liban", lors d'une cérémonie au siège de l'ambassade de son pays à Yarzé, quelques semaines après la fin de la crise diplomatique opposant Beyrouth et Riyad en raison de la mainmise grandissante du Hezbollah, rapporte le média local el-Nashra.
Pour sa part, le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, qui participait à la cérémonie dédiée au Coran, a assuré qu'il rejetait toute "atteinte à l'Arabie saoudite", et affiché sa "fidélité" à Riyad. "Nous ne permettrons à personne de tenter de porter atteinte à l'Arabie saoudite", a-t-il mis en garde.
"L'Arabie saoudite affirme toujours être solidaire du peuple libanais frère, résilient face à toutes les crises, et se tenir à ses côtés. Elle rejette totalement les pratiques des forces obscurantistes qui entravent la vie politique et la stabilité au Liban", a souligné l'ambassadeur Boukhari. Des propos qui pourraient faire allusion au Hezbollah, bête noire de Riyad, dont les ministres avaient boycotté le gouvernement de Nagib Mikati pendant plus de trois mois sur fond de divergences sur l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth.
Riyad "tient à la sécurité et la stabilité au Liban", a ajouté M. Boukhari qui a salué "l'arabité" du Liban en espérant que ce pays "retrouvera son éclat et son rôle actif parmi les Etats de la région".
L'ambassadeur Boukhari est revenu à Beyrouth en avril dernier après une absence de cinq mois, les liens avec Riyad et plusieurs autres pays du Golfe s'étant détériorés en octobre 2021, après l'exhumation de propos critiques de l'ex-ministre de l'Information, Georges Cordahi, sur le rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen et la mainmise grandissante du Hezbollah pro-iranien. Dans la foulée de son retour, l'ambassadeur saoudien a multiplié les rencontres avec les responsables politiques et les alliés de son pays, montrant ainsi l'entrée de Riyad dans la bataille électorale en vue des législatives du 15 mai.
La France et l'Arabie saoudite ont conclu, fin avril, un protocole d'entente du fonds conjoint de développement pour le Liban, en proie à la pire crise économique de son histoire, qui promet une enveloppe de plus de 70 millions de dollars, dont un financement initial d'environ 30 millions de dollars sera destiné à soutenir la sécurité alimentaire et le secteur de la santé.
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LA LIBRE EXPRESSION
11 h 48, le 04 mai 2022