
Des passeports libanais. Photo d'illustration Anwar Amro/AFP
La Sûreté générale a annoncé jeudi avoir suspendu depuis la veille la prise de rendez-vous sur sa plateforme en ligne pour les personnes souhaitant obtenir un passeport, en raison d'une rupture de stocks due à une forte demande. Selon la SG, cette suspension restera en vigueur tant que les autorités libanaises n'ont pas versé les fonds nécessaires à la société contractante chargée de produire les nouveaux passeports.
Dans un communiqué, la SG note que depuis 2020, ses centres "ont connu une forte demande de passeports, qui a été dix fois plus élevée les années précédentes, ce qui a affecté la quantité de passeports disponibles". Elle ajoute qu'à partir de 2021 des responsables de ce service de sécurité "ont contacté les administrations publiques pour assurer les fonds nécessaires. Mais à ce jour, les paiements pour la société contractante n'ont pas été effectués, ce qui a retardé la livraison de la quantité requise de documents de voyage alors que le stock de passeports disponibles commence à s'épuiser". La Sûreté générale fait savoir ainsi qu'à partir du 27 avril, elle a été "contrainte d'arrêter de travailler sur la plateforme" qui donne les rendez-vous pour les passeports. Elle a toutefois précisé qu'elle honorera les rendez-vous déjà fixés.
En soirée, le directeur général de la SG, le général Abbas Ibrahim, a indiqué sur la chaîne al-Jadeed que "des rendez-vous ont été accordés jusqu'en avril 2023, après cette date le stock (de passeports) sera épuisé". Il a assuré que tous les documents de voyage seront délivrés à ceux qui ont des rendez-vous, mais qu'après cette date "le citoyen ne pourra pas obtenir de passeport tant que les crédits requis ne sont pas assurés à la société française qui les imprime".
Le Liban traverse depuis 2019 une crise économique sans précédent, l'une des pires dans l'histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. La monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur et environ 80% de la population libanaise est plongée dans la pauvreté. La chute libre de l'économie, l'insécurité et l'effondrement des services publics de base ont poussé un grand nombre de familles et de jeunes à l'émigration.
Selon un rapport publié mardi par le réseau Arab Barometer, environ 48% de la population "cherche à quitter le Liban pour de meilleures opportunités à l'étranger", ce qui pourrait expliquer la forte demande de passeports ces dernières années.
Quand même dingue ! Un Etat incapable d’imprimer ses propres passeports pour ses citoyens ! Obligé de passer par la France… aie aie aie
13 h 06, le 29 avril 2022